HanDong réfléchis beaucoup, beaucoup trop. Elle ne mange pas malgré la faim qui lui triture l'estomac. Elle est inquiète et perdue. Aujourd'hui c'est dimanche et comme chaque semaine, elle entend les remarques de sa famille, censée se rassembler autour d'un repas convivial. Ils parlent des gens comme elle, différents et pourtant identiques, sans savoir qu'ils sont face à l'un d'eux.
Qu'il y a-t-il de mal à aimer ?
HanDong ne comprend pas comment ils peuvent penser cela, comment ils peuvent détester les gens pour ce qu'ils sont sans même se soucier de ce qu'ils ressentent. Et elle a peur aussi, comment réagiraient-ils s'ils savaient ? Est-ce qu'ils l'aimeraient toujours ? Ou est-ce qu'ils la rejetteraient et l'insulteraient comme beaucoup le font à leurs propres enfants.
Elle se laisse submerger parce toutes ces questions et ces angoisses. Son ventre la fait souffrir alors que sa respiration s'affole et que son doigt tape frénétiquement contre le plastique froid de la table. C'est trop tard pour se calmer, ses poings se serrent, se membres se contractent.
Elle explose de l'intérieur et, pour une fois, ça se voit à l'extérieur, les larmes coulent, sa tête tourne et elle tremble de partout. Elle pousse un cri de douleur et avant de s'évanouir, elle voit le visage apeuré de sa mère.