Et c'est tellement normal d'avoir peur ... Ils veulent nous habituer à ne pas ressentir cela . Mais comment ? Comment tenir tête à des soldats entraînés pour tuer ? Des bêtes n'obéissant qu'à leur propre envie de destruction ? Ma mère ... Je la revois encore hurlant de haine , de mépris, pendant qu'ils passaient tour à tour ... ils ... Elle devait souffrir atrocement .. mais je me contentais de regarder. Quelle détermination. Tenter de résister aux Dogs. Savoir pertinemment son échec, mais lutter quand même. Elle est brave , ou du moins elle l'était . Moi, je suis juste le fils capable de rien, si ne ce n'est qu'observer passivement sa mère se faire violer à mort par des barbares. Mais qu'aurais-je pu faire d'autre ? Ils étaient si nombreux, et si forts, et si grands . Je n'avais que 12 ans, moi . Vous comprenez ? 12 ans . Douze fichues années à penser que la vie resterait belle à jamais, au moins qu'elle attendrait ma mort avant de s'enlaidir de nouveau . Elle n'attend personne, pas vous, ni moi. Elle gâche tout quand elle le veut. Et la mort n'est pas son antithèse, mais bien son complice. Son acolyte . À toutes deux elles régissent l'existence de tous. L'une enfante, l'autre anéanti. Mon père doit sûrement en savoir quelque chose maintenant. Mourir d'une morsure de minotaure en pleine poitrine en tentant de sauver sa tendre épouse du viol. Il avait lui aussi été violé avant d'être mordu, que cela est ironique . Des Dogs, des minotaures, des Vive-La-Mort tous réunis dans la maison du plus grand docteur en bêtes sauvages de la région... pourquoi a-t-il fallu qu'il soit le plus grand docteur pour ses bêtes, il pouvait pas simplement être forgeron ou instituteur, ou juste normal comme tout le monde ? Non, il a fallu qu'il essaie comme toujours d'attirer les regards sur Sa personne... Sa mort lui servira de leçon. Sa femme l'aura suivi jusqu'au bout. Et moi, j'aurai été sa honte jusqu'à ses derniers moments. Un fils digne écoute son père, un fils digne suit les traces du géniteur. Et par dessus tout, un fils digne lutte au côté des siens, ils ne reste pas assis docilement dans un coin, prétextant l'effroi face au meurtre de ses parents. La peur . On a tous peur. Il devait très certainement avoir peur lui aussi, mais il a préféré la dignité. Quel con ! Comment préférer quelque chose d'autre à la vie ? Il faut être stupide pour penser de la sorte . Ils sont niais tous ceux qui pensent ainsi . Vivre , C'est pouvoir encore changer les choses, c'est pouvoir renouer avec l'espoir , le mouvement perpétuel et fondamental. Mourir c'est tout perdre, perdre l'espoir, perdre contre la vie, perdre sa vie. Rien ne devrait nous encourager à nous donner la mort . Les suicidaires ils sont fous, tous autant qu'ils sont. Mon père en aura été un. Et moi, je suis son antithèse. Bien sûr que regarder sa mère se faire violer, torturer , visiter par plusieurs hommes à la fois, le père qui court à la rescousse et qui est aussi pris dans cette orgie puante et malsaine avant d'être dévoré par des minotaures, le sexe ablaté servant de sex toy à ces sauvages pour le jardin de ma mère, prise dans tous les sens jusqu'à épuisement, n'est guère un spectacle des plus plaisants. Mais laisser sa fierté prendre le dessus, c'est accorder peu de valeur à sa famille. Ils sont morts pour ce qu'ils sont, ils sont morts parce qu'ils en savent trop. Et je suis vivant parce que je suis censé ne rien savoir, cela est parfait. Quand vous lirez ces mots, vous serez assis sur une chaise, le cou contre la chaise, la lettre sur le dossier de celle ci, les pieds en l'air, tenus par cette même chaîne qui vous avait servie à ligoter ma mère. "Peau de hérisson", c'est bien