Inaya 1

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  Dehors, la nuit était calme, avec un ciel clair et étoilé. Elle ressemblait à toutes les nuits de pleine lune mais je le trouvais particulièrement maussade. Mon humeur m'empêchait de profiter de cette merveille qu'offrait si généreusement la nature.
  
    J' avais une envie folle de disparaître dans la nature telle une trainée de poudre. Je n'en pouvais plus de cette solitude qui me pesait tant malgré la présence de mes enfants, je me sentais si seule face à des tonnes de responsabilités.

  Être veuve a 32 ans est une expérience cruelle que nul ne peut souhaiter à quiconque, même pas à son pire ennemi.

  J'avais cet âge-là quand mon défunt mari nous quittait mes enfants de 3 et 5 ans et moi. Financièrement, c'était la dèche.
Boucler les fins de mois était un vrai parcours du combattant. La pension que me versait la société de mon défunt mari était carrément insuffisante. Étant une femme battante née, je décidais de me lancer dans le commerce du manioc. Ce n'était pas le nirvana mais nous mangions a notre faim de maigre aliment.

  - yaye s'il te plaît je veux a manger me dit mon garçon de 3 ans

- dans la casserole il y'a du manioc et un peu de patte piment lui répondis-je

- toujours du manioc dit-il d'une mine boudeuse

- je n'est rien d'autres que ça manger ce soir on mangera du tchiebou dien je vous ferais plaisir mes amours.

- OK maman, me dit-il en coeur

Encore une journée achevée, je lève les yeux vers le ciel les mains sur les hanches et dis-je a chaque jour suffit sa peine.

Inaya: rien que mes larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant