𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 10

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𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 10 : Nina.

Je me précipite en dehors de la salle sous les regards des élèves, étonnés de mon allure. La sonnerie vient tout juste de retentir et pourtant, je suis déjà au bout du couloir essayant de garder un maximum de distance entre Cameron et moi.

J'ai paniqué lorsqu'il m'a posé cette question... Qu'est-ce que je lui cache ? Beaucoup de chose. Beaucoup trop de chose même. J'ai tellement de questions à lui poser mais j'ai peur des siennes. Enfin, j'ai surtout peur des réponses qu'il m'apportera.

Je lance un rapide regard derrière moi pour m'assurer que Cameron ne me suis pas.
Mais je ne vois que des groupes de personnes qui sourient et discutent entre eux, se rendant à leur prochain cours. Je soupire, malgré tout de satisfaction, et me relance dans ma démarche mais me cogne contre un torse.

Les yeux écarquillés, je relève doucement la tête. J'ai très bien reconnu de qui il s'agissait, son t-shirt moulant rouge avec le logo d'une équipe de basket-ball, son odeur et surtout à la réaction de mon coeur en sa présence. Ce n'est personne d'autre que Cameron Dallas.

Je plante enfin mon regard dans le sien et essaie de ne pas faire attention à mon cœur qui s'emballe, à la chaleur qui traverse chaque partie de mon corps...

- Tu m'évites encore, je me trompe ?

Je ne réponds rien, il n'est pas débile et il sait très bien la réponse.

- Tu ne penses pas qu'on devrait parler ? Une bonne fois pour toute. Il enchaîne.

Choqué par ses propres propos, je fais un pas en arrière. Comme un réflexe, il attrape mon poignet. Pas de manière brusque, au contraire ; il est doux.

- Ça ne sert à rien de fuir. Il m'annonce son regard ancré dans le mien.

N'ayant pas envie de débattre sur le sujet, je me contente de hocher la tête. Il ne tarde pas à me lâcher et m'incite à le suivre.

- Viens. Il accompagne sa parole d'un geste de tête.

Je le suis silencieusement. Les couloirs se vident petit à petit et Cameron se dirige vers la sortie de l'établissement.
On arrive rapidement dans la cour vide. Il contourne quelques bâtiments et se pose contre le mur à l'abri des regards. Une de ses deux jambes est relevée et prend appuie sur le mur. Il regarde devant lui, quant à moi, je ne sais pas où me placer.

- Je ne mords pas, tu sais.

Je m'avance et m'appuie à mon tour contre le mur à ses côtés, gardant un maximum de distance entre nos deux corps et laissant mon regard se perdre sur l'horizon.

- Pourquoi tu fuis toujours ?

Mon souffle se coupe. Pourquoi ?
Parce que j'ai l'impression que c'est tellement plus facile que d'affronter la réalité, la vérité en face.
Parce que j'ai peur d'être déçue, blessée à nouveau.

Dans ma tête, j'éprouve le besoin de me mettre à l'abri et c'est le sentiment que je ressens en fuyant les situations embarrassantes, les situations qui ne me plaisent pas...

Mais je pense surtout que c'est parce que je n'ai pas eu le bon exemple lorsque on y repense ; mon père a fuit au premier problème qui s'est présenté à lui. Je tiens sûrement cette habitude de lui. Je ne suis qu'une lâche finalement... Comme mon père.

- Je...

J'hésite à balancer la vérité ou à mentir pour me protéger. Je ne sais pas à quel Cameron j'ai à faire en ce moment et nous savons très bien et que le mauvais Cameron peut ressortir à tout. J'ai peur qu'en lui dévoile les raisons, qu'en lui répondant honnêtement à ses questions, il en joue avec ses potes.
Si je réponds sincèrement, si il apprend la vérité, il connaîtra mes faiblesses, mes points faibles et il pourra appuyer dessus pour me faire du mal.
Et ça, c'est tout ce que j'espère éviter.

Mon cerveau veut lui mentir et me garder en sécurité mais pourtant, une petite partie de mon coeur veux lui faire confiance.

Le choix me revient ; à mes risques et périls.

- Sûrement à cause de mon père...

Il tourne brusquement sa tête et nos regards se croisent. Je me dépêche de détourner le mien et le replanter sur l'horizon. Je peux toujours remarqué son regard posé sur moi, du coin de l'oeil, mais je ne laisse rien paraître.

- Raconte-moi.

- Pour que tu le dises à tes potes et que tu en joues après ? Non merci. Je réponds froidement la fin de ma phrase.

J'attends le froissement de son jean et je sais très bien qu'il se bouge pour se placer en face de moi, un bras de chaque côté de ma tête sans me quitter des yeux.

- Je sais que je ne suis pas un homme parfait. Je peux me comporter comme un gentlement et à peine quelques minutes plus tard, devenir le plus gros des connards. Mais lorsque je suis avec toi, je n'arrive pas à me contrôler. Il m'avoue d'une voix basse.

Il souffle, passe rapidement sa main dans ses cheveux, son regard détourné et finit par me fixer droit dans les yeux.

- Au fond, là... Il apporte ma main droite qui pose sur son coeur, de manière à ce que j'entende clairement les battements de celui-ci.

Je fixe ma main posée sur son torse. Je n'ose même plus relever la tête pour le regarder dans les yeux.
À l'aide de sa main gauche, il attrape mon menton et m'oblige à le regarder droit dans les yeux.

- J'ai un cœur, ce qui veut dire que j'ai des sentiments comme tout être humain.

Mon coeur rate un battement. Il me chamboule. Il provoque en moi des sentiments nouveaux, mais agréable. Il m'apporte de la lumière au fond des ténèbres.

- Et pour toi, j'éprouve deux sentiments. Celui de te faire du mal et celui de te protéger.

🅂🄰🄳 🄶🄸🅁🄻 [ 𝗪𝗶𝘁𝗵 𝗢𝗹𝗱 𝗠𝗮𝗴𝗰𝗼𝗻 ] EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant