Salut, après une petit absence, voilà une nouvelle petite histoire du point de vue de Loki. J'espère que ça vous plaira!
Bonne Lecture!
Les bombes fusent, explosant le corps de la Terre mère, le perçant de toute part. Le sol parsemé de trou est un vrai champs de mines que les corps des morts jonchent ça et là. L'odeur est abominable le sang, la sueur et la poudre font un mélange digne des plus grands jardins infernaux. Les âmes terrifiées des combattants tremblent encore de cette journée qui touche à sa fin. La nuit s'installe, la trêve sifflait par la lune qui joue le rôle de l'abrite dans ce jeux morbide source de la bêtise humaine.
Quelle ironie pense Loki, alors que ses bottes s'enfoncent dans l'argile de cette terre torturée, mon amant crée les armes qui servent à me tuer. Tony est Américain alors qu'il est Allemand, leur amour semble compromis. Pourtant il déteste le Führer tout autant que l'armée d'en face, s'étant retrouvé au milieu du massacre par un terrible concours de circonstance. Il ne tue pas ou le moins possible, car le choix du cœur et de la raison est depuis longtemps fait, il va finir par rejoindre les troupes adverses, même si cela doit mettre un terme à sa courte vie. Sur cette décision, il rejoint son dortoir, si on peut encore l'appeler ainsi.
Il vient tout juste de terminer son pain rassi, qu'il s'étendait déjà dans le lit moisi aux couvertures trop fines pour les protéger du froid mordant de l'hiver. Il replie ces jambes contre lui, faisant disparaître ces pieds pour que les rats ne puisse venir le grignoter. Après, un long moment à essayer de trouver le sommeil, ne pouvant s'enlever de l'esprit, les images de la guerre, Morphée semble avoir pitié et l'enlace de ses grands bras.
La petite casserole, sur la cuisinière tressautait sous la chaleur et l'odeur si particulière de l'infusion de thym et de miel embaumait la bâtisse. Le bois crépitait et flambait dans la vielle cheminée noirci par les années. Les flammes vacillaient au rythme des rires cristallins d'un petit garçon. Loki, au sourire espiègle et au regard malicieux n'avait alors que six ans et un caractère bien trempé.
Il refusait d'aller se coucher et tentait d'échapper à sa grand-mère qui malgré son âge avancé, ne tarda pas à la rattraper. Il ne fallait pas sous estimer ce petit bout de femme, réfugiée espagnole qui avait vu et surmonté toutes les hautes montagnes de la chaîne Pyrénéenne pour établir un semblant de paix en France, puis suivit son mari en Allemagne.
Une fois dans le lit, l'édredon remonté jusqu'aux oreilles, quelques madeleines et un verre de lait posés sur la table de nuit, la grand-mère s'apprêta à éteindre la lumière. Une petite voix fluette s'éleva.
« Abuela, tu veux bien ma chanter une chanson s'il te plaît ?
-Il se fait tard mon grand.
-Por favor, Abuelita. Puedes cantarme una pequenita canción, por favor ! »
Supplia l'enfant en espagnol, sachant très bien que sa grand-mère ne résisterait pas bien longtemps si il lui parlait dans sa langue natale.
« Vale, cariño... pero una canción solamente !
-¡ Muchas gracias abuelita ! » s'écria Loki, la mine rieuse.
Le garçonnet se rallongea et la grand-mère chanta d'une voix chaleureuse et déterminée.
« El dieciocho de julio
en el patio de un convento
el partido comunista
fundó el Quinto Regimiento.
Venga jaleo, jaleo
suena la ametralladora
y Franco se va a paseo.
Con Líster, el Campesino,
con Galán y con Modesto
con el comandante Carlos
no hay miliciano con miedo.
... »
Le son à la fois doux et chargé de souvenir grossissait dans le silence de la chambre. Cet air de résistance résonnait, donnant des frissons et s'échappait dans la nuit pour rejoindre les millier d'autres voix qui retentissaient depuis la fin de la guerre et pour l'éternité. L'enfant rejoignit les songes sur cette hymne qui ne signifiait encore rien pour lui, mais qu'il n'oublierait jamais.
C'était cette grand-mère qui semblait avoir tout affrontée de la vie qui le berce, et c'est cette mélodie qui enveloppe l'esprit du soldat appuyant sa décision de trahir l'armée Allemande. Enfant, il ne donnait pas encore de sens à ces mots parce que la folie des hommes, il ne l'avait pas encore connue. Mais aujourd'hui, dans ce froid de morts, et cette faim tiraillante, il jure que c'est le dernier jour qu'il monte au front pour cette nation, car demain, il aurait rejoint les troupes de son amant. Il en faisait la promesse fatale.
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De glaces et de flamme
FanficUn recueil de petits textes plus ou moins joyeux, contant des bouts de la vie imaginaire de Tony et Loki (dans des univers bien différent de l'original )! Bonne lecture ! 😊