Joachym

7 1 0
                                    

« Victoria ? je peux entrer ? demande Joachym.

- Attends deux secondes, s'il te plait. »

J'ai les idées claires, à nouveau. J'ai l'impression d'être bien réveillée. Je remets mon T-shirt, et ouvre la porte. À peine ai-je mis un pied dehors que deux bras puissants m'attirent et que je me retrouve collée à Joachym.

« Ne me refais plus jamais une peur pareille, sinon je... je...

- Joachym... Tu pleures ?

- Non... oui... peu importe... Ne refais jamais ça... Tu m'as fait peur, Victoria...Tu m'as fait putain de peur...

- Pardon, Joachym ... Pardon... Je ne le referais plus, promis... »

On reste là un moment, enlacés, lui pleurant, moi le serrant fort pour le consoler. En moi, je me dis que dans un film ça serait le contraire. Que les garçons ne pleurent pas, que c'est eux qui consolent. Mais peu importe. Nous ne sommes peut-être pas normaux, mais là, à ce moment précis, je n'en ai vraiment rien à foutre... Parce que je me sens bien, je me sens mieux. Je me dis qu'après tout, je vais peut-être pouvoir être heureuse. Jusqu'au moment où mon ventre me rappelle que c'est grâce à lui si nous en sommes là. C'est violent et douloureux. Tellement que mes jambes cèdent, et que, sans Joachym, je m'effondrerais au sol. Il sent que je tombe, me serre contre lui, m'assied au sol, et prend ma main. Il me parle, mais je l'entends à peine. Je m'éloigne. Je pars

« Victoria ? Ne lâche pas. Regarde moi. Regarde moi. Victoria ? C'est ton ventre, c'est ça ? Laisse moi voir, pour savoir ce que je peux faire. »

Ces dernières paroles et sa main qui s'approche de mon T-shirt font comme une décharge. Je donne un coup dans son poignet, violemment, en criant mon refus. Mais mes forces m'abandonnent. Le coup n'est qu'une caresse, le cri s'étouffe et s'éteint avant même d'être sorti de ma gorge. Joachym ne comprend pas, il soulève le bas de mon T-shirt. 

De toutes mes forcesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant