Alors, c'est ainsi, n'est-ce pas ? Je savais que j'aurais dû me méfier. Je savais que sous tes airs d'enfant innocent se cachait quelque chose de plus meurtrier. Après tout, vous êtes tous pareils. Vous vous permettez de sourire, de sympathiser puis de planter allègrement un couteau dans le dos, sans aucune raison réellement valable.
Tu sais, tu ne peux probablement pas savoir ce que ça fait. Ce que ça fait de te sentir enfin accueilli quelque part pour qu'au final la première personne venue te retires tout ce que tu aimes.
Ça peut peut-être sembler ridicule, mais si je ne t'avais pas stoppée auparavant, c'est parce que je pensais me reconnaître en toi. Une personne suffisamment seule, désespérée, dépressive pour gravir le mont Ebott et tenter de mettre fin à ses jours. Durant tout ce temps, je me suis voilé la réalité, pensant que tu n'étais motivée que par la peur ou la légitime défense. Je voulais croire que, toi et moi, on faisait partie du même genre de personne. Je mesure à présent à quel point je me suis trompée.
De ce fait, je me pose des questions. Quelles étaient tes réelles motivations en tombant ici-bas ?
Est-ce que mon frère méritait ça ? Est-ce qu'ils méritaient tous ça ? Papyrus, Asriel, Toriel, Undyne ? Même mon pauvre père est contraint de se cacher et il est pourtant trop gentil pour faire du mal à qui que ce soit. Que t'avaient-ils fait, à toi, pour mériter cette mort aussi cruelle que brutale ? Absolument rien. Tu as simplement décidé qu'ils mourraient et tu les as tués.
Voilà pourquoi je déteste l'humanité.
Je ne sais pas vraiment ce que je redoute le plus en venant à ta rencontre, que je meure de tes mains ou qu'au contraire, je parvienne à te stopper et que je reste seule à jamais dans ce monde quasi vide, avec le roi Sans pour seule compagnie.
De toute manière, j'imagine que tu n'as absolument rien à faire de leurs vies ou de ce que je raconte. Tu n'es pas vraiment disposé à m'écouter, hm ?
Tu sais, moi, je serai probablement plus dure à tuer qu'un monstre. Ils m'ont offert la famille que je n'ai jamais eue, il est temps pour moi de leur offrir l'hommage qu'ils méritent. Je veillerai personnellement à ce que tu meures de mes mains.
Tu sais le plus ironique ? Je m'apprête à faire ce que j'ai toujours méprisé chez les hommes. La violence est une chose qui me dégoute, sache-le. Cette facilité à faire du mal, je l'ai toujours haïe au plus haut point. Ha. Moi qui pensait être au-dessus de tout ça, je m'aperçois qu'en fait je suis loin d'être différente.
Mais peu importe. Ce que je me suis toujours défendue d'utiliser, je vais à présent en faire une force. Je ferai en sorte de t'infliger toute la douleur dont je suis capable pour te faire regretter tes actes.
Je vais jouer avec toi pendant un long, long moment... Mon reflet =)
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