𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 11

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J'ai peur. Ce que je ressens au plus profond de moi me terrifie. Voir son visage, son sourire, son regard lorsque je suis seule, dans le noir, prête à m'endormir. Lorsque je mange, lorsque que je suis en cours, au lieu d'écouter le professeur ou même quand je mange.

Les sentiments que je ressens, les sensations que sa me procure.

J'ai peur de l'aimer, de m'attacher à lui et surtout, de le perdre. J'ai beaucoup trop perdu dans ma vie. Et je sais à quel point sa me détruit de m'attacher à une personne pour qu'elle te laisse quelques temps plus tard.

Je ne veux pas de tout ça.
Je ne veux plus être faible. Et l'amour rend faible.

Son regard est posé dans le mien mais ne cesse de faire des allées retour entre mes lèvres et mes yeux.
Je ne pense pas qu'il est remarqué mon stress, encore moins les tremblements qui ont pris possession de mon corps. Mes mains sont moites et je ne cesse de les essuyer discrètement contre mon jean.

Je n'ai qu'une seule envie, c'est de m'échapper de cette situation embarrassante.
Je ne veux pas tomber dans ses bras. Je ne veux pas qu'il joue encore une fois avec mon coeur.
J'aimerais tellement qu'il me comprenne. Qu'il comprenne que j'ai besoin de stabilité dans ma vie. Je n'ai pas besoin qu'une personne s'amuse avec mes sentiments comme une montagne russe.

J'aimerais lui faire confiance, encore une fois. Aujourd'hui, il a fait un grand pas. Il a pris les devants pour qu'on mettent les choses aux claires et en plus ça, il m'a ouvert son coeur. Il m'a avoué ce qu'il ressentait à mon égard. Ce n'est pas les mêmes sentiments que moi bien-sûr, certes, mais c'est déjà un bon début.

Et puis, il vaut mieux que ce soit comme ça qu'autre chose. Je ne peux pas m'engager dans une relation. Surtout si celle-ci ne durera pas jusqu'à ma mort.
Elle ne sera que de passage. Cameron n'est pas assez mâture. Il ne peut pas faire ses propres choix et prendre ses responsabilités à deux mains. Il ne pense qu'à sa réputation et s'amuser.

Il me fixe toujours, dans la même position. Il reste fixe malgré les mouvements de ses yeux.

Qu'est-ce que je suis censée dire ?
Qu'est-ce que je suis censée faire ?

Il faut que j'évite se moment. Il faut que je lui en empêche. Je ne veux pas le blesser et je ne veux pas me blesser.

Je ne suis pas dupe. Je sais ce qu'il pense dans sa tête.
J'en ai également envie mais je pense aux conséquences de ses actes.

Une fois qu'il m'aura embrasser, il ira faire le fier à s'en vanter auprès de ses amis et il continuera à m'humilier ou alors dans le meilleur des cas, il m'ignorera.

Je sais que je ne suis qu'une fille de plus. Une fille qu'il pourra rajouter sur son tableau de chasse avec une croix à coter de mon prénom signifiant qu'il m'a eu.

A ses yeux, je ne serais qu'une proie de plus ou qu'une simple erreur de parcours et tout le monde sait que je ne veux pas être une simple erreur pour lui. Je veux être plus que ça. Je veux partager sa vie. Je veux tenter quelque chose avec lui. Peut importe le mal qu'il a pu me faire. Mon coeur l'a choisi, et rien ne pourra remettre en jeu sa décision.

Il approche doucement sa tête de la mienne sans me quitter des yeux. Mon souffle se coupe et j'attends impatiemment qu'il comble le vide entre nos lèvres.

Le temps semble comme ralentit. Je quitte ses yeux pour jeter un furtif regard à ses lèvres, qui soudainement s'étire en un sourire.

Il se recule brusquement en rigolant à gorge déployée.

- Tu pensais sincèrement que j'allais t'embrasser ?

Mon regard perdu se pose sur lui. Je ressens une vive douleur dans mon coeur et malgré ça, j'essaye de cacher ce que je ressens. J'essaye de cacher mes sentiments tant bien que mal en montrant que son geste ne m'atteint pas.
Mais je suis humaine ! Et j'ai beau essayer de me retenir, c'est impossible.

- T'es vraiment qu'un gros con ! Je lui balance en pleine figure essayant de me contrôler sur mes paroles.

Il me faut peu de temps pour reprendre mes esprits et passer à ses côtés en lui percutant son épaule droite.

La seule chose que je souhaite en ce moment même est de m'éloigner de lui, quitte à retourner en cours.

- Eh ! Nina attend. Je rigolais, c'est bon. C'est de l'humour.

Il attrape mon poignet rapidement et me retourne vers lui. Je dégage sèchement mon poignet de son emprise.
Le regard noir, je le pointe du doigt à la hauteur de son torse.

- Ton humour, tu peux te le mettre où je pense. Depuis le début, tu joues avec moi. Mais putain ! Je ne suis pas une marionnette. Je suis humaine et j'ai des sentiments ! Comme tout le monde ! Toutes les conneries que tu me fais, toutes les paroles que tu me dis, je les encaissent durement. Mais malgré tout, je te pardonne. Je te donne une chance, et encore une. Puis, une dernière. Mais à chaque fois, tu recommences. À croire que sa t'amuse de faire du mal aux autres.

Il ne dit rien et se contente de me fixer. J'espère sincèrement que cette fois-ci c'est rentrée dans sa tête. J'espère qu'il aura un déclic et qu'il regrettera ses actes.

Voyant qu'il ne répond rien, j'enchaîne.

- Dis-moi, qu'est-ce qu'il t'es arrivé pour que tu traites les filles comme ça ? Hein, dis-moi.

Il fait un pas vers moi mais je l'arrête en posant ma main sur son torse pour l'empêcher d'avancer d'un pas.

- Non attend, laisse-moi deviner, ta mère t'a abandonné, c'est ça ?

Ses poings se serrent, il dévit ma main et me plaque brusquement contre le mur. Ma tête claque contre les briques et je laisse place à une grimace de douleur prendre place sur mon visage.

- Je t'interdis de parler de ma mère. C'est clair ? Il m'avertit sèchement.

- J'ai touché une corde sensible ? J'analyse ses émotions. C'est ça.

Il ne décroche pas un mot et son regard noir est encore planté dans le mien. J'entends sa respiration irrégulière qui me témoigne de sa colère.

- Ferme ta gueule. Ferme ta putain de gueule. Il prend le soin de bien articuler chaque mot, histoire que je comprenne.

- Raconte-moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il me lâche mais ne recule pas pour autant. Son torse est à quelques millimètres de ma poitrine.

- J'ai rien à raconter parce que tu as tord. Ma mère ne m'a jamais abandonné. Elle a toujours été auprès de moi. Et encore à ce moment de ma vie elle m'accompagne.

- Alors tu sais ce que sa fait d'avoir toutes ses petites attentions ? Quand elle te lisait une histoire pour dormir lorsque tu étais petit et qu'elle te déposait un bisou sur le front avant de sortir de la chambre. Lorsqu'elle te cuisinait ton plat préféré. Quand elle t'achetait les jouets que tu avais vu quelques jours plus tôt et que tu ne cessais de lui reclamer.

- Mais tu vas te la fermer putain de merde. Il hurle et balance fermement son poing dans le mur à quelques centimètres de la mienne.

Je sursaute mais ne me démonte pas pour autant. Il faut que j'arrive à mon objectif. Je veux qu'il s'ouvre à moi. Je veux l'aider. Je ne veux pas l'enfoncer au contraire. Malgré tout ce qu'il m'a fait, je ne pourrais jamais. Mais il faut qu'il extériorise toutes ses émotions. Et pour ça, je dois le pousser à bout.

- Pourquoi tu es en colère si j'ai faux ? Dis-moi pourquoi tu t'énerves comme ça ?

- Écoute-moi bien Nina. Ma vie ne te regarde pas. Tu n'es rien pour moi. Alors mêle toi de tes affaires. Il m'annonce froidement ses paroles à quelques centimètres de mes lèvres. Les yeux droit dans les miens, ses deux mains de chaque côté de ma tête.

- J'essaye juste de t'aider Cameron.

- Mais je n'ai pas besoin de ton aide ! Casse-toi merde !

- Cameron. Ta mère t'a abandonné. Je comprends mais...

- Ouais ! Ouais ta raison... Ma mère m'a abandonné quand j'étais petit. Mais au moins, elle, elle est toujours vivante. Si tu vois ce que je veux dire.

🅂🄰🄳 🄶🄸🅁🄻 [ 𝗪𝗶𝘁𝗵 𝗢𝗹𝗱 𝗠𝗮𝗴𝗰𝗼𝗻 ] EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant