Chapitre 8

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Je rentrais chez moi d'un pas léger, accrochant ma veste dans la penderie de l'entrée. J'aperçus les manteaux des invités en comprenant que j'avais trop tardé. Ma mère arriva en trombe en m'entendant éternuer, me lançant son regard le plus sévère.
- Tu pourrais respecter les règles données avant tes sorties ? me gronda-t-elle. Tu penses que Bokuto appréciera ta désobéissance permanente ?
- Tu pourrais choisir des gardes du corps plus âgé, ou même plus robuste ? demandais-je en la défiant du regard.
- Pardon ?
- Non, sans rigoler, continuais-je. Faire travailler des enfants n'est pas puni par la loi ?
- Montes prendre ton bain, dit-elle finalement.
- Tu n'as rien d'autre à me dire ? m'exclamais-je sans craintes.
- Je t'ai dit de monter prendre ton bain ! hurla-t-elle.
Je m'empêchais de couiner face à la colère de ma matriarche, et montais rapidement à l'étage avant qu'elle ne s'énerve réellement. Je préparais mes affaires pour le dîner, plus classe que mes habits actuels, puis sortis de ma chambre pour rejoindre la salle de bain.
- Dominante de mes deux ! grommelais-je en entrant dans la pièce humide du bain chaud qui coulait déjà.
- Tu ne devrais pas parler des dominants comme cela, rit mon amie pour m'embêter.
- Kiyoko ! m'exclamais-je.
- Prends ton bain, ce sera plus rapide comme ça, dit-elle d'un ton qui se voulu un peu trop sévère.
C'est vrai que mon amie était une dominante tandis que j'étais une soumise à présent. Nous nous ressemblions beaucoup physiquement, et avant mon anniversaire, je pensais que nous l'étions aussi mentalement. Elle était mon amie d'enfance, ma confidente, mais tout cela s'est arrêté lorsqu'elle a appris sa domination pendant que j'attendais encore la confirmation de la mienne. Nous n'étions pas du même clan, mais nos parents étaient de clans alliés, étant de Karasuno et de Nekoma. Nous faisions partis du Groupe de Fukurodani.

- Alors ? commençais-je calmement la discussion.
- Oui ?
- Ton soumis alors ? questionnais-je enthousiaste. Qui est-il ?
- Euh, bafouilla-t-elle en s'empourprant. C'est une fille, et elle s'appelle Hitoka Yachi.
- Une fille ? Bien, bien, dis-je en me savonnant. Vous vous entendez bien ?
- Je la connaissais bien avant de savoir que j'étais dominante..., explique-t-elle. Elle fait aussi parti de Karasuno.
- Ah oui ? m'exclamais-je faussement. Dis-moi, à ce sujet..., commençais-je timidement.
- Oui ? me sourit-elle.
- Je viens de me rendre compte que le Conseil fête l'anniversaire de Kageyama, mais ils n'ont pas prononcé le tien dans le magazine d'Octobre l'année de tes seize ans, si ?
- C'est normal, gloussa-t-elle. Je ne fais pas partie de ceux du sang royal.
- Pourquoi d'abord ?
- Parce que mes parents ne sont pas en tête du clan, dit-elle en fronçant les sourcils face à mon intérêt soudain pour Karasuno.
- Qui sont à la tête de ton clan, en ce moment ? demandais-je en me rinçant le corps.
- L'organisation du clan de Karasuno est un peu plus complexe que les vôtres, explique-t-elle. Puisque nous sommes encore un nouveau clan, nous devons passer le rôle de chef de clan, à chaque génération.
- C'est bizarre..., gloussais-je timidement pour ne pas la vexer.
- Du coup, continua-t-elle en réajustant ses lunettes de vue, les chefs de clans sont actuellement Daichi Sawamura et Koshi Sugawara.
- Donc, l'année prochaine..., réfléchissais-je. Ce sera au tour de ceux de la génération suivante ? Ce n'est pas un peu court, un an de pouvoir ?
- Non, malheureusement, nous changeons de chef tous les deux ans, et non tous les ans.
- Oh... C'est pour ça que le Conseil a transformé l'anniversaire de ce Kageyama en journée du commerce ?
- Oui, sans hypocrisie, sourit-elle. C'est très bien résumé.
- Mais pourquoi ce Kageyama ? demandais-je. Nous sommes en Décembre, Karasuno n'avait pas encore trouvé son prochain héritier ?
- Si, le prochain élu sera Shoyo Hinata..., bouda-t-elle.
- Shōyō Hinata ? répétais-je. Oui, j'ai souvent entendu son nom cet été.
- C'est normal... Ce garçon est l'héritier le plus prometteur, et il s'est avéré qu'il s'était déjà lié à Kageyama, explique-t-elle sagement.
- Alors tout le clan attendait impatiemment son anniversaire..., déduis-je la fin de l'histoire.
- Le Conseil était vraiment satisfait lorsqu'ils ont appris la soumission de Tobio, dit-elle avec un certain dégout accroché au visage.
- Ah oui ? Attends, laisse-moi deviner ! m'exclamais-je faussement.
- Hm ?
- Shōyō Hinata est un dominant, et quoi de mieux qu'un couple dominant/soumis pour régner ? demandais-je ironiquement.
- Exact... Foutu Conseil, ronchonna-t-elle.
- J'ai aussi remarqué comment le Conseil médiatisé beaucoup plus les couples masculins que féminins.
- N'est-ce pas..., dit-elle en roulant des yeux.
- C'est dingue ! m'exclamais-je. Dire qu'à une époque, c'était les femmes qui trônaient sur n'importe quel magazine.
- Les temps ont changés..., souffla Kiyoko en me donnant une serviette de bain.
Je me séchais rapidement, ne voulant pas plus faire tarder le dîner, puis m'habillais d'une robe noire légère. Je détachais mes cheveux bruns derrière mon dos, puis mis de vieilles chaussures qui pouvaient encore faire l'affaire. Nous descendions sous les applaudissements ironiques de nos parents respectifs, passant enfin à table.

Tandis que mes gestes se faisaient discrets, pour ne pas attirer les foudres de ma mère, mon père me souriait avec confiance pour me rassurer. Le dîner passa lentement. Je n'avais encore jamais passé un moment en famille sous cet angle, avec ma soumission. Ce point de vue de l'histoire, je ne l'avais jamais envisagé avant ce mois-ci.

Tout se passait au ralenti, étant seulement spectateurs de nos vies. Ma mère, son amie et Kiyoko riaient à gorges déployées, profitant du moment agréable que nous étions censés passer tous ensemble. Contrairement à elles, dominantes, nous restions, mon père et celui de Kiyoko, en retrait pendant le repas. Je me glissais gentiment dans la peau de mon personnage, acceptant doucement mais sûrement ma soumission envers cette société, envers tous.

Bokuto est un dominant - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant