Seventeen

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    - La maison que tu as pu voir la dernière fois... Ce n'est pas une coloc ou autre, et mes parents n'étaient pas de sortie l'autre soir. C'est la mienne. Je vis seul depuis un an maintenant voir plus. Personne ne le sait car je ne voulais pas être different. Cette maison est censée être une coloc et mes parents doivent habités à La Réunion pour quelques temps ou être en weekend, cela dépend de qui me pose la question. Mes parents...

Il a du mal à en parler et je constate que derrière son masque de fer se trouve un jeune homme plutôt fragile.

    - Mes parents sont morts dans un accident de la route... Leur chauffeur n'a pas survécu, mon père est parti sur le coup et ma mère...

Sa tête est baissée, mais il ne pleure pas. Même si son ton est à fondre en larmes, il reste de marbre, aucune émotion ne s'échappe de son visage.

    - Ma mère a succombé à ses blessures au bout de quelques heures... Depuis ce jour, je sais que je veux être urgentiste, pour sauver des gens, parce que je me dis que si j'avais eu une formation, j'aurais peut-être pu les sauver, même si je n'étais pas sur les lieux. Ils étaient riches, ils m'ont tous laissé comme je suis fils-unique...

Je ne peux m'empêcher de poser ma main sur lui. Je voudrais le consoler, lui dire ce que je ressens pour lui, mais à ce moment précis, j'en suis incapable et je n'arrive pas à savoir pourquoi.

Je suis bouleversée. Après quelques instants, il relève la tête et me regarde. Intensément. Puis, nous finissons tranquillement notre repas comme si de rien n'était en discutant de la pluie et du beau temps afin d'éviter les sujets douloureux.

Après ce magnifique repas, il est l'heure d'aller chercher Autumn chez l'assistante sociale, j'enfile un chemisier blanc, un pantalon en toile plutôt foncé et ma paire d'escarpins offerte par maman l'année dernière. En me les passant aux pieds, je me rends compte à quel point elle me manque et à quel point j'ai besoin d'elle. Ma pensée s'écarte et Scott arrive derrière moi en m'embrassant doucement dans le cou et en m'enlaçant. Je me retourne et l'embrasse. Je recule mon visage mais pas trop loin quand même car nous respirons toujours le même air.

    - Pas maintenant mon amour. Je dois me préparer et toi aussi.

Il m'embrasse avant de me répondre.

    - Allez s'il-te-plaît.

Il me supplie presque et cela me fais rire, mais nous n'avons pas le temps.

    - Non, on doit la récupérer.

Je lui souris, l'embrasse rapidement et me retourne face au miroir pour me maquiller. Il me chatouille doucement et je rigole un peu trop fort à mon goût.

Lorsque nous arrivons chez l'assistante sociale, je ne peux m'empêcher de vérifier que ma bague est toujours là. J'y tiens tellement. Elle est très importante pour moi car elle symbolise notre union et notre nouvelle vie. Nous arrivons dans la salle de jeux réservée aux bébés et je vois enfin ma puce. Elle est sur le tapis d'éveil et lorsqu'elle nous voit, Autumn fait quelque chose d'imprévisible. Elle se lève, court vers nous en criant : MAMAN ! PAPA !
Je n'arrive pas à y croire. Ce sont ses premiers mots... Elle est tellement belle. Elle marche. Elle nous reconnait et elle nous considère comme ses parents. Elle a tellement grandi en deux semaines et je ne l'ai pas vu venir. Je crois que je suis la plus heureuse du monde.
Quand elle arrive enfin à moi, je la serre du plus fort que je le puise. Scott nous prend toutes les deux dans ses bras et nous sommes devenus une famille. Une vraie famille.

Nous rentrons tous les trois. Grâce à nos fiançailles, l'assistante sociale a bien voulu me rendre Autumn. Nous rendre Autumn. Tout va bien se passer maintenant. Nous allons bien. Nous n'avons plus besoin de rien.
Autumn s'endort très facilement ce soir là, presque comme par magie. Je me démaquille dans la salle de bain après l'avoir couchée et Scott me rejoint. Il est derrière moi et m'embrasse dans le cou. Je ris et il me chatouille à nouveau. Il me susurre dans le cou tout en me détachant mon chemisier bouton par bouton.

    - Maintenant que c'est bon, on a le temps n'est-ce pas ?

Je me tourne sensuellement vers lui. L'ouverture qu'il a entreprit laisse apparaître mes dessous en dentelle. Je lui réponds tout sourire et en approchant ma bouche de la sienne.

    - Humhum, il me semble qu'on a le temps.

Je l'embrasse. Il me colle au mur et la douche se déclenche. Nous sommes trempés. Alors, il ôte mon chemisier et nous nous embrassons fougueusement, aux couleurs de notre amour. Nous terminons nus sous la douche comme dans un vieux film érotique.

Plus tard dans la soirée, alors que nous sommes couchés, je me blottis dans les bras de Scott.

- Pourquoi elle t'a appelé papa ? Je veux dire, elle te connaît moins que moi quand même...

À peine ai-je posé la question que je la regrette aussitôt.

- Je suis désolée, ne te vexe pas, mais cela m'a trottiné dans l'esprit toute la journée.

Je m'attends à ce qu'il soit touché, qu'il hausse le ton ou quelque chose dans le genre. Pourtant, il ne fait rien. Il me regarde simplement en poussant un léger soupir.

- Quand vous vous êtes faites agressées, j'étais très inquiet donc je n'ai pas quitté l'hôpital. Autumn avait besoin de quelqu'un à ses côtés et j'étais là. Je crois que je lui ai servi de vraie référence jusqu'à ce que tu te réveilles et qu'enfin elle te retrouve.

J'ai juste envie de le gifler une dizaine de fois. Je me sens complètement stupide, d'autant plus que le fait qu'Autumn l'ait appelé ainsi le touche énormément : je le sens dans sa voix, il est ému.

- Et puis je pense qu'elle a dû comprendre que j'étais ton amoureux, comme tu n'arrêtes pas de m'embrasser...

Il sourit et je ris timidement. Je m'approche ensuite lentement de lui.

- Et ce n'est pas prêt de changer...

Je l'embrasse et il fait tomber le livre qu'il tenait de la main qui n'était pas posée sur ma taille...

I'm not okay, but it's okay...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant