Chapitre 23.

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23.

«J'aime Eli.» - Nathan

Nathan

Quelques jours. Voilà ce qu'il nous reste. Une simple poignée de jours. Les heures passent la plupart du temps tellement rapidement qu'elles s'enchaînent les unes après les autres, sans que je n'arrive vraiment à les distinguer réellement. Mais je sais par avance que les prochains jours vont passer pour moi à la vitesse de la lumière. Voir même encore plus vite. Un simple clignement d'œil avant de la voir disparaitre.

Certains disent qu'on prend conscience des belles choses seulement après les avoir perdus. Mais moi je prends conscience qu'elle est là, près de moi, pour quelques jours seulement. Avant de partir. Je dois profiter de chaque minute, chaque seconde avec elle. Notre relation, positionnée sur un fil, en équilibre, peut s'écrouler à tout moment, et j'en ai totalement conscience. Mais je sais que je suis tout de même heureux. Avec elle. Elle est comme une lumière dans l'océan où je suis plongé et perdu.

Je sens les bras d'Eli qui m'entourent la taille, tandis que j'accélère dans la ligne droite. Nous prenons de plus en plus de vitesse, et l'allure de notre véhicule double presque en seulement une poignée de secondes. La route est plate et aucune lumière de voiture ne vient briser ce calme reposant, au font duquel résonne le ronronnement familier du moteur de la moto.

J'adore la nuit. J'adore ma moto. J'adore la vitesse. J'adore les risques. J'aime Eli.

J'accélère toujours plus, et la jeune fille assise derrière moi se met à crier. À gorge déployée, elle hurle de joie, et non de peur. Je mêle mon rire à ses cris, quand soudain je sens ses bras se desserrer d'abord légèrement, puis totalement de ma taille. Les mains écartés, ses paumes dirigées vers le ciel et toujours criant, Eli semble être dans un autre monde alors que nous filons tous les deux à vive allure sur une route de campagne. La moindre seconde d'inattention de ma part pourrait nous projeter tous les deux dans le fossé, vers une chute sans aucun doute mortelle. Mais rien, même pas la prudence, ne pourrait me faire effacer un moment tel que celui-ci. Tout est parfait.

Je finis par reprendre raison et ralentir la vitesse, pour revenir à la limitation demandée sur cette petite route. Les mains de la jeune brune s'accrochent de nouveau à mon blouson dans mon dos, et un goût amer de déception envahit ma bouche lorsque je tourne au carrefour pour franchir le portail de la maison.

Je pose un pied à terre et laisse Eli descendre et me rendre son casque. Ses cheveux quelque peu emmêlés retombent en cascade dans son dos, tandis que le faible éclairage me permet d'apercevoir ses longs cils qui papillonnent pour tenter de s'habituer à la basse luminosité. Elle est magnifique.

- Waouw c'était... Magique. J'ai adoré.

Ses mots me font encore plus sourire, et je passe un bras au dessus de ses épaules. Elle ne me repousse pas, mais je sens une légère tension venant d'elle. Je tente de l'ignorer et la pousse légèrement vers la porte. Nous rentrons dans la maison en silence pour ne pas réveiller ma famille, et en particulier Paige qui a besoin de sommeil pour récupérer de ses journées qu'elle passe à courir partout avec son ami et voisin Luke.

Lorsqu'Eli s'apprête à monter les escalier menant à sa chambre, je l'attrape par le poignet pour la retenir.

- Cette plage dont tu m'as parlé... Retrouve là, et passe s'y une journée au moins. Chaque couple à un endroit précis qui le représente. Et je pense que pour toi, c'est cette plage. Tu ne t'en serais pas souvenu sinon, si cette après-midi avait été une simple après-midi comme les autres.

Accroche Toi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant