I'm not okay, but it's okay...

Eleven

Le lendemain matin, je me lève tranquillement. Aujourd'hui est une bonne journée. Je le sens et je ne sais pas pourquoi. J'arrive au lycée après ma petite marche habituelle et Scott vient vers moi. Sa démarche n'est pas habituelle et ressemble à celle de ses amis, ce qui ne me rassure pas du tout. Je ne sais pas quoi penser. Il fait la grimace, et c'est comme s'il avait tout oublié de ce qu'il s'était passé. Alors qu'il s'approche de moi, ses acolytes se joignent à lui. C'est officiel je ne me sens pas bien, pas bien du tout. Ils se dirigent vers moi et certains se moquent tandis que Scott prend un air très sérieux. Ses amis s'arrêtent à hauteur du groupe de Britanny et Scott m'approche.

    - Ça te dit de venir chez moi ce soir ? J'organise un petit quelque chose.

Je ne sais pas quoi répondre, alors je hoche la tête avec un sourire trop niais à mon goût.

    - Pas de soucis. Viens vers 19h30 alors.

Je ne sais pas comment réagir alors qu'il s'éloigne déjà. Je crois que je sautille sur place. Essayons de garder notre calme. Peut-être qu'il tient plus à moi que je ne le pensais.
La journée fut interminable et quand je rentre enfin, je décide de prendre le temps de me préparer. J'enfile alors une blouse rose pâle découvrant mes épaules ainsi qu'un jean Bordeaux et une paire de talons. Je lâche mes cheveux qui tombent doucement sur mes épaules dévoilées et je rajoute une pointe de rouge à lèvres.
Lorsque je descends, Addison me complimente et m'embrasse sur le front.

    - Je passerai te chercher vers minuit si tu veux. Même plus tard. La voisine s'occupera d'Autumn. Allez file ! Et tiens moi au courant.

Même si elle tente de le cacher, je vois bien qu'elle sautille sur place. J'embrasse ma petite soeur et après avoir enfilé une veste, me dirige vers la porte. J'ai hâte d'apprendre réellement qui il est. Je suis l'adresse qu'il m'a indiquée et je tombe sur une immense maison. Mais, la musique est très forte et il y a beaucoup de monde dans le jardin, tous avec des gobelets rouges. La plupart d'entre eux sont en train de fumer. Je préfère alors vérifier que je ne me suis pas trompée et la réponse est non. Je ne suis pas du tout à l'aise dans ce genre de soirée et je ne comprends pas pourquoi il y a tant de monde, mais j'entre quand même pour essayer de demander des explications à Scott.

Lorsque je passe la porte je suis effarée. La maison est pleine. Tout le monde a un verre qui ne contient pas que du jus de fruit, c'est certain et la pièce est remplie de jeunes ayant une cigarette ou même un joint à la main. J'en suis étourdie. Je ne sais pas où je suis. Je veux juste partir. Alors que je me dirige vers la porte de sortie, on m'appelle et je reconnais sa voix. Scott. Il s'approche de moi et je fais demi-tour pour le rejoindre et lui dire que je pars.

    - Alors comment tu trouves June ? OULLLAA

Il manque de tomber et je le rattrape comme je peux. Il est dans un état déplorable.

    - J'avoue que ce n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais. Donc je vais partir...

Je n'ai même pas le temps de faire un mètre car il s'appuie sur moi et me retiens.

    - Naaaaaan ne pars passssss !!!!

Il a bu. C'est sûr. Je n'aime pas ce genre de soirée. Ce n'est pas ce qui me ressemble. Je vais rentrer. C'est mieux ainsi. Je n'aime pas l'alcool. J'ai déjà essayer mais je n'aime pas ça. Alors pourquoi me forcer ? Mais Scott est toujours sur moi et j'ai du mal à me dégager.

    - Tu ne veux pas boire quelque chose avant quand même ??

    - Je n'aime pas l'alcool.

    - Ne t'inquiète pas Mike va te servir du jus de fruit.

Il se retourne vers un garçon qui semble plus âgé et lui demande de me servir. Un verre arrive vers moi. Il est vrai que j'ai extrêmement soif alors, je le prends et bois deux grandes gorgées. Lorsque j'avale, il est déjà trop tard. Ils avaient mis de la vodka dedans, je la sens couler le long de ma gorge, elle me brûle. Je sens que je vais exploser.

    - Vous n'avez rien d'autre à faire franchement !? Il n'y a rien d'autre de plus mature qui vous amuse ?! Vous n'êtes que des gamins immatures sans avenir. Vous savez quoi, vous me dégoutez. Je m'en vais.

Alors que je parlais, quelqu'un avait éteint la musique et je me suis affichée devant tout le monde. Parfait. Je vais peut-être passer pour la coincée de service mais c'est réellement le fond de ma pensée, donc cela ne me dérange pas tant que ça. Je tourne les talons et me dirige dehors. Les larmes me montent aux yeux et je ne peux m'empêcher de les laisser couler pour l'instant. C'est trop me demander que d'être comme eux. Je cours et je rentre.

Enfin sortie, saine et sauve, je ne cesse de me poser des questions à son égard. Je ne peux tout simplement pas arrêter de penser à cette soirée catastrophique. L'alcool me monte à la tête. Je le supporte très mal. Alors que je marche, je ne peux m'empêcher de penser à tous ces jeunes. L'alcool. Le tabac. La drogue. Tous ces plaisirs qui font place au laisser-aller. Qui leur permettent de s'évader. Mais qui sont en réalité en train de les tuer. À haute dose et régulièrement ils sont mortels. Occasionnellement ils peuvent être démentiels. Mais ils ne sont pas doux. Ils se foutent tous de nous. Nous ne sommes que des humains. Des sortes de moins-que-rien. Le principal pour eux est la consommation. Qui peut jour après jour être destruction... Je ne veux plus le voir... Je veux oublier ça.