Chapitre 6: Princesse et faucon

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Perdu c'est ce que je suis ! Des arbres sombres et moisies partout, impossible de se repérer dans cette forêt dense et humide. Je sentais des ombres me suivre mais je ne pouvais pas déterminer ce que c'était. Toute l'île était désolée et abandonnée. Plus j'avançais vers ce qui semblait être le centre de l'île, plus les chances de trouver de l'aide me paraissaient faibles. Après des heures de marche dans le noir éclairé seulement pas la lune j'arrivais enfin sur les rives du lac où se trouvait le château.

Je m'apprêtais à mis rendre quand un violent coup dans le dos me projeta sur plusieurs mètres. Un hurlement m'échappa sous la force du coup. Je sentais mes blessures se rouvrir. Je n'étais pas encore tout à fait remise de mes blessures. Quand j'ouvris les yeux à nouveau, je vis des sortes de singes armés jusqu'aux dents s'approcher de moi. Je regrettais de ne pas avoir écouté Law et de ne pas avoir attendu que mes blessures se refermes totalement ! Une horrible douleur dans le dos me paralysait au sol. Je devais pourtant me relever au plus vite avant qu'ils ne m'attrapent.

Cela s'annonçait difficile vu le sang qui s'écoulait de mes blessures. Ma vision se troublait mais avant de perdre connaissance j'aperçus une ombre apparaître derrière les singes.

Le réveil fut assez difficile. Mon corps me faisait terriblement mal. Mes plaies avaient toutes été soigneusement bandées. La question était à présent de savoir qui m'avait sauvé et où je me trouvais. Après quelques minutes de réflexion je me décidais à péniblement me lever du lit afin d'atteindre la porte. Celle-ci semblait donner sur un long couloir sombre, éclairé par la faible lueur des chandeliers accrocher au mur. Le sol et les murs en pierre ajoutaient du lugubre au lieu. Je suivais les murs pour ne pas me perdre dans ces longs et immenses couloirs. Au détour d'un d'entre eux, j'entendis une voix aigüe vernir d'une pièce non loin de là.

La porte était entrebâillée, je pouvais voir un homme. Il tenait un verre d'une main et lisait le journal de l'autre. En face de lui, une femme flottait tout en hurlant des complaintes. Cette scène était incompréhensible. Où est-ce que j'avais bien pu arriver. Alors que j'allais enter, l'homme posa son journal et leva son regard vers la porte en lançant :

" -La femme qui est derrière la porte, tu peux entrer."

Il m'avait vu ! Mais comment avait-il fait ?Un court silence s'installa avant que je n'ose ouvrir la lourde porte en bois. Une fois rentrée, je fus en face de ce mystérieux personnage. Il posa son verre et me fixa du regard, ce regard, ces yeux... ils étaient légendaires, c'étaient ceux de Dracule Mihawk le meilleur épéiste du monde !

Son regard était perturbant , à la fois glacial, impassible et animal. Cependant, je voyais aussi  une sorte de douce mélancolie triste, mais je n'eus pas le temps de finir mes observations qu'il reprit la parole.

"-Que vient tu faire ici et quel est ton nom ? Dit-il d'un ton ferme et indifférent.

- Je suis Lucie Feiler et j'ai accosté sur cette île à cause de la tempête. Je cherchais de l'aide"

Ma voix était plus faible et tremblante que ce que je voulais laisser paraître.

Pendant ce temps, il continuait de me fixer comme s'il voulait me sonder et me juger.

Ses yeux me rendaient incapable de faire le moindre geste comme si j'étais prise entre ses griffes.

"- Dans ce cas, dès qu'elle sera terminée et que ton navire sera réparé je te veux hors de cette île. Il y a déjà bien trop de gêneurs ici."

Il avait répondu d'une voix posée cependant, on sentait bien qu'il s'agissait d'un ordre catégorique. Ma présence n'était clairement pas désirée et je pouvais le comprendre. Visiblement, je n'étais pas la seule à être venu sans invitation sur cette île. La femme flottante, semblait elle aussi être une intruse. Elle avait hurlé de joie en apprenant qu'elle n'était plus seule sur l'île. Elle avait aussi protesté en disant que je lui ferais un peu de compagnie. Il ne lui avait pas répondu et avait repris son journal comme si de rien n'était. La conversation semblait belle et bien finie. Je fis donc demi-tour afin d'échapper à cet individu réputé dangereux. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais dans ce château. De retour dans ce qui était ma chambre, je fis le point sur ma situation. J'étais bloqué ici par la tempête qui faisait encore rage dehors. Mes blessures s'étaient rouvertes ce qui m'empêchait tout mouvement trop brusque. De plus, les singes devaient encore rôder dans les bois aux abords du château. Je conclus donc que j'étais prise au piège ici pour un moment.

Le lendemain, c'est la femme aux cheveux rose qui me réveilla, elle s'appelait en réalité Perona. Elle aimait les peluches, les bonbons, le chocolat et se prenait pour une petite princesse. On passa la mâtiner à discuter, elle n'arrêtait jamais de parler. A un moment, je pensais l'étouffer avec un cousin pour la faire taire mais visiblement ça n'aurait servi à rien. Le coussin serait passé au travers de son corps.

Elle possédait un fruit du démon qui lui permettait de créer des fantômes ou devenir un fantôme.

Malgré tout, elle me semblait plutôt sociable comparée aux deux autres habitants de cette île. Ceux-ci étaient peu bavards et plutôt occupés.

Je ne voyais presque jamais Mihawk qui était occupé à entraîner cet homme aux cheveux verts venu de je ne sais où. J'avais été très surprise d'apprendre qu'il avait accepté de l'entraîner.

Cet homme, prénommé Zoro, était un membre de l'équipage du frère d'Ace et, d'après ce que j'avais appris il voulait vaincre Mihawk. Il fallait être suicidaire pour accepter d'entraîner celui qui veut vous tuer.

J'évitais au maximum de passer trop de temps avec eux, car aussitôt mon navire réparé, je devrais partir. Toutefois, on s'ennuyait vite sur cette île où le mauvais temps était constant. Alors un soir où je ne trouvais pas le sommeil, je me rendis dans la bibliothèque.

La lecture m'avait toujours apaisé, je tenais ça de ma mère. J'avais découvert l'emplacement de la bibliothèque durant mon exploration du château. La bibliothèque se trouvait dans une aile éloignée du château. Je m'étais souvent perdu en tentant de la rejoindre. Les couloirs qui y menaient étaient plongés dans la pénombre. Je n'avançais que grâce à la lumière de la lune qui traversait les baies vitrées. Arrivée devant l'immense porte ouvragée, je m'aperçus que celle-ci était légèrement ouverte. En entrant je découvris une salle parfaitement rangée, un homme dormait dans un grand fauteuil, un livre posé sur la table, c'était Mihawk . Il avait l'air si paisible, il n'avait rien à voir avec le Mihawk sévère et aux traits tirés que j'avais rencontré. Après un court instant, mon regard se porta sur le livre présent sur la petite table à sa droite.

Le livre sur la table ressemblait plus à un journal intime confectionné avec soin.

Un coquelicot séché dépassait des pages. La couverture, usée comme si quelqu'un l'avait souvent lu, portait l'inscription "Mélodie".

Soudain, la respiration de Mihawk se fit plus hiératique. Des sueurs froides perlaient sur son front comme s'il faisait un mauvais rêve. Il semblait en détresse ce qui détonnait fortement avec l'aura meurtrière qui émanait de lui la journée. Par acte de bonté ou par inconscience naïve j'approchait ma main de son visage pour essayer de le calmer.

Mais au moment où je frôlais sa joue il m'agrippa la main son regard d'aigle posé sur le miens. Mes yeux étaient plongé dans les siens, et c'était absolument terrifiant. Par reflexe et panique je réussi à arracher ma mains de la sienne. Aucun de nous deux ne prononça un mot. Je ne sentais comme prise au piège pourtant il ne semblait pas en colère mais plutôt surprit ou perdu. Face à cette situation très inconfortable et gênante je pris la décision de partir de la pièce. Peut être qu'il ne m'en tiendrait pas rigueur.

THE MESSAGES FROM THE PASTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant