Encore et encore le même cycle. Je me réveille, tous les matins, de la même façon. Lentement, comme un zombie, avec une tête dans le cul en prime. Et ce n'est même pas la faute de l'alcool. C'est juste cette putain de drogue. Une fois dedans, on en sort plus. Comme si après la première consommation, des personnes s'incrustaient dans ton crâne pour prendre le contrôle de ta vie. Il y a le raisonnable, qui essaye de réduire les doses mais qui se fait toujours dégager par ''le bienfaiteur'' si je peux l'appeler comme ça. Avec lui, c'est toujours ''mais tu sais bien qu'une dose te fera du grand bien. Tu verras, tes problèmes disparaîtront comme par magie, et tu dormiras bien'' ou bien ''allez, encore une dernière fois, pour aller mieux''.C'est à lui que je dois mes durs réveils. Après, il y a ''Cauchemars''. C'est un peu comme ton ego mais en pire. Il est toujours dans ma tête, à me rabaisser, me dire que les décisions prises ne sont que fausses, que je ne vaux rien aux yeux des gens, que je suis qu'une simple merde chier par le plan cul d'un soir. Et oui, tout ce bordel dans une petite tête comme la mienne. Bon sang, je ne sais plus quoi penser. Plus je prends de la drogue, plus ces voix invisibles prennent place, jusqu'à en voir leur apparences, qui ne sont que de pales copies de moi. Même un miroir ne pourrait me refléter aussi bien. Cauchemars deviens de plus en plus imposant. Je le sens comme si il était à coter de moi. J'ai beau lui dire d'arrêter mais il reste. Même quand je me force de sourire, il est là. Il veut me détruire de l'intérieur. Impossible de faire face à sois même, surtout quand on connaît tout le mal qu'on a pût faire autour de nous. On le sait mais on y pense pas, on n'y repense plus. Mais lui, il est du genre à faire la piqûre de rappel, histoire de remuer le couteau dans la plaie. Il est encore pire que mon père alcoolo. J'aurais jamais crû que la drogue aurait pu me faire greffer des trucs pareils dans ma vie. Des voix, qui résonnent dans ma tête. Bientôt, je finirais que par les entendre, et oublier le monde autour de moi. Cauchemars reste le pire. De jours en jours, je deviens de plus en plus paranoïaque. Il me demande si j'ai bien réglé ma commande à l'acheteur pour pas qu'il vienne me buter derrière, au moindre oubli. Je fais des choses que je ne faisais jamais avant. Je regarde sans arrêt derrière moi, comme si on me suivait. Même quand je ne prends pas de drogues, j'ai l'impression qu'on me regarde. La situation empire, je le sais, mais je suis impuissant. Je me laisse influencer par les 2 autres, comme si ils avaient raison, et que j'avais tord. En me regardant dans le miroir, je vois Cauchemars qui me parle. C'est dans ce moment que je me sens vide à l'intérieur. Je le regarde me parler, me rabaisser. J'ai beau lui parler, mais cela se termine en engueulade avec moi même. Et ensuite, je réalise que je suis qu'un pauvre fou, étourdi par la solitude, qui n'a que soi-même pour essayer d'avancer. Le raisonnable essayait de me dire de l'ignorer, mais comment ? Il l'interrompait toujours. On ne pouvait pas le retirer de là. Mon foutu ego voulait ma mort, il me disait ''Mais pourquoi tu ne disparais pas ? Tu vois bien que t'es inutile '' ou bien il essayait de me séduire en disant ''Hé, tu ne veux pas savoir ce qu'il a après la mort ? Peut-être que tu pourras recommencer et être meilleur dans une autre vie hein ? De toute façon, tôt ou tard tu y passeras, alors autant le faire maintenant, c'est déjà le mieux que tu puisses faire. Regarde, même tes parents ne veulent pas d'un déchet comme toi. Tu es invisible aux yeux des gens, même vivant. A quoi bon continuer ?''. Le pire, c'est que j'étais d'accord avec lui. Avec le temps, les 2 autres voix disparaissaient, laissant place au imposant Cauchemars, qui était aux commandes. Les jours étaient différents des autres. Je me bandais les bras, le torse. La mutilation était devenue un passe temps agréable. Du moins, c'est qu'il voulait que je fasse. Il m'a dit ''Tu verras. Si tu veux te détruire, fais-le doucement, tu verras, la mort douce te procurera le petit bonheur perdu''. La sensation de la chair incisé doucement, ça me faisait des frissons. Je pouvais plus m'arrêter. Je passais de ma consommation normale de drogue à de sévères overdoses qui m'endormait plusieurs jours. Je sentais la mort arriver, elle était déjà dans ma tête, à planifier une mort lente et douloureuse. Un trou noir sans fin, qui mène droit dans les bras de Morphée, sans billet de retour. Une longue sieste, qu'il disait. M'enfin, j'ai beau écrire cette lettre que personne ne lira. J'me fais chier à écrire ce que les gens ne veulent pas savoir. La vie d'un homme pitoyable, noyé dans cette drogue qui contrôle le monde, que ce soit la politique ou bien le sociale. Évidemment, d'autres s'en sortent mieux que moi. On dit que l'espoir fait vivre, mais combien de temps ? Il laisse assez de temps à ceux qui ont espoir, mais pas assez à ceux qui l'ont perdu, en ayant fait la faute d'être réaliste juste 5 minutes. Il est temps d'y aller maintenant. Il est temps de tout recommencer, ou bien de tout effacer avec un doigt seulement et une balle bien placée. Je ne vous dis pas au revoir, on ne sait jamais, après tout.