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Mon crayon frotte le papier décrivant la dérivée du nombre complexe lorsque deux bras d'hommes passent autour de mon bassin m'attirant légèrement contre lui.
-Qu'est-ce que tu fais ? Sa voix endormie sonne d'une manière mielleuse qui me fait sourire. Je ne sais que je n'ai pas besoin de lui répondre puisqu'il est déjà en train de lire mes feuilles. Oh Lya, tu as pris tes cours en Irlande ? J'hoche la tête avant de me tourner vers lui.
-J'ai un exercice dirigé lundi, je préfère réviser un peu. Une de ses mains quitte mon ventre pour placer derrière mon oreille une mèche rebelle qui tombait de mon chignon.
-Ta maman se marie dans deux heures et tu fais des maths au lieu de te préparer ?
-Tu dormais comme un phoque, je ne voulais pas te réveiller.
-Je ressemble à un phoque ? Je ris devant son expression, il a les sourcils froncés et la bouche légèrement ouverte alors qu'il se pointe du doigt.
-Seulement quand tu dors bébé. Je dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant de le pousser d'une main. Sa force matinale et sa position inconfortable le force à suivre mon mouvement. Lorsque sa tête s'enfonce dans les oreillers, je me lève du lit pour ranger mes feuilles.
-Tu ne devrais pas porter mes pulls pour dormir. Je me retourne vers lui, l'interrogeant du regard. Parce que t'es incroyablement sexy dedans. Je pouffe avant d'attraper le combiné pour prévenir l'accueil que nous viendrons prendre le petit-déjeuner dans 10 minutes. Même si la bouche qui traine dans mon cou m'indique clairement que l'on sera légèrement en retard.





Lorsque je passe l'entrée de l'Eglise, je reconnais des visages. Des voisins qui saluaient mes parents, des amis de mon père, des jeunes qui devaient probablement être dans la même école. Certains me sourient de loin, probablement en doute sur mon identité. D'autres m'ignorent soit parce qu'ils ne se souviennent plus de moi soit parce qu'ils sont des invités du marié.

J'entends une personne m'appelée par mon prénom et je me retourne vers cette personne affichant un sourire.
-Monsieur et Madame Horan ! Comment allez-vous ? Les bras de Maura m'accueillent rapidement et je ne me fais pas prier pour y répondre. Lorsqu'elle se recule, elle prend mon visage entre ses doigts pour l'inspecter comme elle le faisait à l'époque lors de mes chutes mémorables.
-Tu es devenue une si belle jeune femme ! N'est-ce pas Bobby ? Il confirme les dires de sa femme avant de venir m'embrasser à son tour. Je ne sais pas où passer Niall mais il ne doit pas être loin... Enfin, tu te souviens de notre fils ?
-Oui bien sûr, comment oublier le fameux Niall Horan. Surtout lorsqu'il évite vos cours depuis septembre en m'ayant tout de même offert trois visites dont deux qui ont finis en hurlement.
-C'est bien dommage que vous n'ayez pas gardé contact... Je lui offre un rictus timide. J'aurais aussi aimé garder contact avec lui, peut-être que nous aurions pu éviter de nous égorger à chaque heure passée ensemble. Enfin, c'était le choix de ton papa. Je hoche la tête apercevant la tête brune de Niall arrivé vers nous.

-Je vais vous laisser, mon compagnon cherchait une place pour se garer... Il doit surement m'attendre maintenant. Je fais un demi-tour sur mes talons alors que...
-C'est bon, j'ai enfin réussi de me libérer de Juliette et... Je soupire, Niall a été plus rapide que moi. Mon bon sens m'oblige de me retourner alors que mes pieds essayent tout de même d'avancer.
-Niall chéri, tu te souviens de Lya ? Je me retourne vers lui affichant mon plus beau sourire même si devant sa grimace, il doit sonner faux. Tu sais, Lya Roy... La fille de Mona et Owen.
-Oui bien sûr, Lya.

J'aperçois le bras de Maura passer dans le dos de fils alors qu'il s'avance vers moi pour m'embrasser ou plutôt pour m'enlacer. Nos corps s'emboitent avec une telle harmonie qu'on pourrait croire que jamais nous nous étions séparés. Déjà petits nous avions la taille idéale, sauf qu'à cette époque c'était mon épaule qui accueillait sa tête. Je ferme les yeux quelques instants, nous revoyant se balader en se tenant la main pour faire comme les grands, à jouer dans le bac à sable dans le parc mythes de notre petite ville. Mais ce parc était parfait à nos yeux parce que nous étions à deux, deux amis qui s'aimaient pour voir les merveilles à travers les yeux de l'autre. Mais ces instants ont été brisés par mon départ comme mes pensées le furent par ses murmures.
-Quel plaisir de vous voir ici, Mademoiselle Roy. Je ris jaune dans son oreille avant de me forcer à faire un pas en arrière.

-On va vous laisser seuls pour rattraper le temps perdu ! Elle nous sourit, m'enlaçant une dernière fois avant de rejoindre d'autres invités.
-Alors que deviens-tu ma chère et tendre amie perdue ?
-J'aimerais vraiment "rattraper le temps perdu" avec toi mais... Oh tu entends ? On m'appelle. Je lui offre un dernier sourire mais j'accours rapidement auprès de Liam. Il me questionne sur la présence de Niall. Il semblerait que ses parents sont amis avec ma mère. J'hausse les épaules espérant qu'il se contentera de cette réponse.

La cérémonie était belle et émotive comme à chaque mariage je suppose. Les applaudissements s'affairent lorsque le premier baiser des deux mariés. J'attends maintenant de pouvoir féliciter les mariés mais une fois mes vœux réalisés, la chute de l'espoir que j'avais fondé est arrivée.

-Karl, je te présente Lya, la fille d'un ami... D'ailleurs où est ton père Lya ?
-Il est resté à Londres... J'aurais d'ailleurs dû faire comme lui. J'attrape le bras de Liam pour partir rapidement de l'Eglise. Mais mon prénom résonne dans la voix de ma mère et je me force à me stopper tandis que mes larmes coulent déjà. Tu peux m'attendre dehors Liam ? Il accepte, m'embrassant le front avant de passer de l'autre côté de la porte.

Je me retourne face à ma mère qui me regarde d'un air sévère.
-Tu croyais quoi en venant ici ?
-Tu m'as envoyé une lettre, pourquoi ne serais-je pas venue ? Je parle comme une petite fille qui a peur de se faire punir par sa maman.
-Je pensais que ton père aurait caché l'existence de cette lettre ! Karl n'est pas au courant que j'ai eu une fille avant les nôtres. Je reste quelques secondes stoïque. Comment n'ai-je pas pu douter un seul instant qu'elle n'avait pas juste remplacer mon père, son amour mais qu'elle avait refait une famille entière, m'effaçant de son arbre généalogique.

-Je suis une honte pour toi ? Elle me répond pas, surement puisqu'elle ne veut pas confirmer ses horribles dires alors que les larmes coulent déjà sur mes joues. Bien sûr que je le suis. Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais vu mes grands-parents alors que nous avions quitté le Canada pour ton père malade !
-Mon père m'aurait reniée pour avoir eu un enfant à 17ans. Et...
-Et tu trompais Papa. Elle ne répond pas mais hoche lentement la tête regardant au loin. C'est pour ça qu'il n'a jamais voulu me parler de votre séparation parce qu'il se sentait con d'avoir été trompé par la femme qu'il aimait ! Mais pourquoi ? Pourquoi l'as-tu trompé alors que t'avais déjà une vie de famille ? Tu m'avais moi, j'étais ta putain de fille !
-Ne fais pas ton jeu de la pleurnicharde Lya, je te connais par coeur. Je secoue la tête avant d'essuyer rapidement mes joues.
-Non, tu ne me connais pas. J'avais besoin d'une mère lors de mon premier chagrin d'amour ! J'avais besoin de toi quand je faisais des cauchemars ! J'avais besoin de ta chanson pour m'endormir ! J'avais besoin d'un support féminin lorsque j'ai eu mes premières règles ! La seule femme qui a été là pour moi, c'était la voisine bordel !

-Ne me fais pas culpabiliser, c'est ton père qui est parti pas le contraire.
-Il avait ses raisons non ? Elle soupire, pinçant ses lèvres pour montrer son agacement. Et c'est à ce moment-là que je me rends compte que je lui ressemble et je me demande sincèrement comment son stupide mari n'a pas pu voir que j'étais la même Mona une vingtaine d'année plus jeune. Je vais t'embrasser pour faire croire à tes invités que je pleure de joie parce que... Comment dire... Une amie de ma famille vient de se marier. Mais sache qu'au fond de moi j'ai envie de cracher toute la merde que j'éprouve pour toi, maman. Je l'enlace rapidement avoir de sortir, rejoindre Liam.

-Lya ! Je me retourne vers l'homme qui m'interpelle me fichant de l'étant dans lequel doit se trouver mon visage à l'heure actuelle. Ne pars pas.
-Personne ne veut de moi ici.
-Je ne peux pas te perdre à nouveau ! Je viens de te retrouver ! Je ris à plein poumon, montant les quelques marches qui nous séparaient.
-Tu m'as retrouvé, il y a bientôt 4 mois mais tu n'as fait que me repousser à chaque contact. Il baisse la tête, coupable. Oh et en fait, je ne te donnerais plus cours. Au plaisir de ne plus vous revoir Niall Horan. Je lui mime une révérence avant de partir pour du bon, rejoindre les bras de la seule personne aimante dans ce village.

Je ne pensais aucun de mes derniers mots devant sa bouille déconfites sauf que je ne voulais pas que mes menaces soient réellement prises en compte.

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Ausé-Anne. xx

LYA [x Niall Horan]|| TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant