Me cacher toute une vie durant
Sans me donner le droit de suffoquer
De peur de priver le monde de son carburant
Et me laisser crépir de mes crevasses innées.
M'éteindre alors que tout semble en état de marche
Au point de ne plus entendre cogner dans mes veines, le sang
Là où toute vibration semble avoir pris le large
Pour me laisser gésir, seule, dans le plus profond néant.
Me battre, malgré tout, juste pour l'idée
L'idée de ne pas avoir fait naufrage par hasard
Et d'exister, le temps d'une seconde, dans un regard de fierté
Mais Non ! A chaque fois, ma poitrine saigne sous l'écorce du poignard.
Alors pourquoi ne pas l'enfoncer jusqu'à mes entrailles ?
Et achever chaque partie de mon être à l'agonie ?
Me permettant de me retirer humblement du champ de bataille ?
Celle pour laquelle je n'aurais obtenu, finalement, aucun prix.
Serait-ce par masochisme ou par un incongru optimisme ?
Ma raison l'ignore mais la réalité s'affirme.
Mes pieds sont toujours bien sur terre, bancals certes
Mais en direction d'un avenir un peu moins alerte.
On peut nommer cela de la pure folie
Mais j'ai envie de croire à une renaissance
Celle qui me fera grandir en harmonie
Et m'éveillera à tous mes sens !