Chapitre 41

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Juillet 2016

Millicent

Je rayonnais de bonheur. Nous étions enfin en vacances et le début s'annonçait sous les meilleurs auspices. Clarisse avait déménagé il y a peu à Périgueux pour suivre plus facilement des cours de natation. Elle s'était inscrite à l'aquatique club agglomération périgueux qui proposait de la natation handisport et sa carrière de nageuse professionnelle pourrait voir le jour grâce à ce club qui rendait possible une accession au haut niveau. Son rêve n'était pas perdu et lorsqu'elle m'avait annoncé la nouvelle, j'avais pleuré de joie, fière qu'elle n'ait pas abandonné ce futur qu'elle désirait depuis tant d'années.

***

Nous avions loué pour deux semaines un appartement à Avignon avec Clarisse et Zac. Arrivés à destination, nous déballions sans attendre nos affaires. Nous avions pris un 3 pièces, au rez-de-chaussée, situé à deux pas de la place de l'horloge. Nous disposions d'une douche à l'italienne, d'un séjour avec cuisine américaine, de deux chambres, d'une terrasse, ainsi qu'une place de parking.

***

— À table !

Zac nous apportait notre déjeuner. Il était un amour. Je m'installai pour manger, mais au moment où Clarisse ouvrit sous mes yeux sa boîte de kebab, je ne me sentis pas bien du tout. Les frites qui baignaient dans la sauce, ainsi que l'odeur qui se dégageait du sandwich me donnaient la nausée. Je fonçais aux toilettes sans toucher à mon repas.

— Millie, ça va ?

Je n'avais peut-être pas bien digéré le dîner de la veille. J'avais dégusté des pâtes à la carbonara au restaurant, et l'œuf au plat posé sur les tagliatelles avait rendu le plat succulent, mais à la simple idée d'y repenser, je me remis à vomir. Zac se tenait encore derrière la porte et je l'entendis toquer, mais je lui demandai de rester à sa place. Je soufflai pour tenter de retrouver mon calme et après avoir essuyé ma bouche, je tirai la chasse, d'un air dégouté. Je sortis des toilettes sous l'œil inquiet de Zac.

— Je vais me coucher. Ne m'attendez pas pour manger.

— Tu es sûre ?

— Oui.

Je me servis un verre d'eau que j'emmenais avec moi au lit et m'allongeais un peu.

***

La scène se répéta assez fréquemment au fil des jours qui passaient et la sensation de vertiges qui venait se rajouter aux nausées ne me rassurait pas. Mes vacances étaient gâchées. Un matin, Clarisse passa dans ma chambre pour me raconter sa visite au palais des Papes qu'elle avait faite la veille avec Zac. Je passai le plus clair de mon temps dans ma chambre, pendant qu'eux deux profitaient pleinement de notre séjour. Je ne prenais plus la pilule et en regardant sur mon calendrier menstruel, je commençais à avoir peur en constatant que j'avais du retard sur mes règles. Je m'habillais devant l'air surpris de Clarisse.

— Je sors faire une petite course.

— Mais Millie, tu es malade ! Tu ferais mieux de prendre un rendez-vous chez le médecin à la place. me conseilla-t-elle.

— Ouais, peut-être ! lançai-je en claquant la porte derrière moi.

Bien sûr que j'avais pensé à aller voir un médecin, mais je préférais d'abord acheter un test de grossesse.

***

— Et merde, merde, merde ! m'énervai-je toute seule dans la salle de bains.

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant