POINT DE VUE JOGGEUSE (ALIAS LA ROUSSE)
-Va te faire foutre.
Le visage de la dame se tends puis se relâche en un centième de seconde. Elle s'approche doucement de moi et accroupit juste devant, me projetant quelques cailloux sur la face. D'une délicatesse chirurgicale, elle prend mon menton entre son pouce et son indexe. Une légère douleur se fait ressentir, mais je l'ignore en couinant. Elle me répond d'une voix posée :
-Tu n'aurai jamais du dire ça, chérie.
Elle semble se relever, mais au dernier moment, la SDF lève son doigt et pointe la direction opposée. Je sens mon corps se lever pendant quelques secondes, ce qui me semble être une éternité. Et soudainement, je quitte cette tranquillité aérienne pour m'écraser contre un autre Baobab. Une lourde douleur me prend dans tout le corps mais particulièrement à la tête. Je prend celle ci entre mes mains pour tenter de calmer cette douleur qui me ronge de l'intérieur. Malgré mes mains, elle persiste. Je m'oblige à essuyer ses larmes passagères et à regarder la femme dans les yeux. Je tente de me relever, mais mon bras me lâche et je retombe par terre. Les cailloux rentrent dans ma peau avec une petite douleur. Je grimace de souffrance et tente de me tenir plus droite face à mon agresseur. Celle ci s'approche tout aussi doucement que tout a l'heure, un sourire vil collé sur le visage.
-Alors ma chérie ? Décidée de me le dire ?
-Va crever, sorcière, lui dis je en crachant sur ses pieds rosés.
La femme me regarde avec dégoût. Ses traits se tendent et deviennent asymétriques. Elle ressemble vraiment à un cochon comme ça. Elle me fout un coup de pied dans mes côtés douloureuses et essuie ma salive sur mon haut magenta. Dans des conditions normales, j'aurai protesté qu'on prenne le haut qui m'a coûté une petite fortune comme un simple torchon. Mais la, l'idée ne le vient même pas à l'esprit. Je ne pense qu'à cette sorcière indécente.
-Presque. Moi qui pensais que pour une fois, la manière douce marcherai... Je dois en venir à l'évidence quoi qu'on soit, les humains sont pareils.
La femme prend mon élastique rose en me tirant en même temps un peu les cheveux. Elle l'accroche ensuite dans les siens couleurs corbeau. Ils pendent mollement en se balançant au grès du vent. Est ce que mon avenir aurait pu être différent si j'avais choisi un autre chemin ? Si j'avais dis autre chose ? Je ne sais pas. J'ai agis sur la colère, guidée par ces sentiments brûlant, reposant autre fois au plus profond de mon être. Est ce que mon caractère va changer avec ces décisions ? Une autre question à laquelle je ne saurai répondre. Seul l'avenir nous dira.
-Alors, petite idiote ? En train de te poser des questions existentielles, elle soupire ? J'aurai jamais cru que tu étais pourvue de pensées. On en apprends tout les jours ...
-Grâce a Quippoquizz,dis je doucement...
Mon agresseur me questionne du regard, mais laisse tomber. Probablement en me rabaissant silencieusement.
Elle réfléchi et fouille dans mon sac noir. Elle cherche probablement des réponses à ses interrogations. Après quelques minutes à fouiller mon sac, elle me demande ce que c'est.
Partie interrompue
