I'm not okay, but it's okay...

Twenty five

Le lendemain, c'est le matin du départ. Addison est rentrée cette nuit et nous repartons pour la ville. Elle est très enjouée à l'idée de passer du temps avec sa petite princesse, mais je sais que depuis que Scott est entré dans ma vie, nous ne nous parlons plus beaucoup comme nous avions l'habitude de le faire et je regrette presque cette époque. Certes, j'ai trouvé un mari, mais j'ai l'impression d'avoir perdu une parente... C'est peut-être un peu trop mais c'est réellement le sentiment que je ressens et le fait qu'il y ait de fortes chances que nous déménagions et que nous nous éloignions n'arrange rien. Je dois arrêter de penser à cela. Nous serons juste à côté. Nous aurons simplement notre chez-nous à nous et nous serons plus près de l'hôpital. Ce sera plus simple pour mon traitement. En parlant de traitement, je devrais le dire à Scott mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas l'affoler, surtout si mes chances de survie s'affaiblissent de jour en jour. Je suis de moins en moins confiante et à en juger par la tête de la gynécologue, j'ai sûrement raison de m'inquiéter. Ma tumeur n'est techniquement pas mortelle, mais avec cette maladie on ne sait jamais ce qu'il peut se passer et je m'attends toujours au pire.
Alors que je suis plongée dans mes plus profondes pensées cancéreuses, Scott arrive pour me secouer et me rappeler de me dépêcher. Il va falloir que je m'achète des vêtements maternité parce que je ne rentre dans plus rien. La ville devrait me permettre de me refaire une petite garde robe et d'en constituer une à notre bébé. Dans une semaine, nous avons rendez-vous pour la seconde échographie, étant donné que j'avais du retard pour la première. Le mariage est dans très peu de temps, nous enchaînerons ma troisième échographie après notre lune de miel et le bébé arrivera un mois plus tard. Je suis aussi impatiente qu'inquiète. Serais-je une bonne mère ? Surtout si je reprends mes études ? Je ne sais pas du tout... Il faut juste que j'arrête de me torturer l'esprit. Tout se passera bien. J'enfile une robe ample et je commence à descendre mon sac, mais Scott accoure et commence à me sermonner.

- Tu veux ma mort June !? Donne moi ce sac tout de suite. Tu ne portes rien de lourd et tu me laisses faire. Tu dois garder en vie deux personnes maintenant alors tu dois prendre soin de toi et me confier des responsabilités. Tu ne peux plus tout faire maintenant. Tu es enceinte chérie.

- Je sais, je sais. Mais tu sais que j'ai besoin de me sentir active, surtout quand je sens que je grossis à vue d'oeil.

- Mon amour, tu es magnifique alors arrête. Monte dans la voiture et nous y allons.

- Nous avons une voiture ?

Il laisse s'échapper un petit rire avant de me diriger avec une main dans le bas de mon dos, vers la porte.

- Oui, j'ai été la chercher ce matin. Elle est à nous et plutôt familiale.

Lorsque je sors de la maison, je vois une sorte de 4x4 flambant neuf qui arbore la cour. C'est une très belle marque. Je suis tout de suite gênée. Remarque, c'est sa voiture, peut-être qu'il a juste voulu se faire plaisir, il a toujours eu des gouts de luxe.

- Alors ta voiture te plaît ?

    - Pardon ?

    - La mienne me sera livrée en fin de semaine. Celle-ci c'est la tienne, elle est plus familiale que la mienne, ce sera plus pratique pour les enfants. L'autre est un peu plus sport et je sais que ce n'est pas ce que tu préfères alors...

    - Attends, attends. Tu m'offres une Porsche Cayenne ?

    - Oui.

    - Mais tu es fou. Et en quel honneur ?

Je ne sais plus où donner de la tête tellement je suis surprise et excitée à la fois. Il a fallu qu'il prenne une voiture de grande marque et pas une occasion en plus. Il ne cessera jamais de m'étonner. Après réflexion, non, ce n'était pas impossible qu'il m'offre une voiture étant donné ce qu'il m'a offert pour mes dix-huit ans : mon permis. Son patrimoine économique plus que développé et son désir incessant de faire plaisir à ceux qu'il aime en font un homme plus que généreux.

     - June, je n'ai pas besoin d'occasion pour te combler. Tu seras bientôt ma femme et j'ai envie de t'offrir des cadeaux alors accepte les et cela me fera encore plus plaisir.

Il dépose doucement un baiser sur mon front avant de me regarder et d'ajouter,

    - Et je n'ai pas de raison particulière pour te gâter voyons.

    - Tu es fou.

Je l'embrasse à mon tour et nous montons en voiture. Il prend le volant et nous voilà partis en ville. Le trajet n'est pas très long et j'adore sa conduite. Je regarde défiler les paysages à travers ma vitre. Je suis sortie de mon état végétatif lorsque je sens quelque chose sur mon ventre. C'est la main de Scott. Elle fait des gestes doux et circulaires sur le bébé et je sens que cela l'apaise. Je tourne la tête vers le père de mon enfant et il me regarde furtivement avant de reposer son regard sur la route. Nous filons à grande vitesse vers notre avenir qui peut se trouver dans cette ville : nos études, nos enfants, notre famille, notre maison, notre travail. Tout. Je suis très fatiguée en ce moment, alors même si je sais que le trajet n'est pas très long, je me laisse emporter par le sommeil.