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Madison Jackson

Mes parents adorent tout ce qui est petit et sans importance, c'est pourquoi ma famille et moi vivons actuellement dans le village de Granum en Alberta.Comme un vent de changement a secoué les pensées de ceux-ci, ils ont trouvé bon de nous avertir (mon frère, ma sœur et moi) que nous allions déménager dans moins d'un mois. Bien entendu,puisqu'ils aiment les petits endroits, nous ne déménageons certainement pas dans une ville comme New York ou San Francisco. Nous allons plutôt dans un des plus petits villages des États-Unis.Seuls 261 personnes ont trouvé bon de s'installer dans ce trou perdu. Ce village n'offre rien d'impressionnant, ni d'intéressant si ce n'est que du fait que la sœur de ma mère y réside avec sa famille. Puisque la famille est une valeur très bien entretenue par mes parents, ce minuscule village leur a semblé le choix idéal.

Pourtant, à la veille du grand départ, je n'étais pas du tout prête à tout laisser derrière moi. Je fermai ma valise rapidement avant de la pousser en dehors de ma chambre. Une fois l'action exécutée, je soupirai d'épuisement. J'avais encore de la difficulté à comprendre pourquoi mes parents tenaient à partir à l'autre bout du monde sur ce qui semblait être un coup de tête. Notre maison ne leur convenait-elle plus? Seule dans ma chambre, je me remémorai l'inventaire de mes bagages mentalement pour être certaine de ne rien oublier de nécessaire. Bien que les chances que j'ai oublié quelque chose étaient minces puisque toutes les pièces étaient régulièrement vérifiée par mes parents.

Seuls mon matelas,la couette qui le recouvrait ainsi que l'oreiller restaient dans la chambre. Heureusement, de nouveaux arrivants avaient décidé d'acheter la maison ce qui facilitait un peu le départ pour mes parents puisqu'ils n'avaient pas à s'occuper de vendre séparément tous nos électroménagers. Je me levai du plancher de bois qui recouvrait le plancher de ma chambre pour aller trouver ma sœur Abigail dans la pièce voisine. Au moment où je sortis le nez en dehors de la pièce, je sus que quelque chose clochait. J'entendis de la musique qui provenait de la chambre de la cadette. Entendre ces chansons me perturbaient, ma sœur n'avait pas l'habitude d'utiliser les haut-parleurs de son téléphone, elle aimait bien mieux utiliser ses écouteurs. Je ne cognai pas à la porte et entrai directement.Je vis Abigail roulée en boule dans ses couvertures, des larmes qui recouvraient ses joues. Elle laissait échapper de bruyants sanglots et ça ne me prit pas très longtemps avant de me précipiter vers elle.

- Abigail, ma chérie, lui murmurai-je à l'oreille. Je m'assis à ses côtés et la pris dans mes bras. Que se passe-t-il?

- Je... je ne suis pas capable de croire que nous partons demain, c'est beaucoup trop tôt, je ne comprends pas pourquoi maman et papa ont voulu partir, c'est terrible! C'est impossible d'accepter de partir dans un autre pays comme ça en s'assurant de ne jamais revenir... Je ne peux pas laisser mes amis comme ça!

- Abigail... Tes véritables amis resteront tes amis, coûte que coûte, ne t'inquiète pas pour ça! Essaie un peu d'imaginer comment c'était il y a une trentaine d'année, aujourd'hui nous avons Skype, les textos et Internet. Vous ne perdrez pas contact, ne pleure pas pour ça Abbie.

J'essayais d'exercer mon rôle de grande sœur. Je savais bien que ma sœur n'était pas dupe et que du haut de ses treize ans, elle comprenait beaucoup de choses. J'essayais de trouver les mots pour la réconforter, même si ça ne durait que quelques minutes. Il était hors de question qu'elle passe plus de temps à se morfondre sur son lit.

- Je ne sais plus... en plus, avec les 6 heures d'avion qui nous séparerons d'eux, je ne crois pas que nous maintiendrons une bonne relation... Nous serons beaucoup trop éloignés, nous ne seront plus de vrais amis, plus comme maintenant.

Voilà,elle avait tout dit. Une relation virtuelle était très différente,Abigail avait tout compris, même de nos jours. J'espérais maintenir ma sœur dans l'insouciance plus longtemps, mais elle est beaucoup moins naïve que ce que je pensais. Sous la vivacité de ses propos,je la serrai très fort dans mes bras.

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