L'élue Des Neuf - La Terre Du Milieu [TERMINÉ]

Les Monts Cendrés

Voir la peur dans les yeux d'un ennemi me procure une satisfaction indescriptible. Je retire mon épée doucement tandis que l'Uruk tombe sur ses genoux. Ses poumons se remplissent de sang, il peine à respirer.

- Tue-moi Homme... Supplie-t-il en train d'étouffer.

Mais pendant un moment je me demande si je dois vraiment abréger ses souffrances. Si c'était moi à sa place, qu'aurait-il fait ? Aurait-il eut pitié de moi ?

Je m'agenouille pour lui faire face, le regarde dans les yeux et sors les anneaux de mon tee-shirt pour les lui montrer.

- Mais toi, Orque, si c'est toi qui tenait ta hache au-dessus de moi, tu aurais frappé encore et encore, jusqu'à ce que mon corps ne ressemble plus à rien. Tu aurais piétiné mon cadavre dans la poussière et tu serais partit en te sentant plus puissant que jamais.

Il inspire et expire avec difficulté et prononce ses dernières paroles.

- Somme-nous si différents ?

Je serre ma mâchoire, me relève et lui donne le coup fatal.

Son crâne vient frapper brutalement le sol, les yeux grands ouverts, son sang coule à flots sous mes pieds.

Mon regard se porte sur la hache de la bête, maintenant morte. C'est une belle arme et puissante d'après ce que j'ai pu voir. Elle me sera sûrement utile pour traverser le Mordor.

Je le soulève, stupéfaite de son poids qui me ralentira certainement dans ma quête. Il faudra que j'améliore mon équipement pour pouvoir la porter sur le dos. En attendant, je la cale sur mon épaule droite pour diminuer la charge.

Les Monts Cendrés sont juste en face de moi. Je me demande quelle sera ma réaction quand je découvrirai le Mordor, cette région au passé si lourd et si sombre. Sans oublier que Frodon Saquet y a été lui aussi. Si cet homme si petit a réussi à survivre là bas, il n'y a pas de raison pour que ce soit différent pour moi.

Je commence à gravir les monts. Le sol est très glissant. À chacun de mes pas, un amas de cailloux se décroche de la montagne pour atterrir à ses pieds. Je ne suis pas encore très haut alors je ne risque pas grand chose pour le moment. Mais les choses pourraient être différentes dans dix minutes.

Je respire un bon coup et continue à grimper. Un pas de travers risque de m'être fatal. À plusieurs reprises je me rattrape à la roche de justesse. Je sais que tenir la hache en même temps me fait prendre des risques, mais si je l'abandonne, je risquerai de le regretter une fois en haut. Il faut que je trouve un moyen de rendre cette montée moins éprouvante.

Je prend appui contre un rocher pour reprendre mon souffle. Une idée me vient alors à l'esprit. Je retire le fourreau où est rangée une de mes épées et prend le baudrier afin d'y faire un nœud autour du manche de la hache. Je l'attache dans mon dos en passant au dessus et en dessus des épaules. Enfin, je range l'épée du même côté que la deuxième en faisant attention que ça ne me gène pas dans mes mouvements.

J'irai plus vite les mains libres.

Plus motivée que jamais, je m'aide de mes bras pour escalader plus rapidement mais quelque chose vient brusquement me heurter. Je perd l'équilibre et glisse sur les fesses sur plusieurs mètres. Le sol se rapproche rapidement mais je réussis à me retourner, et, sortant précipitamment mon épée, je la plante dans le sol pour stopper ma chute.

Je reste un instant sans bouger, le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer. Il n'y a rien ni personne autour de moi. Que vient-il de se passer ?

Je me sens un peu sonnée. Le temps est comme ralenti. Je n'entend rien d'autre que ma respiration et les battements de mon cœur s'accélérant de secondes en secondes.