comme ça que vous l'appelez à cause de sa texture ? J'espère que ses piquants ne vous feront pas trop souffrir au point que vous en succombiez . Que cela serait dommage. Il y a encore tant de surprise pour vous. À vrai dire, vous n'êtes pas vraiment assis sur la chaise, puisque vous avez les pieds suspendus, mais qu'importe! C'est dans cette même grande chaise que vous étiez confortablement assis, vous en souvenez-vous ? Il le faut, vous devez vous en souvenir. Je n'ai rien oublié, moi . Je ne vous dirai pas Le nombre de minutes, d'heures exactes passées après ce jour là, mais je sais que cela fait maintenant 10 ans. Dix longues années à imaginer le scénario parfait. Dix ans à me demander s'il fallait que j'innove, ou s'il suffirait que je vous tue comme je l'ai fait pour chacun de vos compagnons présents ce jour-là. Pour eux, j'avais dressé un plan classique, vous savez . J'avais prévu d'abord les pousser à l'extase totale, ensuite de les éliminer. Vous ne le savez peut-être pas, mais après votre passage à la maison, je fus jeté de notre propriété, sans argent, sans fierté. Pour vivre, je donnais mon corps aux gens avides de chairs et de sexe. Hommes et femmes m'utilisaient à leur guise. Je leur donnait satisfaction, ils me nourrissaient, m'entretenaient. Tel était Le pacte à chaque fois. Cette vie je la mène encore, mais par pure envie. Vous savez,il est difficile de se défaire de dix longues années d'habitude . Le sexe fait partie de mon passe temps. Certains font du sport, d'autres jouent en famille, moi je passe le temps à ma manière, vous ne m'avez pas laissé Le choix. Et tant pis. Vos compagnons, je les approchais dans les cabarets et caves qu'ils fréquentent, je leur faisait la cour, ils cedaient généralement très vite, une fois seuls à seuls, nous nous entremêlions la chair avant que je ne leur sectionne l'appareil génital par mes dents. J'ai toujours aimé les fellations, je trouve qu'elles sont une preuve de franchise absolue à son partenaire, mais aussi une arme parfaite contre les imprudents. Je gardais toujours sur moi un couteau suisse, vous savez, c'est Le genre de couteau sur lequel on retrouve plusieurs petits outils multifonctions. Je m'assurais d'élargir convenablement l'arrière train de vos compagnons avant d'ameuter ma troupe qui attend toujours impatiemment à la porte de la chambre. Mes amis rappliquaient aussitôt. Leur tâche était assez simple, ils ligotaient puis visitaient par tour de deux à la fois chacun de vos compagnons. La douleur devait être belle, moi je me contentait de filmer. Le spectacle était trop beau pour ne pas le garder sur disque dur. Chaque larme, chaque cri de vos amis étaient une victoire sur la vie, sur la mort, sur la simple fierté. C'était une victoire belle et délicieuse, et vous savoir ligoté actuellement, est une victoire encore plus belle. J'ai aussi un vive-la-mort. Je comprends maintenant pourquoi on les appelle ainsi . Ils sont aussi brefs que des clignements d'yeux. D'un croisement de regards ils vous ôtent la vie lorsqu'ils activent leur vue-mortelle. Mais cela est trop rapide, la saveur et la délicatesse n'y sont point, je n'en tire aucune satisfaction, je l'utilise donc jamais. Mais vous, vous en êtes bien servis sur mon village, détruire un village fort de 1000 hommes et femmes, cela a dû être tellement facile pour vous, avec seulement 5 vive-la-mort. Je vous envie. Je n'ai pas cette force, pas encore. Mais je vous ai, vous, suspendu , et implorant les milles dieux pour une mort rapide. Que cela vous sorte de l'esprit dès maintenant, vous ne mourrez point rapidement, vous ne mourrez même pas cette année, mais vous perdrez un organe jusqu'à ce que cela soit Le cas .