Il me conduisit à l'extérieur, sans m'adresser la parole. Il alla d'abord dans le jardin royal.
Là, dans ce coin de verdure paradisaque mais artificiel, étaient rassemblées des fleurs provenant du monde entier. Certaines n'existaient qu'ici, détruites ailleurs par les guerres... Leur parfum était envoûtant, et embaumait quiconque s'en approchait, l'entourant de bras odorants. Je ne pouvais m'empêcher de jeter un regard inquiet à Melman. Elles étaient d'une extrême délicatesse...
Il s'écarta finalement de ce chemin et se mit à l'ombre d'un arbre. La neige était moins présente là, et il s'assura d'une vérification hâtive qu'il n'y avait rien de gênant au sol. Il releva la tête vers moi.
-Maintenant, voyons ce que tu vaux au combat, commença-t-il. Je t'attends, attaque moi !
Désemparé par cette demande, je pris mon élan pour foncer sur lui, seule stratégie qui me venait à l'esprit sur le moment. Il était nettement plus agile et se décala aisément, me laissant tout le loisir de me vautrer par terre.
-C'est tout ce que tu sais faire ? me nargua-t-il. J'ai vu des enfants se battre mieux que toi !
Je l'appréciais de moins en moins. Me comparer à un enfant... je pris davantage le temps de considérer ce que je pouvais faire, et tentai de faire une action plus tactique. Il la para avec un air moqueur.
-Ha ha, riait-il, j'ai beaucoup à faire. Maintenant relève toi et
suis-moi.Il me tendit la main. Je ne la pris pas et me relevai seul, lui en voulant. Il fit un simple haussement d'épaules, avant de prendre la direction de la grande porte du mur. Je restai perplexe, en lui emboîtant le pas.
-Où allons-nous ?
Il s'arrêta devant la porte, attendant l'autorisation de quitter l'enceinte en glissant :
-A la salle des combats.
Il passa simplement, puis me fit signe de faire de même. Je le regardai d'un air catastrophé.
-Mais il y en a une au palais !
Il me tira à l'extérieur sans ménagement et me jeta presque au sol, les traits furieux.
-Tu crois vraiment que tu pourras passer toute ta vie au palais,
petit ? me cracha-t-il. Lors des combats, tu te cacheras dans ta
chambre comme tous ces incapables et tu y resteras en espérant que ta patrie vaincra ? Dis-moi, tu veux être comme ces dictateurs de l'époque contemporaine ? Je ne pense pas. Alors, ne me parle plus du palais ou tu risques de le payer cher.Sa voix s'était durcie. Je n'arrivais pas à saisir exactement ce qui le mettait dans cet état, et restai muet de stupeur, assis dans la neige. Il sifflait de rage.
Il prit une inspiration et se détendit.
-Maintenant debout, m'intima-t-il.
Nous nous rendîmes donc à la salle des combats. Le matériel présent ici était assez rudimentaire. Je me surpris à admirer de simples lames en métal. Il y avait au palais des armes beaucoup plus... sophistiquées ? Par exemple, l'épée que j'aimais le plus pouvait se recouvrir automatiquement d'une sorte de couverture empoisonnée, par ordre vocal, ou même simplement par pensée, vu que la puce de l'épée était une sorte de capteur. À cause de cette capacité, j'évitais de la toucher.
Un groupe de quelques personnes était regroupé au fond de la salle. Melman s'approcha d'eux et les salua amicalement. Il me présenta à eux puis écarta une jeune femme du groupe pour lui parler seul. Les autres s'agitèrent d'un rire et se mirent à parler à voix basse.
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La Reine Edmeralda
Ciencia FicciónDans un monde qui a bien changé au fil des années, Hayate commet une erreur qu'il va bien regretter. ou peut-être pas ? Qui sait, peut-être que laisser la Princesse sortir du palais n'était pas une si mauvaise chose...