chapitre 26

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Je le trouvai accoudé d'une main à la table du salon et de l'autre il tenait un verre rempli de jus d'orange.

Il m'avait l'air tellement calme que j'en arrivai à me demander s'il était conscient qu'il venait il y avait à peine quelques instants de gacher mon onzième anniversaire.

Je m'avancai vers lui quand brusquement je fus interrompue par sa voix qui m'avait bien l'air toujours chargée de colére.

Comment pouvait-il se permettre d'être encore en colére alors que la seule personne qui devrait l'être içi c'est moi?

               - j'espére vraiment que la petite collante est rentrée chez elle.

Je sus qu'il parlait de Laurie mais je ne lui répondis pas.
Je savais qu'il n'appréciait pas Laurie à cause de sa proximité avec moi et Laurie aussi le savait mais ça ne nous dérangeait pas outre mesure.
J'avais antérieurement discuté avec Laurie du comportement de mon pére et elle avait ensuite eu ce jour là l'opportunité de se rendre compte par elle même de la justesse de ma confidence.

Il se retourna doucement vers moi et se mit à me fixer.

          - pourquoi est ce que tu ne fais jamais ce que je te dis mariane?  Où est ce que j'ai failli dans l'éducation que j'ai voulu t'inculquer?

Je ne lui répondis toujours pas car je savais que ça allait être une belle bombe si j'ouvrai la bouche et j'aimerais prendre un maximum mon temps pour lui dire ce qu'il méritait.

Il commençait à s'énerver,  je le vis de par son expression.

              - tu me réponds quand je te parle mariane camara!!!

Là, j'explosai.

             - crois tu que ce soit toujours en criant ou en imposant que tu auras ce que tu veux papa?

             - ne me crie jamais plus dessus jeune fille!

Il s'approcha, menacant, de quelques pas vers moi.

Je reculai de deux pas tétanisée par la frayeur.
Mais n'empêchait, j'étais bel et bien décidée à terminer cette discussion quelle qu'en ait été l'enjeu.

              - j'aimerai qu'on discute sans hausser la voix.

Ajouta t-il.

Je lui dis d'une maniere suppliante afin qu'il me croit:

               - papa, je t'ai dit que savana n'est pas mon amie.  C'est tout juste une fille qui depuis la rentrée n'a de cesse de me persécuter sans raison apparente.

Il ne perdit rien de son expression frustrée et me demanda:

               - et pourquoi si tel était le cas tu ne m'as jamais rien dit.

                   - c'est parce que je trouvai que c'était sans importance.

                 -Ton silence seulement constitue une raison valable pour me sortir de mes gonds mariane.  Depuis quand te permets tu de me cacher des choses?

               - j'en avais discuté avec Laurie et au final on avait décidé que je n'allais rien te dire pour éviter des problemes insensés.

              - Laurie Laurie Laurie et toujours Laurie. Ne t'avais je justement pas interdit de te lier d'amitié avec quiconque?  D'où t'es tu permis d'amener, en plus, cette Laurie chez nous? Je n'ai rien voulu dire pour eviter des désagréments le jour de ton anniversaire mais je me rends compte qu'avec toi les problemes sont toujours guarantis.

            - mais papa...

            - tais toi et ecoute moi.
Cette Laurie ne viendra plus içi et je t'interdis formellement de me défier cette fois. Ta grand-mére et cette fatou au senegal et à los Angeles cette Laurie et la fille du ministre zacharski.  Que me reserves tu encore comme surprise?
Pourquoi ne peux tu tout simplement pas être comme ta mére qui était très réservée au point de n'avoir jamais eu une seule amie?

Là,  je vis rouge.

             - parce que je ne suis pas ma mére. Moi je veux être sociable, je veux avoir des amis, en gros je veux vivre ma vie comme une fille normale et non comme une fille avec cette vie compliqué que j'ai. J'ai besoin de Laurie à mes côtés et je suis désolée mais je ne laisserai pas.

                    - ça, c'est ce que tu crois jeune fille. Non seulement tu vas la laisser elle mais aussi la fameuse fille du ministre zacharski et toute autre personne que je connais ou pas et que tu frequentes. Ça, je peux sincèrement te le jurer.  Et pour cela, j'utiliserai toutes les mesures drastiques qui s'imposeront.

                 - tu n'as pas besoin de prendre des mesures drastiques pour moi papa. À ce que je sache je ne suis pas prisonnière ou est ce que je le suis maintenant papa? Je ne sais pas si ça en vaut la peine mais je te répète que savana n'est pas mon amie mais loin de là. Tu te rends compte que tu a gaché mon anniversaire pour une injustice?

              - pour une injustice j'en suis pas très sûr mais admets quand même que j'aie eu mes raisons pour agir de la sorte. De toutes les manieres tu resteras à l'écart de tout le monde donc ça n'est plus un probléme.  Ne t'inquiéte pas ma perle. Ma fifya.

Je pleurai comme une lamentable dingue, une belle folle-furieuse désespérée.

                 - je ne suis pas fifya. Je me deteste papa.  Je deteste ma vie à cause de toi et si tu n'arrêtes pas de m'imposer la personnalité de ma mére je vais finir par la detester elle aussi.
Pourquoi ne me laisses tu pas m'épanouir un tout petit peu? Pourquoi veux tu faire de moi ma mére?  Moi j'ai beau adorer maman mais je suis mariane. Je suis moi.

              - pourquoi crois tu que tu ressembles tant à ta mére? Pourquoi crois tu être née pratiquement au moment où elle est morte?  Pourquoi crois tu que je t'aie autant chouchouté depuis que tu es née? Pourquoi crois tu que j'aie passé la majeure partie de ma vie à t'éloigner de tout le monde au point de nous faire quitter le senegal?

Il déblaterait toutes ces grotesques questions d'une manière étrangement posée.

Je recommençai à pleurer face à tant d'incohérence et un seul mot put traverser mes lèvres:

                - pourquoi?

Il me rit distraitement au nez.

               - parce que ta mére en elle même n'a pas voulu me laisser seule. Parce que moi,  je crois en une seconde vie terrestre aprés la mort. Parce que tu dois ressembler en tout point à ta mére. Toi qui est si intelligente, si surdouée, tu devrais comprendre cela.

                   - je ne comprends rien papa. Je crois simplement que tu as besoin d'un psychologue.

Il s'approcha et me tînt fermement par les épaules.

             - ne redis jamais plus jamais ça. Je n'ai besoin de personne si ce n'est de fifya. Tu représente ma seconde chance avc elle et je peux te jurer que tu deviendras ta mére dans tous les sens du terme.

               - Non!!!  Jamais. Tu deviens fou papa.

Je me retournai brusquement et dévalai les escaliers comme une furie pour aller dans ma chambre.
           

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant