Seule et unique partie

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« Sauve toi et laisse moi ». Les paroles de Théo rompirent le silence. Alexandre regarda son meilleur ami dans les yeux puis détourna le regard sur sa blessure. Sa jambe saignait. Ils s'étaient réfugiés dans une armoire car Théo ne pouvait plus courir. Alexandre lui répondit qu'il était hors de question de se séparer. Il enleva le collier de fleurs qu'il avait autour du cou et en fit un garrot autour de la jambe de Théo. Il repensa à la soirée hawaïenne qu'ils étaient en train de passer quelques heures auparavant jusqu'à ce que trois hommes s'invitent à la fête...

Un bruit fit sursauter les deux garçons. Un grincement. Quelqu'un ouvrait la porte de la chambre que Théo et Alexandre avaient fermé avant de se cacher dans l'armoire. Les cris de leurs amis avaient cessé depuis quelques minutes seulement. Avaient-ils réussi à s'enfuir ? Étaient-ils tous morts ? Alexandre jeta un coup d'œil entre les portes de l'armoire mais il ne pouvait apercevoir que le mur d'en face décoré d'un poster et d'un nœud chinois. Des bruits de pas s'approchèrent de l'armoire. Théo et Alexandre retenaient leur souffle quand deux autres personnes entrèrent dans la chambre. Leur discussion était inaudible et l'un d'entre eux ricanait comme si la situation l'amusait. Puis, quelqu'un se mit à parler plus fort : « On y va, il n'y a personne ici ». Les bruits de pas s'éloignèrent et des cris retentirent dans la pièce d'à côté. Une autre victime. Les deux amis attendirent quelques minutes afin d'être sûr qu'ils ne reviendraient pas.

Après un temps qui paru interminable, Alexandre repris sa respiration et murmura : « Je crois qu'ils sont partis ». L'armoire s'ouvrit brusquement et une main pleine de sang attrapa Alexandre par le col et l'entraîna en dehors de l'armoire. Alexandre tenta de se débattre mais l'homme était beaucoup plus fort que lui. Il ricanait et laissait entrevoir ses dents abîmées.

Alexandre réussit à le pousser contre le coin de l'armoire. L'homme hurla et lâcha prise pour toucher son front qui commençait à saigner, ce qui permis à Alexandre de sortir de la chambre. Il hésitait avant de s'en aller, ne voulant pas laisser Théo à la portée de ce monstre. Mais l'homme se mit à la poursuite du garçon. Alexandre descendit les marches quatre à quatre mais les deux autres hommes l'avaient entendu et l'attendaient déjà en bas. L'homme au front blessé arriva en haut de l'escalier et ordonna aux autres de le tuer. Alexandre ne vit pas d'armes dans leurs mains et pourtant, il avait aperçu certains de ces amis avec la gorge tranchée. Il n'eut pas le temps de réfléchir que le plus proche se rua sur lui et commença à l'étrangler avec une corde de guitare. Il ouvrit la bouche à la recherche d'air comme un poisson hors de son bocal mais ça ne servit à rien. Il perdit connaissance...

« Dépêche toi, mes parents vont bientôt rentrer » Ces paroles résonnèrent dans la tête d'Alexandre. Il ouvrit difficilement les yeux et essaya de s'asseoir mais le canapé dans lequel il était allongé en avait décidé autrement. Le décor tournait autour de lui. Il réussit à s'asseoir et son regard se posa sur Théo, un balai à la main : «T'as trop bu hier soir, je t'avais dit de faire attention. Bon, tu m'aide à nettoyer ou pas ? ».

Un rêve. Tout ça n'était qu'un rêve que l'alcool a rendu plus réaliste et terrifiant. Alexandre se leva pour aider Théo en se promettant de ne plus jamais boire autant.


Une attaque improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant