Je connaissais Brian depuis que nous étions petits, nous avions toujours grandi ensemble. Il connaissait tout de moi et je connaissais tout de lui, nous n'avions pas de secret l'un pour l'autre. Il y avait entre nous cette rare complicité dépassant celle des amis communs, et pouvant atteindre celle des frères jumeaux. Il était une partie de moi et j'étais une partie de lui. Et même si d'un point de vue extérieur nous aurions pu croire qu'il y avait autre chose entre nous, il n'en était rien. Nombre de fois, il m'avait vu dans mes pires états et je l'avais vue blesser après un combat ou une épreuve, nu. Il m'avait soigné un nombre incalculable de fois. Le regarder était comme me regarder dans un miroir. Nous parlions de tout, de nos partenaires, de nos problèmes, de nos joies, de nos peines, de nos rêves. Il était le pilier sur qui je me reposais, il était le soutien de ma vie et j'étais le point d'ancrage de la sienne. Nous étions tout le temps ensemble. Le temps ne nous avait pas éloigné comme il le faisait avec trop d'amitiés.
Nous évoluons tous les deux en tant que chercheurs dans l'AtoM, l'unité dans laquelle tous les plus grands espoirs de notre génération avaient été confiner dès l'âge de cinq ans, afin de pallier aux déficiences sécuritaires de notre gouvernement. En plus de nos métiers respectifs, nous avions l'obligation d'effectuer des entrainements spartiates réguliers ainsi que des petites missions préparatoires. Les plus téméraires s'essayaient à intégrer l'armée de l'AtoM, la KatrU. Le groupe d'intervention pour des missions officieuses non gouvernementales de l'enceinte était surement l'engagement le plus suicidaire dans lequel on pouvait se lancer.
Aujourd'hui se tenait une conférence sur l'avancement et le développement de recherches métaphysiques, autant dire la conférence la plus importante de l'année. Un accélérateur de particules était même sur le point d'arriver dans la semaine. Ban' m'attendait à la sortie de la cabine, comme il avait coutume de le faire pour les grandes occasions. J'avais une robe marron doré avec un dos nu, qui mettait en valeur la couleur caramel de ma peau. Un chignon bas mettait en valeur les boucles d'oreilles qu'il m'avait offertes. Je ne fus pas étonnée lorsque Ban' me dit en me regardant : « Tu es magnifique ».
Ce qui m'étonna en revanche, ce fut son regard. Ce n'était pas le regard qu'il me lançait habituellement, presque d'un frère sur sa sœur ou d'un ami sur son amie de toujours. Mais c'était un regard d'un homme sur une femme.
Cela ne dura que quelques secondes, mais c'était la première fois qu'il me regardait comme une femme, comme une personne qu'il était capable de désirer et non comme une sœur. Ce qui me semblai le plus étrange fus ma réaction, ou plus précisément celle de mon corps. Mon cœur bondit à cet instant, comme pour sortir de ma poitrine, et j'entendis un bourdonnement dans mes oreilles. Je sentis le sang monter dans mon visage et sensation inconnu dans mon ventre. Cela me semblait étrange, comme si l'espace d'un instant nous avions été attirés l'un par l'autre. Ce qui était complètement absurde. Je savais qu'il était beau, mais comme une sœur voyait que son frère était beau. Il avait des cheveux dorés comme les blés qui ondulaient légèrement sur la fin lorsqu'il les laissait trop pousser, c'est-à-dire pratiquement tout le temps. Il avait des yeux bleus sombres, qui, quelques fois devenaient turquoise et de longs cils bruns qui les bordaient et lui donnait constamment l'air charmeur. Lorsqu'il souriait ses fossettes se creusaient et c'était absolument craquant, mais je n'y faisais pas attention jusqu'à maintenant parce que, et bien c'est la première fois que je le regardais de cette manière même si ce n'avait été que pour quelques secondes.
Cela s'était passé si rapidement, que je décidai de ne pas y prêter attention, et de prendre le bras qu'il me proposait. La salle de conférences était comme une salle de cinéma, à ceci près qu'elle était aussi vaste qu'une salle de concerts et que les sièges étaient bleu marine. Nous prîmes les places en milieu de salle, là où il y avait une allée. C'était bondé. Le directeur fit un discours très solennel, et passa une vidéo absolument passionnante sur le sujet. Tellement passionnante que je me penchai en avant, absorbé par la science et la physique derrière chaque procédé. Soudain je sentis un frisson parcourir tout mon dos, de ma peau hyper sensible à la moelle de mes os. Ban' passait sa main sur toute ma colonne vertébrale, Il effleurait de ses doigts la peau de mon dos dénudé, de mon échine à ma chute de reins. J'avais complètement décroché du reportage, si prenant quelques secondes plus tôt. C'était tellement agréable que j'attendis qu'il finisse sa descente pour le regarder.
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More Than Best Friends
Phiêu lưuLunely et Brian sont meilleurs amis depuis toujours et vivent dans l'enceinte de l'AtoM, une unité secrète du gouvernement. Ils sont inséparables et se connaissent comme personne. Seulement leur bonheur vient s'assombrir lorsque Ban' s'engage dans l...