Tu te souviens ?

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Tes mains sur mes hanches sont comme l'eau du ruisseau dans son lit : naturelle. De tes pouces, tu caresses ma peau mise à nue quelques instants plus tôt par tes doigts curieux et je ne peux que frissonner de plaisir. L'air frais sur mon épiderme ne calme pas la chaleur incandescente qui gonfle en moi de plus en plus. L'incendie ravage mon être tout entier et je ne peux que sourire, sourire tout contre ta joue, mes lèvres contre ta peau légèrement rugueuse. Je sens tes épaules se secouer avant d'entendre ton doux rire. Des milliers de papillons volent en tous sens au creux de mon estomac. Cet instant, serait-ce le paradis ?

Alors que je laisse mon rire s'échapper d'entre mes lèvres, me mordant pourtant la lèvre inférieure pour l'en empêcher, tu ronchonnes tout en t'écartant de moi, me faisant pousser un soupir de déception. « Pourquoi ris-tu, ... encore? » me demandes-tu, un sourire gagnant ta bouche, creusant cette fossette si attractive. Les sourcils un peu froncés, comme tiraillé entre l'envie de rire avec moi et celle de comprendre pourquoi, une nouvelle fois, je gâche ce précieux instant.

« Je suis simplement le plus heureux des hommes, voilà tout. ». Je murmure ces mots tout contre ta joue alors que je colle à nouveau mon corps contre le tiens, cherchant ta chaleur plus que nécessaire. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale alors que du bout de tes doigts tu frôles la fine peau de mon bras, la caressant tout aussi délicatement que tu ne l'aurais fait pour les ailes d'un papillon. Fermant les yeux, je laisse mes sens te percevoir, te voir, te toucher, t'entendre, te goûter. Ton souffle près de mon oreille me fait frémir une nouvelle fois. « Alors ris mon amour, ris. ».

Je le sens venir du plus profond de moi. Il grimpe le long de mon estomac, caresse mes abdominaux et se laisse porter à travers mon œsophage. Mon diaphragme se tend légèrement alors que mon visage se crispe. De petites rides se creusent sur mon front, tout autour de mes yeux et de ma bouche. D'abord silencieux, seules les petites secousses de mon corps me trahissent. Puis devant le regard attendri que tu poses sur moi, je laisse le son prendre place face au silence et mon rire envahit enfin l'espace.

« Ton rire ... Ton sourire ... C'est l'une des raisons qui m'ont fait t'aimer, et ce, dès le début Taehyung. » Tes lèvres frôlent ma tempe alors que tu laisses ce murmure t'échapper. Laissant l'ombre de mon rire étirer mes lèvres, je plonge mon visage dans ton cou, ancrant fermement mes main derrière ta nuque, emprisonnant entre mes doigts le court duvet à ma portée. Ton souffle chaud près de mon oreille me fait frémir légèrement, mon corps se coulant un peu plus contre le tiens alors que tes bras viennent emprisonner ma taille, tes mains se soudant derrière mon dos. Dans ton étreinte aimante et rassurante, je laisse mon souffle se calmer, se calquant automatiquement sur le tiens, calme et profond. Le silence est de nouveau roi dans la chambre.

Doucement, me tenant toujours étroitement enfermé entre tes bras, tu nous conduis, pas après pas, à travers la pièce. La tête encore perdue dans le creux de ton cou, mes yeux fermés, je te laisse me guider en toute confiance. Te sentant tomber en arrière, je ne peux m'empêcher de pousser un petit cri, peu masculin, alors que j'agrippe un peu plus fort ta nuque. La chute est loin d'être mortelle, elle se fait plutôt chaleureuse et tendre. L'odeur de lessive vient chatouiller mon odorat alors que je relève de quelques centimètres ma tête, laissant mes yeux analyser le nouveau décor qui m'entoure. Les draps d'un blanc presque immaculé me font légèrement plisser des yeux alors qu'un fin sourire prend place sur mes lèvres. Je tourne délicatement mon visage vers toi. Ton sourire est presque tout aussi éblouissant que les draps sur lesquels tu reposes. Canaille. Me penchant sur toi vivement, mes lèvres se posent à peine quelques microsecondes sur ta fossette si attirante. Ton léger rire répond à mon geste et je ne peux empêcher le mien de glisser le long de ma gorge et de remonter à travers mes lèvres, emplissant de nouveau la pièce de ce son.

Tu te souviens ? [VMon]Where stories live. Discover now