HOWLING - Arch Cape

L'arrivée et histoires d'horreur

01

La route que je devais suivre me semblait interminable.

Étroite, sombre et bordée par une épaisse forêt sinistre,  elle aurait pu rendre le plus courageux des hommes mal-à-l'aise.

Les fards de ma voiture n'émettaient qu'une faible lueur jaunâtre à travers toute cette noirceur.

J'étais à présent si creux au milieu de nulle part que ma radio commençait à grésiller; je ne captais plus les ondes.  J'essayai de changer de chaîne, mais aucune ne parvenait correctement à entrer dans l'antenne radio.

J'abandonnai finalement mes tentatives inutiles et éteignit la radio.

Quelques secondes suite à ce geste, le hurlement d'une bête sauvage retenti dans les sous bois.

Le cris ressemblait à celui d'un loup, mais c'était impossible, il n'y avait plus de loups dans la région depuis une dizaine d'années.

Un frisson me parcouru l'échine quand l'une des histoires qui s'était déroulées à Arch Cape quand j'étais gamine me revint en mémoire.

Quand j'avais onze ans, un homme était mort.  Il était parti prendre l'air seul dans la forêt un soir et on  avait retrouvé son corps deux jours plus tard seulement, à moitié dévoré par les loups.

Cet homme, prénommé Sam, était l'ivrogne du village.  Personne n'avait vraiment été peiné par sa disparition.  Il était reconnu pour son mauvais caractère et son attitude désagréable envers quiconque lui adressait la parole.

Mon grand-père, par contre, avait été secoué en apprenant sa mort.  Ils étaient amis enfants et il avait tenté plusieurs fois de l'aider à sortir de sa dépendance à l'alcool.  Il n'avait jamais réussi.

Cet incident avait toutefois terrifié les habitants du village et ils s'en étaient pris aux loups.

Une pétition avait été signée et ils s'étaient tous rassemblés un jour, munis de fusils de chasse et de divers autres armes.

Le raid qu'ils avaient effectué ce jour-là, en compagnie du maire de la ville et du shérif, fut tragique pour les loups habitants la forêt.

La plupart des animaux avaient été tués, mais j'avais entendu dire par ma grand-mère que certains s'étaient échappés. Je me souvenais même de la phrase exacte qu'elle avait employé;

"Deux ou trois de ces pauvres bêtes ont réussi à s'enfuir, Dieu les bénisse!"

Cet événement l'avait terriblement bouleversée, car elle possédait envers les animaux un amour inconditionnel.

Elle avait été tellement furieuse en apprenant que mon grand-père avait participé à ces barbaries, qu'il avait dormi sur le canapé durant au moins un mois.

Je souris tristement en repensant au tempérament plutot féroce de ma grand-mère.

Elle adorait tous ces petits-enfants, mais s'entendait particulierement bien avec moi.  Nous possédions la même passion pour les animaux.

L'une des choses qui me manquerait le plus durant mon séjour ici serait définitivement mon chien, Buck.

Une tache blanche apparue dans la fenetre coté passager de ma voiture.  Je tournai la tete a droite et apercu une grande maison couleur coquille d'oeuf à l'air décrépit.  En regardant bien, je remarquai que certains carreaux étaient fissurés ainsi que des vignes et divers plantes grimpantes avaient envahi la facade nord du batiment, montant jusquau toit.  La végétation avait condamné naturellement toutes les fenetres de ce coté.  Des herbes hautes recouvraient tout le terrain du jardin à l'avant de la maison.  Elle avait du être abandonnée il y a des années de cela.