Prologue

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Prologue


Il est parti...

Alors que la pluie ruisselle sur mon visage, je reste stoïque. Cette fois-ci, tout est réel. Le cauchemar que je vis depuis une semaine est ma réalité.

Il est parti... sans moi.

J'aurais tellement voulu le suivre, mais je n'en ai pas eu le courage. J'ai survécu jusqu'à cette journée en essayant de me convaincre que tout ceci n'est pas réel. Et pourtant...

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, à regarder l'horizon comme si quelque chose allait se passer. Comme si la vie allait reprendre son cours. Comme s'il allait apparaître devant moi et me dire que notre avenir nous attend.

Il est parti... et je suis seule.

Je caresse du doigt le dernier souvenir qu'il me reste de lui. Le contact avec la pierre me glace le sang. Je ne sais pas comment je vais faire pour continuer. Je n'ai plus prononcé un seul mot depuis que j'ai appris son départ, j'ai l'impression de ne plus habiter mon corps. Je n'arrive même plus à pleurer tellement je me sens vide de l'intérieur.

— Tamara, ma puce, il faut y aller.

Je secoue la tête et refuse net de quitter les lieux. Je sais que la voix de ma meilleure amie est celle de la raison, mais je n'ai pas envie de l'être.

Il est parti... et je suffoque.

Des sanglots violents me secouent, il est vraiment parti. Et je réalise soudain que mon cœur et mon âme sont partis avec lui.

— Tammy, tu vas attraper froid, tu trembles comme une feuille. Cela fait plus de cinq heures que tu es ici. Il faut que tu rentres, m'implore Sarah en déposant quelque chose sur mon dos.

Pour aller où ? Ma maison, c'est là où il est. Et il n'est plus là.

Il est parti.

— S'il te plait, Tam, murmure-t-elle.

Mon bras se tend, et même si le contact avec le marbre sur ma peau me glace un peu plus, je trace de la pulpe de mon index ce que je ne veux pas accepter.

Mitch Campbell 1985– 2014

Fils aimé. Mari parfait.

Il a marqué l'existence de tous ceux qui l'ont connu.


Sarah pose une main sur mon épaule et la sert.

D'une voix enrayée, je dis, pour la première fois depuis l'instant où ses yeux se sont fermés :

— Il est parti.

— Oui.

— Je ne peux pas continuer sans lui.

— Je suis là, tout le monde est là pour toi.

— Mais pas lui.

— Non, pas lui.

Il est parti... et moi je meurs.


Hope for loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant