La sentance tomba, comme un couperet. Un silence froid, glacial, s'installa. Je tournai mon regard vers Mr et Mrs Weasley. Des larmes coulaient silencieusement sur ses joues. Mais elle restait la tête haute, tout comme son mari, dont le visage était dur, fermé. Harry, lui aussi, ne trahissait aucune émotion. Deux détraqueurs entrèrent alors dans la salle, et un frisson me parcourut. Je sentis Harry tressaillir. Les deux créatures emmenèrent Ginny dont le teint était désormais verdâtre, et qui semblait sur le point de défaillir. Lorsqu'elle passa devant nous, elle se mit à pleurer et hurler.
" Maman ! Papa ! Ne les laissez pas m'emmener !!! suppliait-elle. "
Mais aucun des Weasley ne manifesta la moindre émotion. Les détraqueurs poursuivirent leur chemin, et bientôt, Ginny fut hors de vue. Le ministre de la Magie se leva et vint à notre rencontre.
" Arthur, Molly, je suis sincèrement navré, mais c'était la seule solution envisageable, dit-il.
- Nous le savons, Rufus, répondit Mrs Weasley dans un murmure.
- Je vous présente toutes mes condoléances pour votre fils, reprit-il. Je n'ose imaginer la douleur que vous devez ressentir. "
Des larmes se remirent à couler sur les joues de Mrs Weasley.
" La mémoire de Ronald perdurera à travers nous, répondit Mr Weasley. Et ce pour toujours. "
Notre petit groupe se remit en route pour Poudlard, après avoir salué le ministre.
De retour au château, nous étions restés un long moment dans le bureau de Dumbledore. Tout avait été si vite, que nous avions besoin de prendre un peu de temps pour nous remettre de nos émotions. Je n'aurais jamais imaginé vivre une telle situation. Le plus difficile était de soutenir Harry. Moins d'un an après avoir perdu sa seule famille, il perdait maintenant celui qu'il avait toujours considéré comme son frère. Il semblait inconsolable. Malheureusement, nous avions dû dire au revoir aux Weasley ainsi qu'à ma mère bien trop tôt à notre goût.
Le soir-même, le directeur avait organisé un hommage pour Ron. Il n'y avait plus de distinction de maison. Nous étions tous plus ou moins mélangés. Seule une grande partie des Serpentard restait à l'écart. Mais cela n'avait aucune importance à nos yeux. Nous étions tous unis dans la douleur de la perte d'un de nos camarades.
" Vous connaissiez pour la plupart Ronald Weasley, avait déclaré Dumbledore. Il était un élève agréable, et un excellent camarade. Vous savez pour la plupart que c'est sa soeur, Ginny Weasley, qui l'a attaqué. Pour certains d'entre vous, elle était une amie, et je sais qu'aucun d'entre vous n'aurait pu imaginer qu'elle agisse ainsi un jour. Je constate ces derniers temps de plus en plus de tensions et de conflits entre vous. C'est pourtant l'inverse de ce dont nous avons besoin en ce moment. La puissance de Lord Voldemort est de plus en plus grande. Nous avons besoin d'être tous soudés. Oubliez donc vos maisons d'appartenance. Allez les uns vers les autres. Faites le en la mémoire de Ronald Weasley.
Pour Ronald Weasley.
- Pour Ronald Weasley, répéta l'enemble de l'assemblée. "
Harry, à ma gauche, pleurait silencieusement. Il n'avait presque pas cessé de pleurer depuis que nous étions revenus du Ministère de la Magie. Hermione aussi pleurait, sans retenue. Blaise, n'en ayant que faire du regard des autres désormais, la tenait par les épaules. Seamus était blotti dans les bras de Dean. Quant à Lavande, elle avait finalement trouvé du réconfort auprès de Parvati Patil. Tous les Gryffondor étaient anéantis. Ron avait toujours été quelqu'un de gentil avec tout le monde. Et pour tous ceux qui connaissaient Ginny, c'était d'autant plus difficile à accepter. Ginny n'avait jamais manifesté des signes d'agressivité, ou d'une telle méchanceté. Il allait falloir du temps pour se remettre de ces derniers événements.
Une semaine s'était déroulée depuis la mort de Ron. Harry et moi étions devenus d'autant plus proches, et j'avais décidé que je me fichais du regard des gens. Nous ne nous cachions plus pour nous retrouver. Il en était de même pour Hermione et Blaise. Cette épreuve avait uni notre petit groupe. Et ensemble nous savions que nous étions plus forts. C'était surtout pour Blaise et moi que c'était le plus compliqué. Beaucoup de Serpentard, Crabbe et Goyle en tête, étaient toujours remontés contre nous, d'autant plus depuis que nous affichions notre rapprochement avec des Gryffondor. Mais rien de ce qu'ils pouvaient nous dire ne parvenaient à nous atteindre. Blaise et moi nous sentions forts, et nous savions que nous pouvions compter sur Harry, Hermione, ainsi que Seamus et Dean pour nous donner encore plus la force de les affronter.
Ma mère m'écrivait chaque semaine. Elle prenait de nos nouvelles à tous, en particulier Harry, qu'elle avait beaucoup réconforté à notre retour du ministère. Jamais je n'aurais imaginé une telle chose possible. Mais ma mère était devenue une femme changée, depuis qu'elle s'était libérée du joug de mon père. Environ un mois après ces événements, elle m'écrivit pour me dire que le procès de mon père allait avoir lieu. Elle me disait que j'allais sûrement y être convoqué en tant que témoin, ainsi que Blaise et Seamus. Cela signifiait une nouvelle visite au ministère, mais cette fois, je savais qu'elle serait bien plus difficile pour ma part. Je ne voulais pas refaire face à celui que j'avais tant admiré à tort durant ces années, et qui m'avait terriblement déçu.
Quelques jours plus tard, en effet, j'avais été convoqué pour témoigner contre mon père, au même titre que Seamus et Blaise. J'étais terrorisé à l'idée d'assister à ce procès, je ne savais pas ce qu'il allait advenir de mon père, d'autant plus que, connaissant son habileté à manipuler les gens, il était bien capable de retourner la situation à son avantage. Mais Blaise, ainsi que Harry, me rassurait, me rappelant que le ministre avait changé, et que Rufus Scrimgeour n'était pas aussi aveuglé que Cornelius Fudge. Mon moral était quelque peu remonté, et j'envisageais plus sereinement le procès. De plus, lorsque je revis ma mère le jour du procès, je me détendis encore, rassuré de voir son sourire.
J'étais installé entre ma mère et Blaise, Seamus était à sa droite. Moins de cinq minutes après avoir pris place, deux détraqueurs entrèrent dans la pièce, aux côtés de mon père. Il s'était littéralement métamorphosé. Amaigri, le teint grisâtre, ses cheveux d'ordinaire si impeccables, étaient désormais sales et emmêlés. J'avais du mal à le reconnaitre. Le voir ainsi aurait presque pu me provoquer de la pitié, si je ne gardais en mémoire tout ce qu'il avait pu faire auparavant. Lorsqu'il passa près de nous, son regard s'attarda sur moi. Un éclair de folie traversa son visage et il se rua sur moi, avant que les détraqueurs n'aient le temps de le retenir.
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Quand viendra le jour
FanficUne histoire d'amour, d'amitié, de trahison. Et quand viendra le jour ?