Quand les Mots s'alignent (Recueil d'OS)

Dirigeant du soleil

Tu sentais le sable rouler sous tes pieds et le soleil te frapper de plein fouet avec violence. Tenace tu continuais d'avancer malgré tout ce temps passé dans ce désert. Tu sentais la vie filer mais tu la retenais par la seule force de ta volonté. Tu avais toujours été d'une force d'esprit impressionnante qui contrastait étrangement avec ton aspect fragile. Bien souvent on t'avais agressé te pensant sans défense et faible mais tu t'étais révélé bien pire que tes agresseurs. Explosif, instable, impulsif et dangereux, voilà ce qui te décrivait le mieux quand tu laissais éclater ta colère. Mais cette colère ne t'étais plus d'aucune utilité maintenant que tu étais seul et perdu, dépérissant sous ce soleil de plomb. Tu avais trouvé plus fort que toi et tu savais ta fin proche mais tu n'abandonnais pas. Tu défiais l'astre brillant ne voulant pas mourir vaincu. Tu avais l'impression qu'il te fixait en se moquant de toi, le petit être si faible à ses yeux. Mais tu n'avais pas peur, tu étais déterminé à montrer une fois de plus ta force oubliant ainsi ta mort s'approchant à grand pas. Tu te plongeais dans ta colère pour ne pas voir ton impuissance. Tu ne voulais pas être faible, tu voulais être aussi fort que cette étoile brûlante qui t'assommais, tu voulais être un soleil, puissant et imprévisible.

Tu t'arrêta pour relever le visage vers ton boureau resplendissant. Tu voulais lui montrer que tu n'étais pas faible sous ses rayons mortels, alors tu laissa éclater ta colère, la seule chose te maintenant sur pieds. Tu hurlais toute ta rage et tu te sentis petit à petit plus fort. Les rayons brûlant du soleil te semblaient bien faibles désormais, te caressant doucement et te revigorant petit à petit. Tu étais fort, bien plus fort physiquement, tu avais enfin laissé échapper ta vrai nature. Tu t'étais métamorphosé pour tenir tête à l'astre resplendissant. Ta tête avait pris une teinte rouge, des petites boules orangés l'entouraient et enfin ton masque avait viré au jaune. Ton corps était d'un blanc pur qui rehaussait la splendeur de ton visage. Tu resplendissais autant que le soleil et tu étais fier de ta nouvelle apparence, tu n'étais plus faible et tu ne le serais plus jamais... Et alors que tu déambulais dans cette étendue de chaleur tu avais vu des nuages noirs prendre l'ascendant sur le soleil resplendissant. La pluie arrivait et avec elle celui qui deviendrait à la fois ton ennemi et ton compagnon de route.

(À suivre)