Lorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...
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Je m'étirai de tout mon long. J'avais des courbatures partout et le cerveau embrumé. Le matin, j'ai toujours besoin d'un petit moment pour me reconnecter à la réalité. J'avoue que je ne suis pas du matin. Heureusement d'ailleurs, parce qu'à la fête foraine, on veille tard le soir. Encore un instant, un tout petit instant avant d'ouvrir les yeux. Et là, je me suis souvenue de tout. Il y avait la cérémonie et puis le chat mort et la mer, toute cette étendue d'eau. Et puis mon bras qui me faisait mal. Je le touchais et ressentis une légère douleur. Je m'étais cognée quelque part, mais où ? Je me suis redressée brusquement. C'était la panique ! Manuel ne dormait pas. Il était assis sur le lit. Il m'observait tranquillement. Visiblement, il attendait que je parle la première.
- Il a tué le chat, dis-je d'une voix tremblante.
- Ne t'inquiète pas pour ça bébé, répondit-il en me prenant dans ses bras. Tu as désobéi et tu es allée sur la plage, poursuivit-il d'une voix toute douce.
- Je voulais vous débarrasser du problème, avouai-je en fondant en larmes. Je ne voulais pas mourir Manuel, mais c'était obligé. Je n'avais pas le choix. Il t'aurait tué.
Je pleurais et je tentai de m'expliquer en même temps mais Manuel caressa mon visage et je sentis sa force en moi.
- Tu me détestes ? Lui demandai-je implorante.
- Je t'adore mon amour. Mais, tu ne fais plus de bêtises, a dit Manuel en embrassant mon front. Tu voudrais que je n'aie pas d'autre solution que de te rejoindre ?
Je fis signe que non.
- Je ne peux pas vivre sans toi, poursuivit Manuel. Tu es ma femme et je t'aime. On a de nombreuses années de bonheur devant nous. Alors, plus de bêtises, c'est promis ?
- Promis, dis-je en me serrant tout contre lui. Mais tu l'as su comment ?
- Enzo te suivait sur la plage, poursuivit Manuel. C'est lui qui protège les femmes de notre famille quand nous ne sommes pas là. Tu le sais ça, hein ?
- Oui.
- Il t'a vue enlever ta robe et te glisser dans l'eau. Sultan était avec toi. Il t'a tirée vers le rivage quand il a compris que tu allais trop loin. C'est lui qui t'a fait ce bleu. Je crois bien que tu lui as fichu la trouille. Ensuite, tu t'es endormie à cause des médicaments que je t'avais donnés juste avant le mariage.
- Ah! Dis-je perplexe. Je me rappelais seulement être entrée dans l'eau.
- Enzo s'est porté à ton secours mais un type est arrivé ; c'était celui du portrait-robot. Ils se sont battus.
- Mon dieu, dis-je inquiète. Comment va Enzo ?
- Sultan l'a défendu et le gars a eu le visage arraché. Terminés les ennuis ! Il faudra seulement changer de version pour le procès-verbal. Tu avais chaud et tu t'es rafraîchie sur la plage avant de t'endormir. Enzo n'était pas là. Tu comprends Lorraine ? Il faudra dire que tu étais seule avec Sultan. Le type a voulu t'attaquer et Sultan est intervenu.
