Comme à mon habitude, j'opte pour la meilleure solution possible: bouder comme un gosse de trois ans dans mon coin. Je joigne mes jambes à ma poitrine et m'assois par terre en gonflant les joues, mais vu qu'il ne me prête pas plus d'attention que ça, je commence à grommeler assez fort pour le déstabiliser, et Dieu seul sait à quel point il déteste être déstabilisé. Il s'approche de moi et me lance un regard noir, mais je ne bouge pas, alors il change de tactique et opte pour un moyen beaucoup plus doux.
-"lèves toi."
Bah quand même, il ne m'a pas traité de gamine ou insulté, pour lui, c'est extremement doux.
-"nan, j'te boudes."
-"je déteste me répéter [t/p] et tu le sais."
-"m'en fous, je bougerais pas."
-"tu veux jouer à ça? Ok."
Je sens quelqu'un me prendre en mode sac à patate et me déposer sur l'un des tabourets avec tellement de délicatesse qu'un bruit sourd emplit notre espace de travail. Et c'est là qu'il fait ce que je craignais le plus, il m'afligea la plus grande torture possible. Je savais qu'il était violent, mais là, j'en perds les mots. Oui, oui, je suis maintenant entrain de subir les chatouilles du petit Levi Ackerman, ça m'apprendra à n'en faire qu'à ma tête, quoi que, c'est vrai que j'ai eu droit à ce traitement une centaine de fois à cause du fait que je ne suis qu'une tête de mule....
Après quelques instants, il arrête enfin et retourne travailler comme si de rien était, par habitude certainement, et semble enfin arriver à un résultat qui le satisfait quand il goûte sa énième préparation, vu qu'il la met au congélateur puis qu'il commence à s'occuper de garnir la surface des génoises d'un sirop mélangé à son fameux ingrédients secret après les avoir découpé. Tout ce que je sais de cet ingrédient, c'est que ce n'est pas lui qui l'a conçu, mais Kuchel Ackerman, sa mère mais aussi une ancienne cheffe cuisinière.
Moi, bah je fous rien, et tout ceux qui me connaissent savent que je ne tiens pas en place.
-"dis, chef..."
-"qu'est-ce que t'as encore fait? Tu ne m'appelles chef que quand tu causes des problèmes comme tu sais si bien le faire."
-"bah tu sauras si tu m'avais laissé parler, et j'ai jamais causé de problèmes moi!"
-"On en parle de la fois où t'as vidé le stock de glace et de chocolat et que j'ai été obligé de circuler deux heures dans la ville pour trouver des magasins ouverts à cinq du matins et qui en vendent assez pour combler le vide?"
-"mais je n'y pouvais rien moi! J'étais dans une période dûre pour tout fille normalement constitué!"
-"tu dois sérieusement commencer à fermer ta gueule de temps en temps."
-"bon revenons en à nos moutons, c'est vrai que si tu gagnes le trophée ce concours, tu seras le plus jeune chef du monde à avoir ce nombre de prix?"
-"ouais, il parait...."
-"la vache! Déjà que t'es l'un des meilleurs, alors là!"
"Dit-elle alors qu'elle a été classé plusieurs fois dans le top trois des meilleurs chefs du monde."
-"on s'en fout de tout ça, mais dis, t'as pas l'air si content que ça, je veux dire, tu travailles si dur pour gagner tout ces prix, ça à l'air d'être ton rêve vu à tel point tu t'acharnes pour le réaliser...."
-"c'est effectivement un rêve, mais ce n'est pas le mien..."
Je me tais. Je peux voir la tristesse dans ses yeux, et je ne veux pas l'obliger à ressasser une partie de sa vie qui semble être douloureuse.
-"c'était celui de ma mère.... Comme tu le sais, c'était une cheffe cuisinière elle aussi, mais la chance lui a moins sourit qu'à moi. Elle a dû travailler dans un restaurant malfrat de notre quartier et les compétitions culinaires n'était pour elle qu'un rêve lointain, mais parfois, la nuit dans notre appartement, alors qu'elle lisait des revues sur le sujet, je l'entendais s'éxtasier et parler de ces rêves, ceux qu'elle aurait réalisé si elle avait vécu une meilleure vie, si elle....."il hésita avant de laisser sa phrase en suspens et d'en commençer une autre, "peu importe, c'est du passé maintenant. Et au fait, Hanji m'a dit qu'elle viendrait nous emmener la nouvelle cargaison d'ingrédients aujourd'hui à 18h, et tu sais trés bien que si c'est moi qui l'acceuille, elle me laissera plus partir. Tu t'en occuperas, compris?"
J'hôchais la tête en silence, encore chamboulée par les propos du chef. Il avait involontairement laissé planer plein d'indices sur son ancienne vie: une vie meilleure, restaurants malfrats de notre quartier et encore la chance n'a sourit qu'à moi. Sa mère n'avait pas l'aire d'avoir vécu une vie simple, et par conséquent, son enfance à lui aussi n'avait pas dû être des plus aisées. Levi était très discret sur son passé et n'en parlait jamais, et quiconque essayait de s'aventurer dans ce terrain hostile se faisait rembaler en vitesse, et, vous devez vous en doûter, sans la moindre délicatesse.
Petra passa sa tête dans l'entrabaillement de la porte qui nous séparait de la cuisine, nous signalant que la cargaison était arrivé une heure plutôt. Je sortis donc la réceptionner et Hanji en profita pour me creuser les tympans en me parlant du nouveau restaurant qui venait d'ouvrir, "Les Titans", et qui ne servait que des plats aux noms morbides mais au goûts exquis.
En rentrant dans l'enceinte du restaurant, je contactai Sasha. Elle seule pouvait m'aider à me renseigner sur ce nouveau restaurant dont je n'avais jamais entendu parler avant et qui semblait, pourtant, avoir une très grande popularité.
Si avec le temps j'étais devenu chef cuisinier, Sasha elle était maintenant l'une des critiques culinaires les plus réputés du pays. Elle avait un réseau de contacts immense et savait tout ce qui se tramait dans le monde des furneaux. Elle raccrocha à la troisième sonnerie, et, la boûche pleine, me donna plein de renseignements qui me laissèrent boûche-bée.
~caporal Neko
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La recette de l'amour (levixreader)
FanfictionOn entend toujours dire qu'il faut cuisiner avec amour pour réussir un plat. Mais avez-vous déjà pensez à ce qui se passerait si cette phrase prenait tout son sens?