- Écoute Maéva, appel quelqu'un je ne sais pas mais je ne veux plus te voir ici. C'est plus possible entre ton frère et toi, je ne peux plus gérer.
- Et donc c'est à moi de me barrer de la maison maman?! J'ai dix-sept ans bordel il en vingt-cinq ! J'suis mineure c'est pas à moi de partir !Elle resta silencieuse quelques instant à l'autre bout du fil, avant de prononcer les mots qui scelleront mon destin.
- Tu as une heure pour partir de chez moi.
Un coup de massue. Voilà ce que j'ai ressentis. Ma mère venait juste de me virer de chez elle. Elle avait fait son choix et elle l'avait choisit lui.
Sans même prendre le temps de lui dire à dieu, je lui raccrochais au nez et partis dans ma chambre. Je mis l'essentiel dans mon sac à dos :
- Mon vieux téléphone tout droit sortie du début des années 2000
- Ma fidèle amie, ma lame.
Je balançais mon sac sur le dos et sortis en claquant la porte de mon ancien foyer.
Comment une mère pouvait-elle mettre son propre enfant à la rue? Comment pouvait-on avoir si peu d'amour pour son enfant que cela ne nous faisait rien de la mettre à la rue, à vingt-trois heure trente, dans une ville mal fréquentée?- Tu es celle qui dérange ici et qui a toujours dérangé putain ! Tu sais très bien que j'ai raison ! T'as toujours été chelou comme gamine ! Tu fais pitié !
- Ta gueule, m'epounais-je, tu dis que je fais pitié mais t'as vingt-cinq ans et tu vis encore chez ta daronne putain, pas de boulot, pas de meuf et un gosse dont tu t'occupe même pas ! T'as pas honte?!
- Commence même pas à parler de Waren parce que sur les deux yeux d'yemma j'vais te défoncer, hurla la personne que j'appelais mon demi-frère
- Bah vas-y ! J't'en prie ! T'es qu'une tapette ! Tu m'as frappé toute ma vie et tu pense que ça va me faire quoi que ce soit que tu puisse me frapper une énième fois ?! T'es qu'un pédé pour frapper une femme mais encore plus, parce que je suis plus jeune que toi, criais-je a mon tour
- Sur ma vie Maéva si tu ferme pas ta grosse gueule ce soir tu vas mourir !
- J't'en prie ! J't'attends j't'ai dis ! Tu parles depuis tout à l'heure mais t'agis pas ! Raté que tu es !Il envoya son poing frapper mon visage, déclenchant le début de cette fin tragique.
Sans m'en rendre compte je m'étais mise à pleurer. D'un mouvement de colère, j'essuyais les larmes qui inondaient mes joues et grimpais dans le bus devant moi.
Il était majoritairement rempli d'hommes, certains bourrés, d'autre dans des états seconds. Et d'autre qui semblaient rentrer d'une journée de dure labeur pour nourrir leur famille.
« Famille ».
Tss, un mot qui m'est inconnu. Je me demande ce que ça fait d'avoir une réelle famille. Une famille qui n'est pas recomposée, qui n'a ni une mère alcoolique et dépressive, qui n'a pas un fils qui bat sa soeur, qui n'a pas une fille qui se mutile pour encaisser la douleur à laquelle elle est exposé chaque jour, qui n'a pas un père absent.
Je me demande comment c'est d'avoir une famille normale, ça doit être tellement bien. Se réveiller sans cette boule au ventre. Ne pas penser au suicide dès les premières minutes de la journée. Ne pas prévoir un temps en plus le matin parce que tu sais que tu vas pleurer. Ne pas avoir à se mutiler pour rendre cette vie minable un poil plus supportable. Avoir une vraie famille ça doit être bien, merveilleux.
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ALONE [T E R M I N É E]
Short Story- Écoute Maéva, appel quelqu'un je ne sais pas mais je ne veux plus te voir ici. C'est plus possible entre ton frère et toi, je ne peux plus gérer. - Et donc c'est à moi de me barrer de la maison maman?! J'ai dix-sept ans bordel il en vingt-cinq ! J...