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Soixante-trois

Je les avais peut-être surestimés. Peut-être qu'ils n'étaient pas prêts. Peut-être qu'ils allaient mourir parce que j'étais aveuglér par la vengeance. Je stressai chaque jour un peu plus. J'avais peur d'aller au combat et je me cachais derrière de faux prétextes.
-Agh !
Pliée en deux je tâchai de reprendre ma respiration. Ana m'avait frappée à la gorge comme je lui avais appris. Elle n'avait eu aucun mal à se mettre au niveau des loups qui apprenaient pourtant très vite. Elle en surpassait même.
-Eh !
Anaïa se laissa tomber au sol pour être à ma hauteur.
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
Je la regardai.
-Demain, croassai-je.
Elle se secoua aussitôt la tête.
-C'est comme ça. Il n'y a rien que tu puisses faire de plus ou de moins. C'était une guerre qui tardait. Le Conseil savait qu'elle arriverait. Un jour. Et puis ils n'avaient aucun prétexte pour arrêter ce Dracula pourtant il le surveillait je peux te le dire. Mainenant, si. Une declaration de guerre ça n'est pas rien.
-Mais, dis-je, interloquée, c'est nous qui déclarons la guerre !
Elle me fit un clin d'œil :
-Chut !
Puis elle plongea dans ses pensées.
Je m'affalai sur le sol, le regard tourné vers le plafond. Prise d'une soudaine envie de voir le ciel, je me relevai et en une demi-seconde sortis et m'allongeai sur l'herbe du dehors. Tessy, une jeune louve que j'appréciai en raison de sa compréhension, me regarda faire. Anaïa en retard à cause de sa lenteur humaine, arriva et sans un mot s'allongea à côté de moi. Je ne posai pas de question quand une silhouette aux cheveux noirs, Tessy, se laissa tomber sur l'herbe à côté de nous.
-J'ai peur, chef.
Sa voix était chuchotée.
-Moi aussi, avouai-je. J'ai peur de vous avoir amener à la mort en vous entraînant dans cette guerre, j'ai peur de tuer, j'ai peur de mourir.
Je me tus un instant.
-Mais j'ai aussi peur de vivre.
-Pourquoi ? me demanda Ana.
-Parce que vivre c'est devoir supporter le regret et le chagrin seul.
-Non, me contredit Tessy. Vivre c'est savoir s'appuyer sur les autres. Vivre c'est aimer. Vivre c'est se battre.
Je sentis sa main me presser l'épaule en guise de réconfort. Une autre main moins forte plus légère mais aussi plus ferme, me toucha l'autre épaule. Ana. Une larme roula le long de ma joue et se perdit dans les brins d'herbe verte. Mon regard, lui, se perdit dans l'océan bleu du ciel. J'entendis un autre corps s'ajouter à notre trio. Mon pouvoir me permit de reconnaître Joan. Une autre personne s'approcha. Ian. Et des vampires aussi. Nami. Ils se firent de plus en plus nombreux. Chacun prennait la main de l'autre. Esmeralda. Lian. Lucye. Theresa. Amella... Nous étions tous là. Chef, soldats, amis, ennemis, tout confondu. Mon pouvoir s'étendit à travers ce lien physique qu'ils supportaient tous. Je ressentis tous. Alors une grande paix m'envahit. Je la partageai. Je la sentis courir le long de leurs veines. S'immiscer dans meur conscience pour ne plus ressentir qu'un grand calme et une confiance en soi et en les autres suffisamment forte pour tous nous lier. Nous n'étions qu'un. Un seul et même peuple qui luttait. Quu luttait pour une seule chose. Une seule chose. Vivre.

Un cri dans la nuit ~ Existence Nouvelle ☆☆☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant