Il est temps, Harry [FR]

Chapitre 1 - Connexion

[Disclaimer : l'univers d'Harry Potter, les personnages, tout appartient entièrement à J.K.Rowling, j'écris pour le plaisir et ne gagne pas d'argent avec mon histoire]

Il était temps de se relever, après tout. Du temps, il en avait passé à se morfondre, à repousser la vérité. Mais la vérité ne bougeait pas, elle restait inébranlable. Alors, il fallait se battre, parce qu'il n'y avait pas d'autre choix. Harry fixait de ses deux émeraudes pleines de doute, sa meilleure amie, assise sur un rocher. Hermione lui tournait le dos, plongée dans ses propres pensées, dans sa propre détresse. Il la voyait de loin, seul, assis sur le sol sale. Détournant le regard, il regarda sa baguette. Il la fit jouer entre ses doigts, l'air distrait.

Tout semblait soudain si confus, si flou. La vérité s'imposa à son esprit fatigué.

Harry Potter était perdu.

Totalement perdu.

Il ne comprenait plus son rôle dans cette guerre, son utilité. Il souhaitait simplement retrouver sa liberté.

Mais n'avait-il même jamais été libre ?

Un soupir s'échappa de ses lèvres gercées par le froid. La nuit commençait doucement à tomber, et il serait bientôt temps de rentrer dans la tente, en compagnie d'Hermione.

Avant, tout avait été clair dans son esprit : il devait détruire chaque horcruxe, chaque parcelle d'âme de Voldemort, et ensuite, il tuerait Voldemort lui-même.

Et alors, il serait libre. Libre de vivre avec l'insouciance qui caractérisait les enfants –parce qu'il restait un adulte dans un corps d'enfant.

Cette pensée, cette envie d'être libre, avait été son mantra, sa prière, son crédo. Mais aujourd'hui, tout ceci avait été balayé d'un claquement de doigts, aussi vite et brusquement que le vent fait voler les feuilles.

Parce qu'il avait appris, compris, découvert qu'il n'était pas destiné à vivre, à recouvrer sa liberté, à devenir enfin l'enfant qu'il avait toujours souhaité être.

Parce qu'il était un horcruxe.

Et que Dumbledore l'avait toujours su.

Harry Potter était perdu.

***

Ce fut plus tard que tout sembla si clair, si limpide. Tout concordait. La pensée qu'il ne l'ait pas compris plus tôt était si risible, si ridicule. Mais les faits étaient là, et avec eux, la vérité, plus cruelle et impitoyable que jamais.

Il était revenu, il y a trois jours, là où tout avait commencé, là où il avait été pleinement heureux, là où il avait encore pu aspirer à l'insouciance. Lui et Hermione étaient retournés à Godric's Hollow. Quand il y repensait, tout était si flou et si rapide. Il se souvenait de la tombe de ses parents, de la tristesse qui l'avait parcourue quand il avait imaginé les visages inanimés, inertes, de sa mère et de son père, inconscients que leur enfant, le Survivant, se trouvait à leurs côtés en cet instant. Il se souvenait des larmes glacées qui avaient coulé le long de ses joues.

Il se souvenait de Bathelda, cette femme vieille et presque inanimée. Et puis, il se souvenait aussi du serpent.

Nagini.

Le serpent de Voldemort.

Et ce fut à ce moment précis que son monde avait volé en éclats, ébranlé jusqu'à ses fondations, que ses acquis avaient été durement chamboulés, plus fortement que jamais.

Plus que la fois où il avait appris qu'une prophétie le liait à Voldemort.

Plus que la fois où Dumbledore –lui qui paraissait si invincible, si puissant- était mort.