Jour 8600

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Fraichement rentrée après une nuit agitée, ou angoisse cohabitait avec  choc et anxiété, la jeune étudiante s'est décidée, les questions se bousculaient, et elle devait savoir. Le fait de ne pas comprendre la rongait, elle qui vivait avec, le temoin térrorisé de la défaite d'une victime attérée.

Elle fut malgré tout pleine d'espoir, et cherchait à l'aider, des signes de vie ont été repérés, il reste une chance pour le suicidé, ou plutot le raté.

" On a un pouls ! mais les soins ont pris trop de temps, il reste entre la vie et la mort, le reste lui appartient, mais entre nous, ne vous faites pas trop d'espoirs. Dans cet état et ces circonstances, je doute qu'il s'en sorte." Voici le discours d'un médecin aussi inquiet pour son patient que pour  son interlocutrice. 
 Il ajouta " Je vous conseille de prendre rendez-vous avec un spécialiste, des actes de ce genre, ça laisse des traces, j'ignore quelle était votre relation, mais ces dernières peuvent se greffer profondément". 
 Le silence fut la seule réponse que le médecin recut, silence entrecoupé d'un souffle pénible. 

Ni une ni deux, elle se rua sur son ordinateur, la moindre information pouvait la diriger, qu'est-ce qui aurait amener un tel acte ? Pourquoi le diable ? Qu'est-ce qui lui passait dans la tête ?

Heureusement, le jeune homme n'a jamais su se protéger, et ses mots de passe n'avaient pour elle aucun secret.

"MyHero ? lui et ses héros " se disait-elle.

La chambre était tapisée, mais pas comme n'importe quelle chambre de pélo.

Des affiches et poster empéchaient de deviner la couleur originelle du mur, les évenements auxquels il a participé, des comics, des dessins animé et autres BD japonaises, manga qu'il appelait ca pour paraitre cool.

Ils semblaient prendre une place importante, pour ne pas dire qu'ils étaient tout. Ou peut-être n'était-ce qu'un message de rejet d'un monde sclérosé.

Sur le bureau, le décor laissait exposer Scratman, le roi des écureuils, un de ses héros préférés, capable de se faire obéir de n'importe quel rongeur, parmi l'image vénératrice, deux icones apparraissaient, comme provoquant une dissonance à cet autel.

La premiere, un logiciel, le terme 'vapeur' était écrit dessous, il s'agissait du soft sur lequel il passait le plus de temps, un lanceur de jeux abritant une bibliothèque batie depuis maintenant plusieurs années.

La deuxième attirait particulierement son attention, un dossier nommé 'Countdown'.

"Countdown... Compte à rebours en anglais... Qu'est-ce que ça veut dire !? " le mystère s'épaissit a la vue de ce nom.

elle s'empressait de l'ouvrir pensant que ca serait une bonne piste, l'énigme lui apparaissant la laissa pantoise.

Tout un tas de fichiers, tous commencant par 'jour', le dernier en date fut le numéro 8600. Il datait du jour de l'incident, aujourd'hui même, peut être même qu'il fut écrit juste avant le saut. Elle l'ouvrit sans prendre le temps d'y réfléchir.

"J'ai toujours aimé les chiffres rond.

Ils m'ont toujours inspiré une certaine harmonie, des cercles, des courbes, sans disparités, la perfection, l'homme, la femme, le coeur et ses raisons réduits à leur plus simple expression, l'amour, le déséspoir, la haine, la gloire, le symbole absolu.

Cette journée du 06 septembre semblait tout annoncée, ma journée, une journée ronde, dans une vie d'une ronde routine.

Elle était censée oui, mais Elle m'a trouvé.

Elle qui pour toujours a promis de m'accompagner, ou plutot de me coller, elle a toujours fait partie de ce rond.

Ce rond, ce fantasme, il te fait tourner, chercher, frapper, arracher, voler, voiler, vriller.

Autant le dire cruement, il fait chier.

Sans digréssion, elle a réussi a m'atteindre, de maniere brutale, aussi brutale et soudaine qu'une rencontre, je l'ai vue, je l'ai sentie, Elle marquerait ma vie.

Sa nouvelle forme, une jeune fille, si présente mais si absente à la fois, beauté silencieuse, mystère vérouillé, elle était timide, en aucun cas cela ne me déplaisait.

Une soirée et j'ai sombré, une soirée et j'ai posé ce genou, une soirée et j'étais à elle, avant même que le malaise ne se résolve, j'étais à elle.

Encore aujourd'hui, je refuse de me l'avouer, j'ai été faible, j'ai été bête, ivre et sous batte, c'est de son odeur que je tirais des lattes.

Elle n'est pas pour moi, mais je la veux, elle joue hors de ma catégorie, peut être dans ces rêves bleus...

L'obsession a redoublé d'efforts, revenant cycliquement, ne lachant jamais, elle m'a suivi, 8600 jours de lutte, et j'ai perdu si bêtement.

Tu as gagné, et pourtant toi, ce rond, n'y as jamais pensé ?

Sans moi tu n'es rien, sans moi tu ne peux exister.

Je serais éternellement incompris, mais qu'est ce que je m'en branle ?

La où je vais, j'oublierais cette bande.

J'ai toujours aimé les chiffres rond, ils ont été le début, et seront ma fin. Même eux doivent s'achever."


Elle, l'obsession, ou plutot cette fille, qui ? ou ? quand ? comment ? pourquoi ? Quel combat ? quelle défaite ? 

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 04, 2017 ⏰

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