Le Reflet

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Le reflet

A la lumière de claire de mon téléphone, mes yeux se fermaient tandis que je m'assoupissait en pensant au plaisir qu'il était de pouvoir dormir si tard en cette période de vacances d'avril. Mais ces agréables pensées lassèrent place à quelque chose de beaucoup plus incongru. Une soudaine et ardente soif m'assaillit ! Je réfléchissais donc à tout le chemin qu'il me faudrait parcourir pour atteindre la salle de bains tout en quittant à regret  la chaleureuse pénombre qui régnait dans ma chambre. Il me fallait donc franchir un couloir, descendre un escalier et traverser le salon pour accéder à la salle de bains. Alors que je me lançais dans le couloir et malgré que j'avais pris mon téléphone, je restais abandonné aux ténèbres et au silence glacés de la nuit. 

Quand soudain, ce silence fut brisé par une longue et lointaine plainte aiguë comme celle d'un fantôme ! Sans réfléchir, je me mis à courir pour échapper au couloir. Je m'arrêtai enfin à l'entrée de l'escalier où je calma tant bien que mal les battements de mon cœur et les exaltation de mon âme. Un fantôme ! Mais enfin, de telles créatures n'existent que dans les livres ou les films. Un fantome ! Pour me convaincre, je dirigeais même le faisceau lumineux de mon écran vers le couloir. De la pénombre, des portes closes et rien d'autre. Mon esprit ne s'était donc simplement abandonné qu'a de fantasmagoriques divagations. Ces même divagations qui font avoir froid dans le dos aux alentours de minuit, qui font entendre de la musique inquiète dans l'obscurité et qui surviennent quand on est seul avec ses pensées.

Mais en me rappelant que j'avais soif, je continuai ma route et commençait à descendre les escaliers. Je m'imaginait à présent, non sans sourire rassuré, quelque monstre tapi dans le noir, prêt à bondir sur sa prochaine proie. 

Hélas, Quand j'arrivai au salon plongé dans l'obscurité, deux événements vinrent troubler ma quiétude. Tout d'abord, mon téléphone s'éteignit mais je n'eus pas le temps d'en être stupéfait car j'entendis à nouveau la longue lamentation de mon fantôme, mais cette fois-ci, je n'eus plus envie de rire. J'était paralysé par la peur car le son se rapprochait de moi avec à chaque fois de cruelles et glaçantes intervalles de silence implacable qui lassait imaginer les plus horribles histoires que rien ne pourrait rendre réelles. En cet instant, j'eus le souffle coupé , mais je m'interrogeais car le silence et les cris avaient laissé place à un curieux bourdonnement. Cette interrogation me fit sortir de ma torpeur pour rallumer mon écran. Je découvris donc à mes pieds à la fois le monstre et le fantôme : mon chat,Qui ronronnait de plaisir à l'idée  d'avoir enfin trouvé de la compagnie dans la maison déserte. 

Et ensuite, toutes mes craintes s'évanouirent. La présence de mon chat était pour moi une chaleureuse lueur qui rendait tout plus joyeux et plus rapide. Si joyeuse que je n'eus plus besoin de mon écran. Si rapide que je m'aperçut à peine de mon arrivée à la salle de bains.

Mais en entrant, j'oublia cette sérénité en voyant une silhouette bouger. Elle était de la même taille que moi, avait des grands yeux ouverts et surtout avançait vers moi. Pour échapper à cette vision, je me précipitai vers le mur pur trouver l'interrupteur et chasser pour de bon les ténèbres de la nuit. Une fois que je l'eus trouvé, je découvris la figure d'abord effrayée mais ensuite perplexe de mon reflet dans la salle de bains.


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