Chapitre 1

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Certaines personnes disent qu'il faut apprendre à vivre avec son passé, à l'accepter et à ne plus y penser. C'est souvent ce genre de phrase qu'une personne n'ayant jamais rien vécu de traumatisant sort pour se sentir supérieure aux autres. 'Apprendre à vivre avec son passé' et puis quoi encore? Apprendre à vivre avec quelque chose qui me ronge à l'intérieur et me tue de minutes en minutes, de jours en jours? Comment pourrais-je accepter de vivre avec cet événement qui se réitère dans mes pires cauchemars? Chaque nuit, la douleur que je ressens depuis quinze ans se ravive et me fait souffrir de plus en plus. Comment accepter son passé avec ça?

Je soupire d'agacement en entendant la porte de la salle de repos s'ouvrir. Les infirmières entrent en discutant bruyamment ce qui commence à me taper sur le système. Elles ne peuvent pas rester calmes pendant cinq minutes? C'est une salle de repos, pas un salon de thé! Je me lève de ma chaise et vais jeter mon gobelet en plastique désormais vide avant de sortir de la salle comprenant que je ne vais pas avoir ne serait-ce qu'une minute de calme avec elles dans l'éparage. Je vais donc faire le tour de mes patients éparpillés aux quatre coins de l'établissement pour vérifier leur état de santé. Il y a des jours comme ça où il n'y a rien à faire ici, aucuns malades à problèmes, aucunes urgences. La journée en devient presque ennuyante à mourir.

Je vais voir à l'accueil Sonia, la seule personne dans cet hôpital que j'arrive à apprécier. J'allais lui adresser la parole lorsqu'un groupe de cinq hommes entrèrent dans l'établissement. Je les détaille de haut en bas sans trop me cacher. L'un des hommes possède un sabre attaché à sa taille, un autre un Log Pose sur son bras. Des pirates, ça ne fait aucuns doutes là dessus. L'homme possédant le Log Pose est retenu par les autres hommes et semble blessé au niveau de l'abdomen.

Je m'avance d'un pas sûr vers eux en ignorant les demandes de Sonia qui ne veut pas que j'y aille. Je me met à la hauteur de l'homme et soulève son tee-shirt pour mieux voir la plaie. Perforation de l'abdomen sûrement dû à une balle sans avoir toucher un organe vitale. La plaie semble assez ancienne, une semaine maximum, mais n'a pas été soignée correctement causant une infection. Ils ne doivent pas avoir de médecin sur leur navire, ces hommes sont vraiment inconscients.

-Ce n'est pas très grave pour le moment mais si vous aviez attendu ne serait-ce que deux jours de plus, il serait mort. Suivez-moi, je vais m'occuper de ça.

Ils me suivent jusqu'à mon bureau et je l'installe sur ma table d'auscultation.

-Pourquoi nous aider? Vous avez bien vu que nous étions pirates, alors pourquoi?

Je commence à désinfecter la plaie et me remémore tout ce que j'ai pu apprendre pendant mes huit ans d'études.

-Que vous soyez pirates ou marines, ça n'a aucune importance à mes yeux. Un homme à le droit d'être soigné quelque soit la vie qu'il mène.

Ils ne disent plus rien me laissant extraire la balle de la blessure. J'aurais bien aimé l'anesthésier avant de faire ça mais aucun anesthésiste aurait accepter d'aider un pirate. Je finis en posant une compresse sur la blessure et en bandant le tout pour ne pas que la compresse bouge.

-Il faudra refaire le bandage deux fois par jour et désinfecter la plaie.

Je leur donne le nécessaire et me retourne pour aller vers mon bureau mais quelqu'un s'y trouve déjà. Il est assis sur mon fauteuil, les pieds sur mon bureau. Il n'a pas appris les bonnes manières celui-là? Maintenant que j'y pense... Il ne fait pas parti de ces pirates alors qu'est-ce qu'il fait ici? Il a un sourire moqueur et sournois, ce genre de sourire malsain qui ne donne pas envie d'approcher la personne. Je l'observe plus attentivement remarquant des tatouages sur ses mains dont l'inscription 'Death' sur ses doigts, charmant personnage, notez l'ironie. Il possède un sweat noir et jaune avec un Joly Roger typique de Northblue. Un Pirate donc. Il a un bonnet blanc tacheté assez étrange et un sabre est posé contre mon bureau. J'arrive à discerner ses yeux gris malgré l'ombre causé par son bonnet.

Law X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant