Nous sommes les yeux de la nuit

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On en a eu marre des regards qui se braquaient sur nous. Nous ne savions pas que dans notre monde, au cœur de notre société même, l'originalité, les rires un peu trop élevés, les opinions affirmées et peu communes, et j'en passe, étaient passibles de la peine de la moquerie. 

L'Homme est un loup, mais nous, nous trouvions les loups beaux, libres, quand ils courrent à travers la nature... nous ne parlons ici que du " mauvais loup ", de celui qui tire la grimace, qui dévisage sans peur, qui ose soutenir son insulte, pensant être plus fort que l'autre.
Nous n'aimions pas, mais nous nous taisions, ces gens qui accourent au moindre scoop, à la quelconque petite nouvelle, qui en ridiculiserait un...
L'homme est un " mauvais renard ", vicieux et hagard, qui aime se moquer, se venter, se comparer, ne serait-ce que pour se dire qu'il est au dessus, le plus fort, le plus puissant, le plus robuste... et le plus ridicule aussi ?

<< Je trouvais la couleur de la lune argentée si plaisante. La douceur du soleil d'été, je l'a comparais à une caresse, le chant des cigales me rappelaient des souvenirs plus ou moins clairs de mon enfance envolée. Et je ne comprenais pas pourquoi, l'Homme qui serait pourtant capable de donner tant d' amour, d'offrir son aide mille et une fois, d'ouvrir son cœur aux gens malheureux, l'Homme qui a deux bras pour protéger son second, et deux yeux pour voir la souffrance autour de lui, pourquoi cet homme se voile t'il la fasse, et préfère l'ignorance et la moquerie, à la remise en question et à la compassion. >>

Quand un jour une petite enfant en pleur est venue nous trouver, pour nous dire ces quelques mots, ses larmes transparentes coulaient à flot sur ses joues livides et nous arrachaient le cœur si violemment, que nous ne savions plus quoi penser. Puis elle nous a expliquer, que les autres c'était moqués d'elle, car elle avait osé être différente d'eux. On l'avait pointée du doigt, humiliée, et même insultée.

A ce jour, la petite fille est avec nous, parmi nous, elle observe les yeux toujours embués de larmes incessantes cette vie à laquelle elle ne trouvait aucun sens. Et nous, chaque nuit nous brillons, hautes dans le ciel, fières mais attristées, par ces cœurs brisés, qui nombreux, comme cette fillette, n'ont pas voulu de ce monde on l'on juge si cruellement les gens.

Nous sommes les yeux de la nuit, les veilleuses de votre sommeil, et quand l'orage gronde et clame, que ses éclairs zèbrent le ciel sans retenu, c'est la fillette qui hurle et qui pleure, espérant que ses larmes, d'en haut, communiquent au monde compassion, remise en question... et tant d'autres beaux sentiments qui, au fond, elle trouve bien impuissants.

Nous sommes les étoiles, et bien avant cette fillette, nous nous sommes accrochées au ciel pour ne plus nous en défaire, car la terre nous répugnait, nous avions peur de la guerre, de la haine et de la cruauté...

Mots mêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant