Twenty six

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Ayant perdue toute notion du temps, c'est plus tard que Scott me réveille. Le soleil brille et nous sommes garés devant une agence immobilière qui inspire plus confiance qu'autre chose. Nous sortons de la voiture et nous voilà à l'intérieur. Je suis en retrait et Scott, avec un grand sourire, serre la main de l'agent immobilier. C'est à ce moment que je me rends compte qu'il a changé. Même si je pense que personne ne peut vraiment changer, car chacun est comme il est, je trouve que mon fiancé n'est plus le même qu'avant. Il n'est plus le jeune homme violent et nonchalant que j'ai pu connaître. Maintenant, il sourit, il profite de la vie on peut dire, mais dans le bon sens. Pas avec des soirées qui partent dans tous les sens comme celles auxquelles il a assisté. Je suis en confiance maintenant et j'adore cette sensation. L'agent se dirige vers moi et me sort de mes pensées.

    - Madame Greyse. C'est un plaisir de vous rencontrer.

Il me serre la main et je hoche la tête pour acquiescer. Nous le suivons au sein de l'agence vers un bureau et Scott me prend la main. Je ne peux m'empêcher de sourire. Il m'a appelé Madame Greyse. Un élan de satisfaction et de surprise m'assaille. Tout cela est nouveau pour moi et il faut que je m'y habitue. L'agent tourne vers nous l'écran et nous montre une maison. Elle est gigantesque, enfin je trouve. Comparée à celle de mon enfance et celle d'Addison, elle me paraît immense. Pourtant, Scott semble la trouver à la limite du correct et n'est pas vraiment d'accord pour la visiter, sous prétexte qu'elle n'a que trois chambres et pas de salle de jeux. Sur ce, je prends mon rôle de femme au sérieux.

    - Scott, c'est stupide. Nous sommes là pour deux jours, on peut en visiter plusieurs et faire un choix autre que sur un écran.

Il tourne la tête vers moi avant de me dire d'un air inquiétant,

    - Je ne veux pas trop que tu marches à cause du bébé, il faut que tu te reposes June. Et tu le sais.

    - Chéri, si ça ne va pas je m'arrêterai mais je pense que l'agent peut dispatcher les visites également sur deux jours.

    - Effectivement je peux répartir équitablement les six visites.

    - Parfait. Alors Scott ?

    - Tu as raison. Faisons cela Monsieur.

L'agent ouvre son tiroir et sort des post-it et des clés.

    - Je vous note les adresses et vous attends là-bas pour la première visite. A tout à l'heure.

Nous le saluons et nous dirigeons vers notre hôtel. Notre première visite est après le déjeuner et il faut que je me repose si je veux pouvoir tenir tout l'après-midi. Je ne me sens pas très bien, mais je ne veux pas que Scott soit au courant. Il faut dire qu'entre la grossesse et la masse non identifiée, je n'ai pas beaucoup de répit quant à la douleur mais je ne veux pas l'inquiéter. Il mettrait tout sur le dos du bébé et penserait qu'il y a un problème, donc c'est mieux, malheureusement, qu'il ne sache pas. Je n'aime pas lui mentir mais je me sens obligée de le faire. Comme si c'était pour son bien. Alors que cela pourrait nous détruire. C'est une vérité beaucoup trop lourde à porter selon moi, notre couple en paierait les conséquences et c'est bien la dernière chose que je pourrais souhaiter.

Ça y est, les visites commencent. Je suis excitée comme une puce. J'ai hâte de voir ce qui pourrait potentiellement être notre futur chez nous. La première visite est un immense appartement en rez-de-chaussée. Un magnifique jardin et une immense salle de bain. La deuxième une maison plutôt petite mais avec un énorme dressing. Remarque, ça ne fait pas tout. La troisième est un immense duplex au dernier étage mais sans ascenseur, alors Scott refuse de le visiter. J'avoue que sur ce coup-là l'agent immobilier n'a pas été très intelligent. Nous aurons deux enfants en bas-âge et pas d'ascenseur ? Impossible. Le soir, Scott est dépité. Pourtant je lui remonte le moral en lui disant que nous trouverons la perle-rare et qu'il suffit d'être patient.

I'm not okay, but it's okay...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant