Chapitre 1: Le monde de Swäd

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Dans une contrée lointaine, nommée Swäd, vivait un peuple tranquille. Ce pays de la taille de la France et d'une forme circulaire, était entouré d'un massif montagneux que les Swädiens appelaient « La muraille infranchissable ». De plus de deux mille mètres de haut, cet énorme bloc rocailleux était constitué d'une pierre très résistante, difficilement taillable. Presque verticales, ces montagnes abruptes n'avaient jamais été franchies ...

Élevé fut le nombre d'hommes qui succombèrent en se lançant des défis d'escalade... Des échafaudages avaient été mis en place, mais des bourrasques de vent intempestives les détruisaient à chaque fois. De plus, à une certaine altitude, la température atteignait les -35°C, ce qui engendrait de nombreux décès. C'est pourquoi le roi Swädien Adhan Kevën, s'était écrié « Libérons nous de cette prison et perçons La Muraille Infranchissable !» . Lui et le peuple décidèrent de lancer un projet, il y a quelques milliers d'années : Une percée dans cette chaîne de montagnes... Elle avait été commencée il y a environ cinq mille ans ! Un tunnel de plus de dix kilomètres avait été taillé depuis ce jour. Les habitants de la contrée n'avaient que peu de connaissances dans le domaine technologique. Des lampes cylindriques, à incandescence classique, illuminaient cet endroit sinistre. Les projets de modernisation qui avaient été menés, avaient transformé ce lieu légèrement plus accueillant. Les façades murales avaient été recouvertes d'un revêtement en briques argentées, qui apportaient de la fraicheur.

Le peuple Swädien allait bientôt atteindre son objectif ! Un travailleur Swädien à bout de force; ayant pour outils un burin et un maillet, creusait depuis déjà douze heures cette paroi épaisse et rêche, quand tout d'un coup :

Tailleur de pierre : «Seigneur ! Seigneur ! Nous y sommes presque ! »

S'écria l'homme, euphorique. Ses yeux humides, exposés au faisceau lumineux qui s'échappait du mur, brillaient de mille feux. De grosses larmes s'échappèrent de ses yeux rouges, dont les vaisseaux sanguins ressortaient.

L'homme venait de percer le bout du tunnel ! Cet événement était attendu depuis des millénaires. Il avait été dit que l'homme qui parviendrait à cet exploit deviendrait un héro dont tout le peuple Swädien se souviendrait. Il serait invité par le roi et il lui serait remis un trophée, puis, toute la contrée serait conviée à une fête nationale.

Tous les tailleurs de pierre le regardèrent, yeux exorbités: ils se ruèrent vers lui et le serrèrent dans leurs bras. Un à un, ils jetèrent tous un œil par le trou, ouvert sur ce nouveau monde.

Nous sommes en l'an 12 000, et les Swädiens n'ont même pas conscience que la vie sous d'autres formes est possible en dehors de Swäd !

Le futur héros et ses camarades, s'acharnèrent comme des fous pour faire tomber cette paroi... Une sorte de roulotte mise sur rails, avait été conçue pour faciliter la traversée du tunnel , grâce à un système de poulies et de leviers. Certaines étaient chargées d'outils. Ils allèrent donc chercher de grosses masses, et se mirent à abattre la dernière couche rocheuse, pour parvenir à s'émanciper du tunnel. Ce fut une tâche ardue. Ils mirent corps et âme à l'ouvrage, pressés de pouvoir fêter cet accomplissement sans précédent.

Les travailleurs, tous en chœur : « Nous l'avons fait ! »

Ils se mirent en rond et lièrent leur main au centre puis, les levèrent simultanément en hurlant un cris de victoire. « Braskäh » (signifiant « Houra » en Swädien).

La petite équipe venait de réaliser une trouée assez large pour s'évader de cette prison lugubre. Taühm, le futur héro, s'agitait tel un ver dans une pomme pour se frayer un chemin à travers la perforation... la roche n'avait pas été polie et était dangereusement coupante ! Il sorti du trou recouvert de blessures, mais le sourire aux lèvres. Le visage béni par une lumière crépusculaire, l'homme soupira longuement. Thaüm tourna mollement la tête de gauche à droite pour observer brièvement ce qui l'entourait. Ses yeux globuleux et mis-clos lui donnaient des airs d'imbécile heureux. Thaüm était un paysan de Swäd. Les campagnards étaient très bien vus à Swäd, car la société toute entière reposait sur eux.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 27, 2019 ⏰

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