CHAPITRE 23

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LOWELL

Je reste comme un idiot debout au milieu de la pièce alors que cela fait bien 5 minutes qu'Ellie est partie. Enfin est partie n'est pas le terme exact. Elle s'est tout simplement enfuie. Je m'attendais à tout de sa part, mais s'enfuir, c'était inattendu.

Je finis par m'asseoir sur mon lit puis je prends ma tête entre mes mains tout en re-visualisant les 10 dernières minutes. Mon père est venu me voir dans cette même pièce. Il avait ce sourire suffisant, cet air qui me donnait envie de prendre une tondeuse pour la passer sur son crâne et enlever ses cheveux aussi soyeux que dans une publicité pour shampoing. Vous trouvez cela étrange ? C'est normal. Mais le voir avec un simple chemin dégarni sur son crâne, le simple fait de ruiner son image parfait et suffisant pour me satisfaire.

Je me reprends en main et cesse de divaguer. Comme je disais l'homme qui me sert de père est arrivé dans ma chambre comme s'il venait de gagner au loto ou que l'on venait de lui annoncer que je n'étais pas son fils légitime et qu'il n'avait plus à me compter dans sa descendance, noté que je suis sa seule et unique descendance.

J'étais allongé sur mon lit et je fixais la télévision, je me retenais de le fixer, de l'encourager à m'explique la raison de sa bonne humeur mais il n'attendit pas qu'une opportunité se créer, il en a tout simplement parlé de son plein gré.

« —Je dois dire que tu l'as bien choisie. » M'avait-il dit avec ce que j'ai présumé être de la fierté.

J'avais mis quelques secondes avant de réaliser de qu'il parlait mais je ne l'en ai pas informé. J'ai tout simplement continué de fixer la télévision comme si mon père n'était pas en train de discuter avec moi.

« —Elle semble tenir à toi. Elle a pris ta défense. » M'a-t-il raconté et j'ai tendu l'oreille malgré moi parce que cela concernait Ellie.

Je continuais de garder mon masque d'impassibilité pour lui montrer que le fait qu'il lui ait parlé ne m'affectait pas mais intérieurement j'avais envie de me jeter sur lui pour lui faire comprendre de ne pas recommencer.

Tout est dans l'art du non-dit chez les Nicolson.

« —C'est dommage, elle semblait être une bonne personne. » A-t-il lâché soudainement d'un ton dramatique.

Je me suis immédiatement tourné vers lui et lui ai lancé un regard noir ce qui semblait l'amusé plus qu'autre chose.

« —Tu la laisses en dehors de ça. » Lui ai-je ordonné d'un ton autoritaire qui ne l'a pas le moins du monde affecté.

Il s'est simplement approché de mon lit puis a croisé les bras sûrement dans une tentative minable de paraitre plus imposant.

« —C'est fou, en 23 ans, tu n'as toujours pas compris que c'est moi qui décide. » M'a-t-il dit d'un ton moqueur.

Je n'ai pas réagi à sa remarque, j'ai reposé mon attention sur la télévision.

Voyant mon manque de réaction, il a fait un pas de plus puis s'est penché agressivement au-dessus de moi pour me murmurer d'un ton menaçant :

« —Profite tant qu'il est encore tant. »

Je n'ai pas cillé car je savais qu'il déteste lorsque je ne réagis pas. J'avais l'air d'une poupée posée sur un lit inanimé, il aurait pu me raconter ce qu'il voulait, je faisais en sorte que cela rentre puis que cela sort pas l'autre oreille avant même que mon cerveau ne s'en occupe.

Enfin, c'était le cas avant qu'Ellie soit impliqué.

Je passe une main sur mon visage pour me ramener à la réalité.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant