Tina, fille de pasteur, anime un blog sur la sexualité en secret. Jonglant entre ses deux identités, elle reçoit le message privé d'un homme (Jungkook) qui lui propose un pacte, un coaching sexuel afin de passer le cap de sa première fois. Tina acce...
La fête battait son plein pour tout le monde sauf moi.
Au bar, la margarita ne suffisait pas à me faire digérer le fait qu'il s'était trouvé là et que moi je m'étais tant inquiété de son silence...
Tristan en avait assez de me voir bouder et quand il croisa une connaissance, il s'éloigna. C'est alors qu'une silhouette s'accouda au bar près de moi.
- Une deuxième margarita pour mademoiselle, s'il vous plait, c'est moi qui offre.
Cette voix douce ! Celle que j'aimais tant !
- Jungk...?
- Tu as largué Minho ? me coupa-t-il.
Il me dévisageait avec son regard de braise, celui qui me rendait tellement fébrile et me faisait perdre mes mots.
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J'étais tellement heureuse qu'il soit revenu. Je tentai un maximum de ne pas le lui montrer.
- Ou alors, il est d'accord pour que tu sortes en boite avec d'autre mecs ? poursuivit-il sèchement.
- Je...
- Ou alors, il n'est pas au courant que tu le trompes avec ce type ?
- Hein ?
- Qu...Quelque soit la raison, dit-il en remerciant le serveur qui venait de me déposer une margarita devant moi, elle ne m'explique pas pourquoi tu as été si froide avec moi, sous prétexte que c'est ton petit ami.
- Pardon ? répondis-je étonnée.
Il avait bu ! Il se sentait toujours pousser des ailes quand il avait bu et il commençait à raconter n'importe quoi. Je ne pouvais pas lui faire confiance quand il était dans cet état.
- Tu m'as dit que Minho était ton petit ami. Et je respecte ça, et maintenant je te vois avec un autre beau gosse en boîte. Tu me prends pour un con ou quoi ?
J'étais bouche bée. A quel moment j'étais devenue la méchante dans l'histoire ? Jungkook était en train de me retourner le cerveau ! Après plus d'une semaine sans me donner de nouvelle, il trouvait le moyen de me reprocher quelque chose. En plus, il se trompait totalement sur Tristan et moi mais est-ce que je devais vraiment le contredire ?
- Jungkook je...
- Je t'ai manqué au moins ? demanda-t-il sévèrement.
Son visage était fermé. Le fait qu'il me pose la question me fit me demander s'il n'avait pas fait exprès de m'ignorer après nos baisers. J'hésitais à admettre la vérité, que j'avais pensé à lui nuit et jour, inventé 15000 scénarios de retrouvailles, juré de ne pas être la première à lui envoyer un message...
- J'ai quasiment oublié ton prénom, mentis-je.
A ce moment là, peut-être qu'il lut le mensonge dans mes yeux car il se rapprocha tout près de mon visage comme s'il allait m'embrasser - je frôlai la crise cardiaque - avant de bifurquer vers mon oreille pour me murmurer:
- N'oublie pas. J'ai besoin de toi, Tina.
J'en eus des frissons sur tout le corps. Il s'éloigna de mon oreille et me regarda longuement avant qu'un de ses camarades ne l'interpelle à nouveau. Il passa une main affectueuse sur ma joue et s'éloigna dans la foule. Je vis le fameux Taeyhung l'attraper assez fermement par le bras.
- T'es fou de faire ça en public ! lui reprocha-t-il. Qu'est-ce qu'ils diraient si...
Et la musique couvrit le reste de leur conversation. Je me rendis compte que j'avais perdu Tristan de vue. De toute façon, je me sentais déjà beaucoup mieux ! Je songeai à rentrer non sans un petit détour par les toilettes.
La musique était un peu moins forte et j'appréciai ce calme tout relatif dans ma cabine. A côté de moi, les chasses d'eau se tirèrent et les toilettes se vidèrent étrangement, alors qu'elles étaient toujours bondées à cette heure de digestion des cocktails.
Je sortis de ma cabine et compris rapidement pourquoi.
Un jeune homme se trouvait là. A la vue de sa beauté remarquable et de ses cheveux bruns et brillants, je lui excusai presque d'être dans les toilettes des femmes. Il s'approcha de moi avec un air froid et me renifla presque, puis, posément, pas à pas, il passa derrière moi. Je sentis ses yeux épouser chacune de mes formes et deviner sous ma robe. Je me sentis nue, presque violée.
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- Alors c'est toi... Tina ? dit-il d'un air dédaigneux.
Et à ces mots, il revint se poster devant moi. Tout près. Il était à peine plus grand que moi, mais me dominait de son aura. Je fronçai les sourcils. Comment ce type me connaissait-il ?
- Effectivement... je peux comprendre... tu n'as pas l'air très intelligente...
La remarque était gratuite ! Et offensante ! Je ne comprenais pas la raison de cette haine.
- Tu es vraiment banale ! A l'exception de ta peau noire qui peut à la rigueur sortir de l'ordinaire par ici, je te trouve vraiment banale.
J'étais choquée et dépassée par ses paroles. Mais il se contenta de rire.
- Vraiment pas intelligente, non, remarqua-t-il. Tu n'as toujours pas compris qui était Jungkook ?
A ce moment là, j'eus un flash de lucidité. Ce mec devait forcément être Jimin ! S'il s'agissait de parler de Jungkook, il avait toute mon attention.
- Je vais te faire une fleur, dit-il avec condescendance, et te faire une version pour les nuls. Jungkook se fout royalement de ta gueule, ma petite.
Je levai des yeux horrifiés sur lui. Le salaud venait de me faire du mal en me disant ce que j'avais toujours redouté entendre.
- Tu ne le vois pas ? Il ne répond à tes messages que quand il veut, il te fixe des rendez-vous aléatoires... et toi ? Comme un bon petit toutou, tu remues la queue ? Jungkook a toutes les filles du monde à ses pieds, explique moi, pourquoi il voudrait de... ça ?
Une boule se noua dans ma gorge.
- Tu crois que c'est grâce à ton blog, qui témoigne plus d'un besoin d'attention que d'une réelle expertise, que tu vas l'attirer à toi ?
L'horreur me frappa.
Il savait !
Il savait que j'étais Lilou78 !
Jungkook le lui avait dit. Pourtant il m'avait promis... Il m'avait trahi !
- T'es juste son jouet, ma chérie ! conclut-il. Je préfère pour toi, que ça soit clair et que vous cessiez vos petites entrevues.
Et à ces mots, il m'adressa un sourire mauvais et disparut. Comme par magie, les toilettes des filles se remplirent à nouveau. Je restai là, au milieu de la pièce, et personne ne vit vraiment mon visage, parce que, par chance, il était totalement défiguré par les larmes.
