Vocifération Lugubre

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Ce son. Un appel à l'aide d'une âme triste. Une choses pareille, hurlement lancinant capable d'extraire l'amour et l'humanité des Hommes. De même à une incroyable éloge à la mort, une élégie au néant. Comme si la provenance suppliait les forces mystiques habitant les mondes de la supprimer de la surface des vivants. Un murmure pareille au plus horrible feulement de la faucheuse blanche. Le premier cri de la journée qui sera sans doute suivi par tant d'autres. Le nihilisme qui accompagne les pauvres gents de la ville.

Un prêtre s'avance vers la pauvre humaine attristée qui se tient, squelettique face à la main pendante couverte par la fine étoffe. Il lui tend un petit carré de tissu propre mais au pourtant assombrit par le temps. Elle saisit le morceau de toile, se mouchant bruyamment dedans avant de détourner son regard rougis vers l'homme d'église. Ils s'approchèrent du corps. Elle, guettant la faible coquille qui restait de sa connaissance. Lui, murmurant une litanie, un psaume comme souffle faible pour honorer ce pauvre hère. Il posa finalement son regard sur la faible veuve, avant de doucement la faire suivre vers une table, couvert de feuillets, mots en tout genre et d'un gros et imposant carnet en son centre. Les deux personnes de foi échangèrent quelques mots avant de faire signer le livre à la femme.

-"Comment Madame souhaite-t-elle laisser partir monsieur ? Demanda, d'une voix emprunte d'un âge défiant les moyennes fu royaume.

-C'est que.... Je... Je n'ai... Pas le sou.

-si vos finances ne le permettent, reste toujours... La crémation. Comme procédure par défaut, c'est pris en charge par le fond de guerre. Seul charge est l'urne.

Le femme balbutia quelques mots de remerciements avant de signer le carnet de dépôt. Feu son homme ne fût plus que le numéro "0786248".

Le matin livide passa lentement, éclairant de ses lueurs tristes la ville aux quartiers hexagonaux. Les toits d'ardoise sombres brillaient de lumière noire pour une étrange monochromie. L'on ne guettait, de cette trace noirâtre au milieu de la plaine, que la lugubre colonne du fumée qui s'élevait doucement, montant jusqu'à la cime des nuages avant de perdre en force. Véritable pilier de noirceur éparse tentant, aux prises des vents, de rejoindre les cieux.. Qui aurait cru que ses mots iraient aussi à la vénalité des haut-clercs du Temple.

Au milieu de la seconde partie du jour, le firmament après-médial s'assombrit soudain. Les grands nuages coulèrent doucement, recouvrant la petite fenêtre bleuâtre qui tenait pour ciel à Anzel-Gark. Lentement, les nuages s'éventrèrent dans un grondement tonitruant. La pluie commença à tomber, noyant les quelques fleurs qui poussaient ça et là sur les balcons dans un torrent de pleurs triste. Le grès clair pavant les rues se colora d'une teinte des plus immondes. La crasse de la ville, la suie, le suif, la mort. Tout cela s'écoulait lentement dans le caniveau central des grands axes de cet endroit.

A l'ombre d'un grand arbre sur la place du temple, deux hommes vêtus de loques sombre bravaient les éléments. Ils échangeaient messes basse au propos du jour passé, de choses bien étrange et durement compréhensible pour la première personne passant à portée.

La pluie dura longuement dans l'après-midi. Avec elle les toits des maisons se lavaient doucement de la crasse. L'eau tombant emportait peu à peu le peu de joie que la ville persistait à garder en son sein. La pauvre veuve errait doucement, le pas traînant, la mine crayeuse, main ballantes le long de la pierre qui couvrait l'axe premier. Elle errait sans but, bien qu'elle ne soit point perdue. La grande rue se croisa alors d'une consœur. Elle tourna le visage, de gauche à droite. Alors que ses yeux ternes s'accrochaient aux faibles détails colorés des alentours. Son regard le vit. Le Crématoire Hartich, au coin d'Hallbrow et FürFhrest. La porte de bois lourd situé au centre de vitraux rouges, verts et ocres venait ajouter un peu de couleur. Tel un coup de pinceau sur une toile vierge, ces carreaux attiraient le regard. Le cercueil miniature pendait à l'horizontale près de la porte, secoué au bout de ses petites chaînes par le vent qui produisait une étrange mélodie en s'engouffrant dans les rues de la capitale.

La jeune femme vacilla du pas. Son mouvement eut comme un soubresaut alors qu'elle avisait la porte. Un pas. Un second, un troisième suivirent son mouvement. Et alors qu'elle prenait sa détermination et la poignée en main. Elle entra dans la boutique.

Cendres de GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant