La traque

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Izzy

On courrait depuis des heures. Bekah n'arrêtait pas de se plaindre que ses pieds la faisait souffrir et Lya respirait trop fort pour aller bien. Quant à moi, ma tête tournait, mon sang tapait dans mes tempes et le froid me glaçait la peau.
Je ne sais pas du tout où on se trouve, on a fuit vers le nord. C'est tout ce dont je me souviens, je n'en suis pas certaine.. Merde..

"Bekah : Izzy, j'en peux plus, j'ai mal à mes pieds, cela fait des heures que l'on court. Je crois que plus personne ne peut nous suivre maintenant donc je t'en supplie. Peut-on faire une petite pause ?"

Je considère ma petite sœur avec attention, une simple pause pourrait nous coûter cher puisque nous sommes tout près de la zone noir de la ville si on se fait attraper on mourra avant d'avoir le temps de crier "Révolution"...
Seulement, je les considère toutes les deux. Elle sont exténuées et moi aussi. La zone noir est la frontière entre le monde « protégé » par le gouvernement et le territoire que les tueurs se sont attribués.

"Lya : Je t'en prie juste quelques minutes, je suis crevée aussi.
Moi : Très bien, on trouve un coin pour dormir et on s'arrête mais juste 1 heure, ok ?
Bekah : Merci mon dieu, elle a entendu raison !
Lya : De toute façon, si on ne s'arrête pas maintenant on tombera de fatigue bien trop vite et là on sera vraiment dans la merde.
Moi : Vous avez pris les couvertures comme convenu ?

Dans notre fuite, nous avons pu attraper certains accessoires dont des plaids difformes qui nous serviront de couverture pour le moment.

Lya et Bekah : OUI !
Moi : On va s'arrêter un peu plus loin, il y a une forêt je crois
Lya : Une forêt ? Pourquoi ne pas s'arrêter ici ?
Moi : Bien sûr, et tu veux pas qu'on se mette une pancarte sur la tête avec écrit en gros "On est là !" C'est la forêt ou on continu ok ?
Lya : Tu es dur en affaire mais ok..."

On continue donc notre marche pendant environ 15 minutes quand j'aperçois une forêt un peu étrange, mais c'est l'endroit le plus à l'abri des regards, en d'autre termes, on a pas le choix.

Il fait beaucoup plus sombre dans cette partie de la ville qui ne semble pas habitée mais je sais mieux que personne, qu'il y a une grande différence entre "sembler" et ce qu'il en est vraiment.

En face de la forêt il y a de nombreux bâtiments qui semblent encore une fois à l'abandon, il fait nuit noir et nous sommes toutes les trois épuisées. Elles ont raison à cette vitesse là, on ne tiendra plus très longtemps.

"Bekah : Et si au lieu de dormir dans la forêt, on dormait dans un de ces immeubles ?
Moi (je ricane) : c'est vrai qu'ils ont l'air beaucoup plus rassurant..
Les immeubles face à nous ont tous des carreaux de cassés à leur fenêtre, ils sont gris et les façades sont taguées par le passage des différents rebelles. La révolution a laissé des traces, de nombreuses traces..
Lya : Non, c'est vrai Izzy, tu as raison mais on a moins de chance de se faire bouffer par les bêtes dans les immeubles donc je vote pour l'idée de Bekah"

Ma soeur me regarde d'un air triomphant. J'acquiesce mais je ne suis pas bien convaincue qu'il n'y est pas plus de bestioles dans ces immeubles que dans la forêt. Mon ironie et mon manque de volonté ne décourage ni l'une ni l'autre qui me regardent avec insistance pour me faire craquer.

"Moi : Vous avez gagnés mais je vous préviens si il arrive le moindre truc, vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous même, on est bien d'accord ?

Je sais que leur faire peur n'est absolument pas une bonne option. Elles sont déjà terrorisées et nous venons de vivre les pires 24h de nos vies. Mais je veux qu'elles comprennent que nous ne jouons pas, que le danger est partout et que l'on ne peut pas penser comme nous l'avons toujours fait.

Vivre ou survivre ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant