Chapitre 9

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Je me suis réveillée tôt ce matin, vers huit heures, lorsque mon père a jugé bienveillant de passer l'aspirateur près de la porte de ma chambre.
- Lèves toi Ayame, me répéta ma mère en passant devant la porte entre-ouverte.
- Hm, grommelais-je en m'étirant.
- Nous avons un repas avec ton cousin ce midi, alors prépares-toi ! cria-t-elle en descendant au salon.
- Quoi ? m'écriais-je.
- Tetsurō etKenma viennent déjeuner pour un dernier repas avant que tu t'en ailles.

C'est vrai que Bokuto venait me chercher en début d'après-midi. J'avais une boule logée dans mon estomac, en y repensant. Je ne me sentais toujours pas prête à sauter le pas, de partir vivre avec Bokuto, de changer de clan en quelque sorte.

Je me levais cependant et partis prendre mon petit-déjeuner préparé soigneusement par ma mère, qui surveillait ma ligne du lundi matin jusqu'au dimanche soir.
- Tu t'habilleras joliment, me dit-elle d'un regard qui se voulu sévère.
- Pourquoi ? Ce n'est que Kenma et Kuroo..., soufflais-je.
- Je suis sûre qu'ils feront un effort, eux, dit-elle durement.
- Hm.
- Ça fait longtemps que tu ne les as pas vu, d'ailleurs, me fit-elle remarquer.
- Pas vraiment..., marmonnais-je. Kenma m'a raccompagné hier soir.
- À ce propos, commença-t-elle gênée, Kenma ne travaille pas pour moi. C'est sa mère qui m'a proposé son aide.
- J'ai déjà tout oublié, c'est bon, souriais-je timidement.
Je débarrassais mon plateau en bois et mes bols avant de monter dans la salle de bain pour prendre une longue douche. Je m'habillais d'une petite robe noire, comme ma mère le souhaitait, et restais dans ma chambre en attendant les invités.

J'avais un peu honte de revoir mon cousin, ça faisait exactement six ans qu'on ne se voyait plus. Il m'arrivait souvent d'en entendre parler par ma mère, et il devait sûrement apprendre de mes nouvelles aussi, mais rien qui ne lie de véritables cousins. De plus, il était un dominant depuis deux ans, soit un réel dominant. Kenma et moi étions différents, puisque nous venions d'apprendre notre rang depuis seulement quelques semaines. Un dominant prend vite goût au pouvoir qu'il lui est naturellement donné, tandis qu'un soumis se soumettra de plus en plus au cours de sa vie et selon les exigences demandées par ses dominants entourant.

- Ayame ! cria ma mère depuis le hall d'entrée.
- Ils sont arrivés, sourit mon père en passant l'encadrement de ma porte.
- J'arrive.
Mon père descendit de l'étage pour saluer mon cousin et mon ami d'enfance. Je pris mon courage à deux mains pour sortir de ma chambre. J'aperçus Tetsurō entrer au salon, suivis par mes parents, et Kenma qui posait timidement sa veste en laine sur le porte-manteau.
- Elle est là, ma princesse, exagéra ma mère.
- Oui..., soufflais-je en descendant les escaliers sous les yeux de tous.
Je sentais le regard pesant de mon cousin sur moi, sûrement par instinct prédateur du dominant, et cela me gênait énormément. Je lui souris en croisant son regard une demi-seconde, voulant tout de même le saluer sans manquer de respect envers les règles de Bokuto.
- Toujours aussi jolie, notre Ayame, ria Kuroo d'un air vorace.
- Oui, renchérit poliment Kenma.
- Et si soumise..., se moqua gentiment mon cousin.
Je levais naturellement les yeux vers Kuroo, un peu trop longtemps pour ce qu'il mettait permis. Je compris la gêne de ma mère lorsqu'elle se racla la gorge, me ramenant à l'ordre. Depuis hier soir, depuis que j'avais compris à quel point je devais être soumise pour ma mère, pour mon clan, pour le Conseil, pour tout le monde, je ne pouvais contrôler mon esprit d'habitude si tranquille.
- Je ne suis pas soumise ! m'écriais-je.
- Ayame ! s'exclama ma mère.
- Ah oui ? sourit Kuroo.
Mon cousin me défia du regard, se rapprochant dangereusement de moi. Je soutenais son regard sous l'air horrifié de ma mère, leur montrant volontairement que je ne respectais pas mon rang. Je m'en fichais, en réalité, puisque personne ne faisait partie du Conseil. Tant que le Conseil n'était pas au courant d'un comportement de rébellion, personne ne pouvait me punir au nom de la loi.
- Ayame..., souffla Kenma.
Je fusillais du regard mon cousin, qui avait l'air satisfait du résultat en abordant un sourire des plus joueur. Je ne pus tenir plus longtemps, réalisant à quel point je manquais de respect envers Bokuto. Ou peut-être que ma nature m'empêchait d'aller plus loin. Kenma me rappela à l'ordre une seconde fois, gentiment, en posant sa main sur mon épaule.
- Qu'est-ce que Bokuto dira..., souffla Kuroo d'un air désapprobateur théâtrale.
- Q-Quoi ? demandais-je horrifiée.
- S'il savait à quel point tu n'acceptes pas ta soumission, sourit-il méchamment.
- Il le sait ! mentis-je.
Kuroo me lança un dernier regard avant de partir s'installer à table, sous les conseils de mon père. Ma mère m'ignora royalement, partant avec eux. Je me retrouvais devant Kenma, seule contre les dominants de ma famille. Avais-je vraiment fait une si grosse erreur ? Montrer que nous n'acceptions pas notre rang, c'est aller à l'encontre des règles du Conseil, ce qui a pour conséquence la peine capitale.
- Ne t'inquiètes pas, sourit gentiment Kenma.
- Tu ne peux pas comprendre..., murmurais-je.
- Bien-sûr que si. Mais ne t'en fait pas, j'empêcherais Kuroo d'en faire part à ton dominant, chuchota-t-il en partant.

Bokuto est un dominant - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant