Je voulais juste avoir des amis

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Dans le noir, elle attendait, seule. Elle ne savait pas quoi mais elle attendait quand même.  Assise sur une souche d'arbre humide au beau milieu d'une forêt, un couteau dans sa main droite, elle se demandait si c'était une bonne idée. Elle imaginait les gros titres des journaux à scandales, des revues de faits divers: une jeune fille de 16 ans assassine... assassine qui? Encore une question qu'elle se posait. Qui allais t-elle supprimer? Elle n'avais pas d'ennemis. Mais elle aurait aimer en avoir, ça lui aurait donner une excuse valable pour tuer. Elle sursauta lorsqu'une chouette se mit a hululer. Sa lui rappela que sa fascination étrange pour la mort commença assez tôt, vers 8 ans,quand elle assista à la mort d'un chat, écrasé par une voiture.


Elle fut d'abord effrayée à la vue du cadavre puis, intriguée, elle s'en approcha, doucement, en vérifiant que personne n'était dans la rue car elle avait conscience de la bizarrerie de sa curiosité. Quand elle avait 5 ans, sa grand-mère mourut. Elle n'a jamais vue son cadavre et s'était toujours demandé par la suite à quoi ça ressemble, quelqu'un de mort. Une fois devant le chat, ce qu'elle vit la dégoûta tout d'abord: le sang de l'animal souillait le goudron, les yeux étaient fixes, bref, ce n'était pas un beau spectacle. Mais la petite fille était comme hypnotisée et plus elle le regardait, moins elle étais choquée.Elle commença même à éprouver de l'amitié pour ce chat mort.


Elle n'avait jamais eue d'animal decompagnie, ni d'amis. C'était une enfant trop calme pour les jeuxbruyants des gosses de son âge. Elle avait donc toujours été seule.Et elle se dit que maintenant que ce chat était mort, il serait toutseul aussi. C'est là qu'elle eut une révélation: si les vivants nevoulaient pas d'elle, alors ce seront les morts qui deviendraient sesamis. Sans réfléchir plus longtemps, elle prit le chat délicatementdans ses bras, tachant au passage de sang ses vêtements qui, parchance, étaient rouge carmin. Quand elle rentra chez elle, sesparents étaient dans leur chambre.


Ils ne savaient pas qu'elle était rentrée. Elle put donc aisément se rendre dans sa chambre sans être vue par les adultes. Le cadavre dégageait une forte odeur mais elle ne pensa pas tout de suite à ce problème. Pour le moment, elle réfléchissait à l'endroit où elle cacherait son ami car elle savait que ce n'était pas normal comme situation. Elle décida de le cacher dans une vieille boite à chaussure qu'elle rangeât au fond de son armoire. Elle se demanda pourquoi les gens préféraient les animaux vivant, les morts, eux, ne réclamaient pas à manger, n'avait pas besoin d'être lavé, ni de sortir...  c'était presque comme une peluche,sauf qu'elle trouvait réconfortant le fait qu'il ait été vivant unjour.


 La nuit, elle se relevait doucement de son lit et ouvrait sans bruit son armoire et sa boite a chaussure. La puanteur du corps commencèrent a la dégoûter de son ami mais elle fini par s'y habituer. Du sang avait taché la boite. Lorsque sa mère vit les taches sur ses vêtements, elle les fit passer pour des taches de chocolat chaud. Sa mère la réprimanda car elle n'avait pas le droit de s'en préparer elle même car elle risquait de se brûler et de se tacher. Elle serra doucement le chat dans ses petit bras tremblant devant l'étrange de la situation. Malgré son âge, elle savait très bien que la mort était tabou, la preuve, elle n'avait pas pu voir sa grand mère décédée. Elle continua de le serrer tout en le berçant. Elle sentait la fatigue venir et déposa de nouveau son ami dans sa boite.  Comme dans un cercueil. Elle regrettait de devoir le laisser seul, enfermé. C'est alors qu'elle eut une idée. Il fallait qu'elle lui trouve des amis pour lui tenir compagnie.

Le lendemain, elle sorti jouer dans le quartier, un couteau dans son sac. Quand elle vit un oiseau, elle s'approcha doucement, comme une lionne s'approchant de sa proie. Regardant autour d'elle, pour voir si quelqu'un pouvait la voir, elle continua. Elle sorti son petit couteau de cuisine puis bondi sur le frêle petit oiseau. L'animal ayant un instinct de survie, s'envola avant même que la chasseuse ne touche le sol. Sa lame alla fendre la terre sèche tandis que l'oiseau se posa sur un arbre tout proche.Elle se dit que les oiseaux étaient trop durs à attraper. C'est alors qu'elle vit un chien. Toutpetit, sale, sans collier. La proie parfaite. Alors à pas de loup,elle s'approcha, puis l'attrapa. 

Je voulais juste avoir des amisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant