Maladivement Séduisant

CHAPITRE 12

ELLIE

Je jette un dernier regard à l'hôpital alors que Gaspard m'indique qu'il a garé sa voiture à quelques pas d'ici.

J'ai bien mis 10 bonnes minutes à descendre dans la chambre de Ruth pour repartir, j'étais troublée par l'attitude de Lowell.

J'ai l'impression qu'à chaque fois que je pense l'avoir déchiffré, il fait quelque chose qui me prouve le contraire.

Je suis perdue.

« —Ellie, tu viens ? » Me demande Gaspard en voyant que j'ai ralenti le pas.

J'acquiesce puis le rejoins.

« —Tu es sûr que ça va ? » Me questionne-t-il alors qu'il déverrouille sa voiture à distance.

« —Oui, pourquoi tu me demandes ça ? » Lui demandé-je en retour.

Il hausse ses épaules.

« —Depuis que tu es revenue de je ne sais où tu es complètement ailleurs, comme pendant les cours sauf que pendant les cours je peux comprendre, c'est ennuyant mais là, je dois t'avouer que je suis perdue pour le coup. » M'explique-t-il.

Je réalise que je n'arrive pas à cacher mes émotions. Cela veut sûrement dire que je n'ai pas réussi à masquer ma déception quand Lowell a refusé mon invitation mais pourtant cela n'a pas semblé l'affecter, pas que je veuille qu'il me prenne en pitié mais peut-être qu'il n'en a tout simplement rien à faire.

« —Tu comptes rester plantée là ? » Me demande Gaspard, me sortant de mes pensées.

J'esquisse un sourire qui n'est pas sincère et ouvre ma portière pour me glisser à l'intérieur de la voiture.

« —Tu m'inquiètes Ellie, tu n'as rien à me dire ? » Me dit-il en posant un regard inquiet sur moi.

Je secoue ma tête négativement.

« —Je t'assure, ça va. Aller, dépêche-toi de conduire avant que je ne change d'avis. » Lui répondis-je d'un ton léger qui contraste avec la tempête intérieure qui fait rage dans ma tête.

Il semble hésiter mais se résigne à démarrer son véhicule.

Une dizaine de minutes plus tard il trouve enfin une place pour se stationner et nous voilà en train de nous diriger vers un bar qui semble bondé.

Le soleil est en train de se coucher et je peux apercevoir des personnes en costume qui boivent des bières. Ils se sont sûrement réunis après avoir fini leur longue journée de travail.

J'en esquive quelques-unes et entre dans l'établissement.

Cela empeste l'alcool et la transpiration mais je suis tellement préoccupée par autre chose que cela ne me dérange pas.

Gaspard semble heureux d'être ici et je m'en veux de ne pas partager son enthousiasme, je dois me rappeler que si nous sommes là c'est à cause de moi et je devrais faire des efforts.

Il se penche par-dessus le bar et évite un homme qui rit à gorge déployée, sa pinte de bière à la main qu'il manque de renverser sur les personnes qui l'entourent, dont Gaspard.

Mon ami se tourne vers moi avec difficulté et je devine qu'il veut me demander ce que je veux boire.

« —Quelque chose de pas trop fort, assez pour me sonner mais pas assez pour que je tombe dans les pommes demain. » Expliqué-je d'une voix forte à cause du bruit environnant.