IV.

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    Thomas venait de s'asseoir, Newt également. Un moment de silence s'installa avant que le blond ne pose sa main contre la vitre. Son meilleur ami ne le quittait pas du regard. Leur expression restait indéchiffrable. Le brun finit par joindre sa main contre la sienne. Contre cette vitre. Séparés par ce bout de verre.

    Janson se crispa, serrant la mâchoire. Il joignit les mains en se forçant à regarder la scène. La scène, interminable, inimaginable. Il en avait presque de la peine, presque. Ces deux amis avaient été séparés pour une faute de justice cependant pardonnable, selon lui. Ils avaient perdu une année de leur vie, une simple année. Mais cela faisait tout de même 365 jours où ils n'avaient pu garder contacte que par cette salle, que par cette petite grille circulaire encastrée au milieu de cette vitre afin qu'ils puissent s'entendre. Il refoula les potentielles émotions qu'il s'interdisait toujours de ressentir. Certes, le petit Newton n'avait probablement rien fait, mais ce n'était pas une raison. Il devait assumer sa situation, comme chaque personne présente sur cette boule bleue. Comment faisait-il, lui ? Il n'avait jamais demandé à être chef de sécurité, encore moins d'une prison !

    Thomas fut le premier à retirer sa main. Newt n'attendit pas plus longtemps pour retirer la sienne. Cela faisait trois semaines qu'ils ne s'étaient pas vue. Janson pouvait remarquer les larmes aux yeux du brun. Cela en devenait pathétique.

« Tu me manques tellement Newt...

-Tommy... »

    Janson remarquait bien que l'un comme l'autre avait besoin de se retrouver derrière cette fichue vitre. C'était quand même fou de penser qu'une simple paroi pouvait faire autant de ravage. Car oui, maintenant il s'en rendait vraiment compte. Newt et Thomas ne se trouvaient pas au meilleur de leur forme. Les deux avaient maigri, ce qui, pour le blond, demeurait un exploit vue sa taille déjà frêle. Les cheveux du visiteur étaient plus ternes, ses habits moins soignés, son regard toujours aussi triste.

« Ça devient trop dur Thomas... »

    Il les entendit discuter un peu quand on vint le déranger. Il se retourna, furieux :

« Quoi encore ? »

    Un homme se tenait devant l'entrée. De peau sombre, il portait un carton entre les mains.

« Excusez-moi monsieur, on m'a demandé de m'adresser à vous. Je viens apporter ces médicaments, pour votre infirmerie. Où dois-je le déposer ?

-Posez ça là, je le donnerais plus tard.

-D'accord. Au revoir monsieur, bon courage. »

    L'inconnu s'apprêtait à partir, une fois son colis déposé, quand Janson le retint :

« Attendez ! Comment vous vous appelez ? Pour que je puisse le noter sur mon registre.

-Rodrigue monsieur.

-Bien. Merci. Vous pouvez y aller.

-Au revoir.

-C'est ça... »

    Il nota rapidement le nom qu'il venait de lui fournir et ne daigna même pas de poser un regard sur le carton. Il se rassit face à son écran et but une nouvelle gorgée de café, remettant son casque, prêt à écouter les deux jeunes hommes.

A suivre...

Derrière la vitreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant