Segment 2

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Après la pluie c'est le beau temps mais à Dakar après la pluie c'est le sale temps surtout dans les quartiers populaires comme Grand Yoff, Pikine, Guédiawaye. En cette saison de pluie où la nature a besoin d'eau pour se revigorer, les dakarois craignent cette source de vie qui nous vient du ciel parce que après une bonne pluviométrie, les rues et maisons sont submergées ce qui rend la circulation difficile et le commerce au ralentit. Chose normale car avec la promiscuité, la pauvreté et le manque d'assainissement les populations vivent le calvaire même quand la nature suit son rythme. Dans ces quartiers périphériques où les maisons sont délabrées, la pauvreté montre ses stigmates par les fausses septiques ouverts pour faire écouler les urines.
Ainsi avec une santé moribonde, les enfants vivent le danger perpétuel.

Il suffit d'un jour de bonne pluie à Dakar pour que les populations crient leur désarroi. Par contre, il pleut des centaines de millimètres au sud du Sénégal et l'hivernage commence au mois de Mai mais à Dakar il suffit de quelques millimètres comme c'est le cas, aujourd'hui pour que certains quartiers populaires comme Grand Yoff, Guédiawaye trempent dans les eaux. La capitale sénégalaise source de toutes les convoitises, les bidonvilles ne manquent pas de surgir et de montrer par la même occasion la pauvreté accrue qui y règne. A Grand-Yoff, cette pauvreté qui montre ses laideurs par les baraques, la promiscuité, les fosses septiques ouvertes pour faire écouler les eaux, les chevaux attachés çà et là, avec leurs ordures, la forte population, les marchandises exposées partout même à ciel ouvert démontre naturellement ses traces. Tout cela fait dévoiler ses stigmates même si la nature suit son cours normal. Dans cette situation où se situe la santé déjà morbide. Sur cet état de fait, les enfants sont les premiers concernés, le paludisme, la dysenterie entre autres maladies pluviales.......

C'est sous cette forte pluie que Zahra,trempée jusqu'aux os,est arrivée dans le quartier de sa meilleure amie Mamy qu'elle connait depuis la maternelle.
Dans cet état,on doit pleurer ou regretter mais c'était pas le cas de Zahra. Ce qu'elle ressentait n'était pas du regret ou de douleur. Non! C'était plus fort que ça Fatimata ressentait de la haine naissante vis à vis de son père. Il va regretter de m'avoir fait ça,d'avoir fait pleurer ma mère et ça je le jure sur la tête de ma mère,s'était- elle promise en arrivant à sa destination....

Au même moment,dans un autre endroit, quelqu'un était très en colère contre ses deux hommes de confiance!

- AVEC TOUT CET ARGENT QUE JE VOUS DONNE, TROUVER CETTE PERSONNE VOUS EST IMPOSSIBLE? VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI N'EST CE PAS?,demande t-il fou de rage

- Mais patron....,tenta l'un d'entre eux

-Hors de ma vue bande d'incapables,lui coupa ledit patron

- Abdoul Fadel,dit l'homme qui venait d'entrer

- Euh excusez-moi de vous déranger monsieur mais j'ai pas pu le retenir....

- Laissez nous seuls,répond Fadel

_ Toujours aussi accueillant à ce que je vois

- Je ne suis pas d'humeur à rigoler Cheikh donc arrête s'il te plaît,dit Fadel

- Quoi? Ne me dis pas que c'est à cause de cet homme que t'es comme ça Abdoul?,demande Cheikh

- Cheikh! Tu sais tout ce que j'ai enduré pour en arriver là maintenant. Ma mère a failli perdre la vie à cause de cet homme,elle n'est plus la même depuis qu'il l'avait laissée pour en épouser une autre. Pendant que nous vivions dans la misère,lui,il était tranquille avec sa petite famille. C'est à cause de lui si ma mère n'arrive plus à parler comme avant. Je ne l'ai jamais vu Cheikh. Regarde tout ce que j'ai maintenant Alhamdulilah! J'ai travaillé pour ma mère pour lui montrer qu'elle pourrait toujours compter sur son fils. Mais elle ne profite pas de tout ça. Je dois le trouver,fint-il

SORTILÈGE(Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant